Affaire Guillaume Perrot, retrouvé noyé en 2006 dans la Seine après avoir été laissé livré à lui-même par les flics, bourré, plein de médocs et gravement déprimé...
Trois policiers ont été condamnés par la cour d’appel de Paris à des peines de 6 et 8 mois de prison avec sursis pour “homicide involontaire”, pour avoir laissé près de la Seine Guillaume Perrot ivre qui s’était ensuite noyé dans le fleuve, en 2006 à Corbeil-Essonnes.
Ils l’avaient emmené dans leur véhicule avant de le déposer sur un banc, à quelques mètres de la Seine, sans respecter la procédure, selon laquelle Guillaume aurait dû aller en cellule de dégrisement.
Le chef de bord a écopé d’une peine de 8 mois de prison avec sursis, tandis que ses deux collègues ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis.
En première instance, le tribunal correctionnel d’Evry s’était déclaré incompétent: il avait jugé le 4 juillet 2011, comme le lui avait demandé la partie civile, que les faits devaient être qualifiés de délaissement de personne hors d’état de se protéger ayant provoqué la mort, passibles de la cour d’assises.
Les trois policiers et le parquet avaient fait appel.
Les magistrats de la cour d’appel ont estimé que si les policiers avaient bien perçu le danger que risquait Guillaume Perrot, revenant pour l’installer sur le banc alors qu’il se dirigeait vers le fleuve, ils n’avaient pas eu conscience qu’il courait un risque mortel.
Les policiers avaient reconnu une “faute d’imprudence” et leur responsabilité dans la mort du comédien, mais ils entendaient lui épargner, comme il le souhaitait, de subir un enfermement.
“Je ne veux pas la vengeance, les policiers ont suffisamment eu de peine“, a déclaré après l’énoncé de la décision Yvon Perrot, père de la victime, regrettant que son fils ait été, selon lui, présenté comme “connu des services de psychiatrie” par les syndicats de police.
Anne Perrot, sœur de Guillaume, s’est dite satisfaite que le tribunal ait en première instance “réellement reconnu la gravité des faits“. Mais “on a décidé qu’on n’irait pas plus loin“, a-t-elle déclaré.
Les policiers, qui n’ont pas interdiction d’exercer et dont la condamnation n’a pas été inscrite au casier judiciaire, sont soulagés, selon leur avocat, Me Raoul Briolin fils.