VOS TÉMOIGNAGES

QUELQUE PART EN FRANCE, IELS RACONTENT…

IMPORTANT : nous publions ici les témoignages recueillis via le formulaire en ligne avec l’accord des victimes et après avoir modifié leur identité. Pour certain.e.s, des éléments pouvant révéler leur identité ont toutefois été volontairement laissés inchangés, lorsque leur témoignage a déjà été publié dans les media ou sur internet, et ce avec l’accord de leur auteur.


Mobilisation antifasciste à Brest
J. : Je suis choquée par leur violence et ne comprend pas pourquoi ils ont réagi de la sorte. Ils m’ont fait peur”

“Je suis allée à la manifestation antifasciste à Brest proposée par la ligue des droits de l’homme jeudi 25 septembre. Ce rassemblement a lieu en réaction à l’attaque violente d’un groupuscule possiblement neo-nazi dimanche soir au café de la plage à Brest.

La manifestation du Jeudi 25 septembre en fin d’après-midi a été limitée par la préfecture qui a interdit que le rassemblement se déroule bas de siam et au port de commerce. Je suis arrivée au pied du pont de recouvrance à 19:45, il y avait du monde, l’ambiance est douce, il y a une fanfare, les gens chantent et dansent. Vers 20:00 la foule a commencé à bouger en direction du boulevard des Français libres puis est remontée rue Jules Michelet, des rues non limitées par la préfecture. Les manifestants scandent des slogans antifascistes et tapent dans leurs mains.

Dans les rues aux abords les CRS bloquent les rues adjacentes. Les manifestants arrivent au niveau des halles St Louis et s’arrêtent le long des halles. Je suis pour ma part accompagnée d’une personne avec une canne et d’un ami, nous discutons tranquillement lorsque tout d’un coup, les CRS nous attaquent avec du gaz lacrymogène, la foule s’agite et se disperse, je perds mes amis et les gaz me brûlent les yeux et m’étouffent. Une partie des manifestants se rassemblent de nouveau et remonte vers la faculté de lettres.

Les CRS encerclent les manifestants, ils sont agressifs. Lorsque nous interpellons les CRS sur leur violence, ils me disent qu’ils sont là “pour protéger leurs collègues”. Les gazages reprennent, la foule s’agitent dans tous les sens et se dispersent. Une partie de la manifestations se poursuivra en contrebas. Je me suis alors enfuie afin de me préserver des pires débordements.

Les CRS bloquent et encerclent les manifestants. Les moyens déployés par la police et les CRS pour cette petite manifestation (moins de 1500 personnes) sont délirants (nombreux camions de CRS, CRS en ligne, camions blindés, canons à eau, voiture de police…). La violence policière est totale. Il y a des enfants et des familles dans les manifestants. C’est la première fois à Brest que je vis une telle situation (gazée deux fois lors d’une manifestation). Je suis choquée par leur violence et ne comprend pas pourquoi ils ont réagi de la sorte. Ils m’ont fait peur.”

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Interpellé pour un geste, R. ne s’attendait pas à un tel déchaînement de haine…
R. : “Agression physique, usage disproportionné de la force et humiliation publique”

“Dans une rue étroite, une voiture de police type berline traverse une foule assez compacte (passants et clients d’un bar attenant). Un doigt d’honneur devant la vitre droite du véhicule. Dans une explosion d’agressivité disproportionnée 4 policiers sortent du véhicule et m’appréhendent violemment : clé au bras, double menottage très serré, insultes et menaces. Je demande de l’aide alors que les policiers m’intiment de rentrer dans le véhicule. La foule est trop intimidée par la brigade pour m’apporter un soutien. Refus d’entrer dans le véhicule de plein gré, par peur d’un passage à tabac dans l’habitacle du véhicule.

Je suis placé de force dans le véhicule puis les policiers prennent places (2 devants, et 2 à l’arrière de chaque côté de moi). Menotété, je suis conduit plus bas dans la rue : le policier du siège avant passager se retourne alors : insultes et menaces assorties de deux claques appuyées. Les policiers me déposent à 300 mètres du lieu de l’agression initiale. De nouveau, contrôle d’indentié (toujours menotté), chantage à l’amende. Les policiers me font comprendre que je peux faire l’objet d’une amende pour outrage mais peux aussi porter plainte pour agression (!) ; tout le monde préfère en rester là.

Séquelles légères : angoisse, poignet gauche gonflé et douloureux encore 2 jours après l’agression, cervicales raides.

Je ne souhaite pas porter plainte mais alerte l’Obspol pour comptage de l’agression.”

Contrôlé en rentrant du boulot en avril 2020, il est intimidé et insulté par des policiers…
R. : “Je n’en dors plus et je le vis très mal

“Trois policier nous sont tombés dessus alors qu’on rentrait du travail avec un ami. L’un était armé avec une arme à feu lourde (type fusil). Ils m’ont obligé à poser toute mes affaires par terre et je me suis fait fouiller. Ils ont alors commencé à me traiter de “Deux de tension” car j’étais sous le choc.

Mon ami, noir, a subi plusieurs injures relatives à sa couleur de peau. Nous étions tout à fait en règle avec les papiers de dérogation, j’ai montré malheureusement ma carte d’identité et quelques jours après, je reçois une amende de 135 euros pour infraction au confinement. Mon ami n’a pas montré sa carte d’identité car il connaissait leur manigance.

Insulté, impossible pour moi de répondre pour éviter l’outrage à agent, je n’en dors plus et je le vis très mal, je suis très traumatisé par cette histoire, je n’ai plus du tout d’économie à cause d’eux et du président qui nous a confinés 2 mois, privé de tout et surtout de sous maintenant et depuis cette histoire, j’ai perdu confiance en moi.

Il faut fuir absolument dans ces cas la, ne plus laisser les “policiers” nous priver de la liberté. Quitte à devoir de révolter pour l’avenir de nos enfants.”