Que faire quand certains membres des forces de l’ordre ne manifestent pas des comportements justes et respectueux vis-à-vis des personnes qu’ils sont amenés à contrôler ou à interpeller ? La répression seule et le manque de considération ne créent aucune valeur à long terme et ne résolvent pas la cause de la violence à laquelle les policiers doivent faire face.
« Au vu des débordements passés et actuels, compte tenu du métier de policier, ne serait-il pas temps de repenser leur formation ? À ce jour, elle ne dure en effet qu’une année.
Nous vivons dans le pays où a été établie la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Ce texte un peu ancien, 1789, n’est en aucun cas périmé. Des personnes ont pris le temps pour nous de travailler les lignes de ce texte fondamental. Il devrait permettre à la communauté nationale, et bien au-delà, d’exister ensemble en se respectant dans toutes nos différences.
Alors pourquoi ne pas enrichir la formation de la police nationale d’une sensibilisation aux droits humains ? Cela existe depuis 2006 dans l’État de Victoria, en Australie, où le « Human Rights Project » a été adopté en 2006. Ce volet de leur formation s’applique aux différents champs de l’exercice du travail de la police : accueil dans leurs locaux, prise en charge des victimes, maintien de l’ordre, enquêtes, arrestations et détention provisoire, et la relation avec les différentes communautés – qui sont nombreuses en Australie. Cette dimension des droits humains n’empêche en aucun cas d’agir fermement quand cela s’avère nécessaire. Cette formation spécifique vient simplement nourrir la part d’humanité ; la capacité à comprendre les situations avec intelligence pour trouver les réponses adaptées à chaque situation, sans juger la personne mais plutôt son comportement, et surtout à s’autoréguler.
Introduire cette notion de droits humains a une incidence positive pour apaiser les situations critiques. Elle contribue à la vision d’un avenir moins violent pour le pays. Tous les efforts fournis dans le sens du respect de l’autre personne produiront sans aucun doute des résultats positifs. On oublie ou on méconnaît la relation de cause à effet. Un membre des forces de l’ordre qui agit violemment, par peur ou pour d’autres raisons, entraîne inévitablement un enchaînement de violence, localement et, parfois plus largement. Il en est de même pour tout citoyen qui agit ainsi.
Favorisons la mise en place d’outils qui permette à la police nationale de développer de nouvelles capacités dans l’exercice de leur fonction et tout en cultivant leur exemplarité.
Est-ce un pays violent que nous envisageons pour la France ? Ou un pays où les droits humains se reflètent dans la vie de tous les jours ? »
- Emma CARRON sur Change.org