3 flics condamnés à 8 et 12 mois avec sursis et une peine d’amende pour des gifles et des « violences verbales », sur Souleymann, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites
« Toi, je t’aurais bien pété les jambes . La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital »
Pour le tribunal, les menaces initialement poursuivies constituaient en réalité des « violences verbales » du fait de « la virulence, la répétition et la longueur des propos réitérés […] à l’endroit d’un jeune interpellé, privé de sa liberté d’aller et venir ».
Le 10 juillet 2025 le tribunal de Bobigny vient de condamner 3 policiers de la BravM pour des violences volontaires aggravées et menaces sur un jeune étudiant tchadien Souleymane Adoum Souleyman lors de la manif contre la reforme des retraites du 23 mars 2023.
L’agent qui avait porté 2 coups au visage d’un jeune étudiant tchadien, alors que ce dernier était interpellé, assis dos au mur, a été condamné à 1 an de prison avec sursis, 2 ans d’interdiction d’exercer la profession de policier et à une amende de 450 euros + inscription au casier b2
Les faits jugés remontent à la nuit du 20 mars 2023. 7 jeunes, soupçonnés d’avoir participé à des dégradations, sont interpellés par une brigade de la répression de l’action violente motorisée (Brav-M). L’un d’eux lance alors discrètement un enregistrement des échanges avec les policiers.
Le document audio a permis à la justice d’attribuer gestes et propos aux policiers intervenant sur les lieux.
“Toi, je t’aurais bien pété les jambes… La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital“, avait lancé un agent à Souleyman, l’étudiant qui a toujours nié avoir été un manifestant ce soir-là.
Durant le procès, le policier qui a proféré ces menaces s’est excusé auprès du jeune qui s’est constitué partie civile.
Thomas C. est condamné à 8 mois de prison avec sursis, 1 an d’interdiction d’exercer, 450 euros d’amende.
Ces propos “en aucun cas justifiés“, a souligné le président Youssef Badr, constituent “une violence verbale capable de susciter un choc psychologique“.
Théo R. est condamné à une amende de 2 000 euros, pour avoir également tenu des propos constituant des violences verbales.