Communiqué LDH pour la publication du rapport « Contrôle, surveillance, punition » sur la répression post-mMobilisation « mégabassines » de juillet 2024
Charges brutales, grenades lancées en zones habitées, nasse illégale sous 30°C, incendies dus à des tirs de lacrymogènes, violences sur des journalistes … Du 16 au 21 juillet 2024, la mobilisation pour la défense de l’eau organisée à l’appel des collectifs Bassine non-merci et les Soulèvement de la Terre, a été le théâtre d’un dispositif sécuritaire d’une ampleur exceptionnelle. Dix Observatoires des libertés publiques et des pratiques policières venus de toute la France étaient présents pour observer et documenter le dispositif de maintien de l’ordre mis en place. Un an et demi après la parution du rapport Sainte-Soline, qui a permis de rétablir la vérité sur la violence de la répression, l’interobservatoire publie ce mardi 24 juin 2025 son rapport sur la mobilisation « mégabassines » de juillet 2024. Dans ce dernier, les Observatoires dressent deux constats alarmants.
- Un usage illégal et punitif de la force, considérée non pas comme une réponse de dernier recours mais comme une stratégie première du maintien de l’ordre. Ces usages abusifs de la force, en contradiction flagrante avec les exigences du droit ou une quelconque stratégie de désescalade, ont entraîné une mise en danger collective – manifestants comme riverains.
- Une criminalisation des militantes et militants environnementaux. Un récit sécuritaire, reposant sur une rhétorique de menace et de violence a été déployé en amont et pendant la manifestation jusqu’aux plus hautes sphères du gouvernement. Largement relayé dans les médias, il s’est appuyé sur des faits approximatifs voire mensongers, contribuant à justifier la répression.
Les faits observés lors de cette semaine de mobilisation s’inscrivent dans une continuité désormais bien identifiée par les observatoires : qu’il s’agisse de Sainte-Soline, de la lutte contre l’A69 ou des mobilisations pour l’eau en 2024, un même schéma se répète. Ce qui est à l’œuvre n’est pas une succession de dérapages isolés, mais une doctrine de maintien de l’ordre fondée sur la surveillance, le contrôle et la punition des mobilisations environnementales.
Après un an de travail, les dix Observatoires publient un rapport essentiel pour le débat démocratique sur le maintien de l’ordre en France.