_LES VICTIMES

Taoufik El-AmriDCD_24px.png

Marche en mémoire de Taoufik El-Amri. 300 personnes environ marchent dans les rues de Nantes en mémoire de Taoufik El-Amri, l’ouvrier tunisien de 33 ans, dont le corps a été découvert, mardi 12 décembre , dans le canal Saint-Félix. Elles réclament que ‘justice soit faite’ Image : manuel | MC
22 novembre 2006, Nantes
33 ans. Mort par hydrocution

Ouvrier tunisien retrouvé noyé par hydrocution dans un canal de Nantes après un contrôle de police.

[Sources : Le Monde, Libération, Wikipedia, Le Monde]


X.Healthcare-Crutch-icon_24px_icons8.com.png

Octobre 2006, Clichy-sous-Bois
16 ans. Perd un oeil après un tir de Flash Ball

Deux réfugiésHealthcare-Crutch-icon_24px_icons8.com.png

Juin 2006, Calais
Poursuivis et écrasés sur une autoroute

Vilhelm CovaciDCD_24px.png

20 juin 2006, Aubervilliers
20 ans. Noyé

Retrouvé noyé après s’être jeté dans le canal de Saint-Denis lors pour échapper à la police lors d’une poursuite.

Le porte-parole des Roms rappelle que ceux-ci ont des raisons de fuir les représentants de la loi : « Au mois de septembre 2005, trois policiers de Saint-Denis qui avaient bu sont venus tirer plusieurs coups de feu avec leurs armes de service sur un terrain rom à Aubervilliers en criant: « Sales Tziganes, tirez-vous d’ici ! » Son corps n’a pas refait surface avant le 23 juin.

[Sources : Libération, Le Parisien]


Daniel Moldovaninternal-injury_38257.png

20 juin 2006, Aubervilliers
21 ans. Tabassé à en perdre connaissance

Beau-frère de Vilhelm Covaci, repêché par les policiers qui le sortent et le frappent tellement qu’il en perd connaissance. La dernière image qu’il garde, c’est Vilhelm en train de nager au milieu du canal. Conduit au commissariat, Daniel se sent si mal que « le médecin déclare son état de santé incompatible avec la garde à vue, immédiatement levée » selon le parquet de Bobigny.

[Sources : Libération, Le Parisien]


Komotinehandcuffs_icon_137519.png

29 mai 2006, Montfermeil
Insultée, gazée, menottée et traînée devant ses enfants

Mère de famille, insultée gazée menottée et traînée par 4 policiers devant ses enfants et ses voisin.

[Source : Urgence notre police assassine !]


Fethi TraoréDCD_24px.png

9 mai 2006, Joinville-le-Pont
31 ans. Noyé

Il se noie dans la Marne alors qu’il est poursuivi par des policiers.

[Sources : IndyMedia Nantes, Le Parisien, Urgence notre police assassine !]


Eric MourierDCD_24px.png

13 janvier 2006, Lyon
28 ans, mort au mitard de la prison Saint-Joseph

[Sources : Rebellyon, Urgence notre police assassine !]


Eric BlaiseDCD_24px.png

Novembre 2005, Paris
Mort au mitard

Retrouvé mort dans des circonstances suspectes au mitard à Fleury-Mérogis.


Zyed Benna // Bouna TraoréDCD_24px.png

Zyed Benna et Bouna Traoré27 octobre 2005, Clichy-sous-Bois
17 ans et 15 ans. Morts électrocutés

Poursuivis par la police, ils pénètrent dans un transformateur et meurent électrocutés.

[Sources : Le Monde,Wikipedia, BFMTV]


Samir AbbacheDCD_24px.png

Octobre 2005, Mulhouse
26 ans. Tué à la prison de Mulhouse

[Source : SeenThis, Yabiladi]


Balé Traoréinternal-injury_38257.png

7 mars 2005, Paris
19 ans. Grièvement blessé par balle à bout pourtant

Par un policier dans le quartier de la Goutte d’Or alors qu’il n’avait lui même pas d’arme, par un brigadier de la 2ème division de police judiciaire (2eDPJ).

[Sources : Le Parisien, Le Monde ]


InconnuHealthcare-Crutch-icon_24px_icons8.com.png

6 juillet 2005, Les Mureaux
14 ans. Perd un oeil après un tir de Flash Ball

Un policier de 31 ans a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines) à une peine de six mois de prison avec sursis pour blessure involontaire et 186 000 euros de dommages et intérêts.

Le policier a décidé de ne pas faire appel de ce jugement.

[Source : Le Parisien]


Abou Bakari TandiaDCD_24px.png

Abou Bakari Tandia24 janvier 2005, Courbevoie
38 ans. Mort en garde-à-vue au commissariat

Interpellé dans la rue par des policiers le soir du 5 décembre 2004, Abou Bakari, Malien en “situation irrégulière“, est emmené au commissariat pour un contrôle d’identité. Tombé dans le coma dans sa cellule, il a été transporté vers minuit par les services d’urgence à l’hôpital, où il est resté dans le coma jusqu’à sa mort, le 24 janvier 2005.

Sa famille n’a été informée de son arrestation et de son hospitalisation que le 9 décembre. Accompagnés d’un représentant du consulat malien, ses proches se sont alors rendus à l’hôpital, mais ils ont dû attendre encore trois jours avant de pouvoir le voir. Quand ils y ont enfin été autorisés, ils ont constaté que son corps était gonflé et que sa poitrine présentait une grande blessure ronde, dont il n’est fait état dans aucun rapport médical. Ils ont aussi constaté l’absence de plaies visibles sur le crâne, alors que la police affirmait qu’il était tombé dans le coma après s’être volontairement frappé la tête contre le mur de sa cellule.

Ni le rapport d’autopsie, ni les rapports médicaux des deux hôpitaux où il a séjourné ne font état de blessures à la tête. En avril 2005, la famille d’Abou Bakari Tandia a porté plainte pour actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort. L’affaire n’a ensuite pas beaucoup avancé jusqu’à ce que, plus de deux ans plus tard, en novembre 2007, la famille prenne un nouvel avocat.

La justice décide de ne pas poursuivre les cinq policiers présents au commissariat de Courbevoie, en décembre 2004, lors de la garde à vue fatale

[Sources : Amnesty International, Les mots sont importants, Vérité et Justice pour Abou Bakari Tandia, Le Parisien]


Mariam Getu HagosDCD_24px.png

18 janvier 2003, Roissy
22 ans. Mort d’un malaise suite à un « pliage » lors de sa reconduite à la frontière

En milieu d’après-midi et en début de soirée, le Somalien fait deux malaises. Il a été examiné par un médecin qui a conclu « qu’il simulait« . Les policiers décident de l’embarquer dans le vol Air France AF 990 à destination de la capitale sud-africaine. Immobilisé par son escorte policière, il s’est trouvé mal mais a été maintenu dans cette position plusieurs minutes. Pris en charge par le Samu alors qu’il avait perdu conscience, il est conduit à l’hôpital où il est mort après une phase de coma.

[Sources : Le Parisien, Stephane Maugendre Avocat]


Mohamed DiabDCD_24px.png

Mohamed Diab
29 novembre 1972, Versailles
32 ans. Exécuté au pistolet-mitrailleur au commissariat

Algérien, père de quatre enfants, Mohamed était soigné pour troubles psychiques. Il subissait à fond l’oppression capitaliste la plus impitoyable des travailleurs immigrés, les plus mal payés, les plus mal logés, les plus démunis des petites joies de la vie quotidienne. Transplantés brutalement, ils sont privés de tous les systèmes de défense dont on peut quand même profiter dans son propre pays un Français même très pauvre : connaissance de la langue et des habitudes, familiarité avec la vie quotidienne, relations de famille, de village ou d’école… Ils n’ont pas de place dans un système social qui s’est construit alors qu’ils n’étaient pas arrivés.

Qu’on puisse tuer un homme sous les yeux même de sa femme et de sa sœur, cela donne la mesure de l’humiliation et du mépris qui frappent aujourd’hui les travailleurs immigrés en France” avait déclaré Fatna, la sœur de Mohamed, au meeting de solidarité organisé à Versailles à la fin de décembre, par le Comité pour la vérité sur la mort de Mohamed Diab.

Cette fois-ci, l’assassinat a eu lieu à découvert. Pourtant la police cherche à tout prix à couvrir l’assassin, le brigadier René Marquet, qui s’est servi d’un pistolet-mitrailleur en plein commissariat pour éxécuter Mohamed. On l’a présenté, avec la complicité de la presse, comme ayant agi “en légitime défense“. Pour cela, on cherche à prouver :

  • Que Mohamed Diab était “un forcené“, qui risquait de tuer s’il s’emparait du pistolet-mitrailleur ;
  • Qu’il avait déjà mis “hors de combat” deux autres policiers dans le commissariat;
  • Que la rafale a été tirée dans la confusion d’un corps à corps, au cours d’une “bagarre“.

C’était lui ou moi“, dit Marquet, repris en chœur par la presse. Cette thèse ne tient pas. Elle est contredite par les témoignages de membres de la famille (la sœur et la femme de Mohamed, et leur voisin Mustapha), qui l’avaient suivi au commissariat et ont tout vu par une porte vitrée. Elle est également contredite par les premiers éléments de l’instruction, et notamment les rapports d’expertise :

  • Un laps de temps très net s’est écoulé entre la bagarre à coups de chaises qui a effectivement opposé deux policiers à Mohamed (excédé par une série de provocations et d’insultes racistes) et le tir au pistolet-mitrailleur; Mohamed s’était calmé et rassis.
  • Les deux policiers étaient loin d’être hors de combat. Ils n’étaient que très légèrement “obnubilés“, a dit l’interne de service qui les a examinés ensuite à l’hôpital, pour ne pas se
    compromettre. Si on les a gardés ensuite à l’hôpital, c’est sur prière instante des autorités de police, alors qu’eux-mêmes demandaient à partir;
  • Les coups de pistolet-mitrailleur MAT-49 (arme de mort que connaissent tous les anciens de la guerre d’Algérie) n’ont pas été tirés au corps à corps, mais à plus de 70 cm de l’extrémité de l’arme (pas de poudre sur les vêtements). Les trajectoires des balles divergent, donc Marquet a espacé ses coups (au lieu de tirer “une rafale“, comme dit la presse): il a tiré de sang-froid.

Dans l’affaire Diab, l’enquête populaire a tenu une place importante. Un groupe d’universitaires parisiens, appuyé par des militants de Versailles, a pu intervenir dans les trois jours qui suivirent l’assassinat, accueillir et authentifier des témoignages contredisant la version de la police sur des points fondamentaux (non-simultanéité de la bagarre à coups de chaises et des coups de feu, distance entre Mohamed et Marquet, etc.). La pression a été suffisamment forte, le scandale suffisamment grand pour que l’essentiel de ces témoignages soient publiés dans Le Nouvel Observateur, Le Monde, Politique Hebdo, La Cause du Peuple. Parallèlement à cette percée dans la presse, une percée en direction de l’appareil judiciaire.

Un avocat parisien, alerté au nom de la famille à 23:40 le premier jour de l’enquête, part à Versailles le lendemain matin, avertir le procureur du dépôt de partie civile de la famille, empêche le classement pur et simple de l’affaire. C’était une question d’heures.


Joseph ChaléatHenri JustetRaymond PenelDCD_24px.png

4 décembre 1947, Valence
Tués par balle

À valence, aux alentour du 22 novembre 1947, la CGT avait décidé de déposer dans tous les bureaux, usines et chantiers, une demande d’augmentation de salaire de 25 % pour répondre à l’inflation. Les travailleurs sont également consultés en vue d’une grève. Le 24, le socialiste Jules Moch est nommé ministre de l’intérieur. Il a été député de la Drôme de 1928 à 1936. On compte sur lui pour écraser la grève sans état d’âme.

Les cheminots ouvrent le bal le 25 novembre. L’intervention des forces de l’ordre pour forcer un départ de train ramène les métallurgistes dans la bataille; ils entrent en grève, rapidement suivis par les ouvriers du bois et du textile, tous solidaires des cheminots : la gare occupée va devenir l’épicentre du conflit. Outre Valence c’est l’ensemble de la Drôme qui est rentrée dans la grève.

Le 4 décembre en début d’après-midi, 2000 grévistes partent en manifestation et convergent vers la gare, évacuée dans la matinée par la police qui les attend de pied ferme.

« Les manifestants furent accueillis par la gendarmerie, la police et l’armée de l’air qui les reçurent à coup de grenades lacrymogènes. devant une telle réception [ils] brisèrent les cordons de police, pénétrèrent dans la cour de la gare par la  “petite vitesse”, tandis que la police se repliait à travers les quais. Voyant l’attitude résolue des grévistes, Duperrier, préfet criminel, donna l’ordre de tirer sur le foule. »

“Jules Moch  a demandé l’intervention d’une compagnie de CRS de Pierrelatte. Dans le même temps, un détachement de l’armée venu de la caserne Baquet de Valence a été dépêché pour faire évacuer la gare, devenue noire de monde. » [Témoignage d’Albert Thivolle]

« Au cours de la lutte, il y eut trois mort et 14 blessés graves du côté des manifestants, tous touchés par balles de 7,65 (pistolets automatique ou pistolet mitrailleur MAS). »

Joseph Chaléat, métallurgiste, Henri Justet, ouvrier du bâtiment et Raymond Penel, cheminot, sont ainsi les premières victimes du triste règne de Jules Moch et du gouvernement Schuman.

La bataille est rude : la foule est déchaînée à cause des victimes. Elle s’empare de deux officiers de police, Tardieu et Terrasse. Ils sont désarmés et interrogés. Une délégation s’achemine ensuite vers la préfecture, où un député communiste présente le revolver de Tardieu en l’accompagnant de ces mots :  “Voilà une arme qui a tué un ouvrier“.

Le 7 décembre, un cortège de 20000 personnes accompagnent Justet et Penel. Le 8 décembre, ce sont près de 8000 personnes qui assisteront à l’enterrement de Joseph Chaléat.

[Sources : Le travailleur transalpin du 5 décembre 1947, 100 portraits contre l’État policier, Le Monde]


Claude Belmasinternal-injury_38257.png

4 décembre 1947, Valence
Blessé de 3 balles dans la cuisse

Le 4 décembre en début d’après-midi, 2000 grévistes partent en manifestation et convergent vers la gare de Valence, évacuée dans la matinée par la police qui les attend de pied ferme.

« Les manifestants furent accueillis par la gendarmerie, la police et l’armée de l’air qui les reçurent à coup de grenades lacrymogènes. devant une telle réception [ils] brisèrent les cordons de police, pénétrèrent dans la cour de la gare par la  “petite vitesse”, tandis que la police se repliait à travers les quais. Voyant l’attitude résolue des grévistes, Duperrier, préfet criminel, donna l’ordre de tirer sur le foule. »

“Jules Moch  a demandé l’intervention d’une compagnie de CRS de Pierrelatte. Dans le même temps, un détachement de l’armée venu de la caserne Baquet de Valence a été dépêché pour faire évacuer la gare, devenue noire de monde. » [Témoignage d’Albert Thivolle]

« Au cours de la lutte, il y eut trois mort et 14 blessés graves du côté des manifestants, tous touchés par balles de 7,65 (pistolets automatique ou pistolet mitrailleur MAS). »

Claude Belmas, correspondant du Travailleur alpin, reçoit deux balles dans une cuisse.

[Sources : Le travailleur transalpin du 5 décembre 1947, 100 portraits contre l’État policier, Le Monde]


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