9 mai 2008, Grasse
22 ans. Compression thoracique et clef d’étranglement : décédé d’une lente asphyxie mécanique
Psychologiquement fragile, Abdelhakim est mort lors d’un interpellation par la police alors qu’il venait de gifler son banquier.
Très vite, l’arrestation se transforme en une bagarre extrêmement violente, qui dure 5 à 6 minutes, le jeune homme refusant d’obtempérer. Abdelhakim se retrouvera au sol, menotté aux pieds et aux mains, maintenu par trois policiers. Lorsqu’il est relevé et traîné par les pieds jusqu’à une voiture de police-secours, au moins 11 témoins indiquent qu’il ne résiste plus et paraît inconscient.
Trois personnes remarquent son visage bleu ou violacé, signe d’un manque d’oxygène. Il meurt probablement durant la minute de transport jusqu’au commissariat, sans qu’aucun policier ne s’en rende compte.
Les rapports d’expertise médicale ont conclu que la mort d’Abdelhakim était due à une lente asphyxie mécanique, résultat d’une compression thoracique et d’une clef d’étranglement pratiquées par deux policiers avec trop de force et durant trop longtemps. Les deux agents de la brigade anticriminalité (BAC) Jean-Michel Moinier et Walter Lebeaupin ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et condamnés par le tribunal correctionnel de Grasse respectivement à 18 et 24 mois d’emprisonnement avec sursis, Walter Lebeaupin ayant également été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger.
Le policier municipal Jim Manach a, lui, été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger et condamné à six mois de prison avec sursis. Les quatre autres policiers impliqués ont été relaxés.
Des peines de prison avec sursis avaient été requises à l’audience du 18 janvier contre les sept policiers impliqués. Les quatre fonctionnaires relaxés, qui appartenaient à une unité de police-secours, étaient accusés de non-assistance à personne en danger.
Quelques mois après le drame, en octobre 2008, une circulaire de l’Inspection générale de la police a modifié les techniques d’interpellation enseignées au policiers, stipulant qu’une “compression sur le thorax et l’abdomen doit être la plus momentanée possible” et “doit être relâchée dès lors que la personne est entravée”.
Violences physiques
Arrestation | |
Détention | |
Bousculade / projection | |
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral | |
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux) | |
X | Clés aux bras douloureuses |
Coups de pieds, coups de poings, gifles | |
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage | |
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
Coups sur les oreilles | |
X | Étranglement |
Doigts retournés | |
Arrosage | |
Morsures de chien | |
Tirage par les cheveux | |
Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Sévices sexuels | |
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police) | |
Usage de gants | |
Usage d’arme à feu | |
Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb) | |
Usage de FlashBall | |
Usage de grenade assourdissante | |
Usage de grenade de désencerclement | |
Usage de grenade lacrymogène | |
Usage de LBD40 | |
Usage de matraques | |
Usage de spray lacrymogène | |
Usage de Taser | |
Usage de tranquillisants | |
Expulsion | |
Disparition |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation d’entrave à la circulation | |
Accusation de rébellion | |
Accusation de coups à agent | |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Accusation de manque de respect | |
Accusation de refus d’obtempérer | |
Agressivité, manque de respect, insultes | |
Intimidation, chantage, menaces | |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
X | Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet |
Position inconfortable prolongée | |
X | Non-assistance à personne en danger |
Prise de photos, empreintes, ADN | |
Menace avec une arme de poing | |
Tir dans le dos | |
Charge sans avertissement | |
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière) | |
Course-poursuite | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Intervention dans un lieu privé | |
Problèmes de santé mentale | |
Harcèlement | |
Fouille | |
Perquisition | |
Violences de la part de collègues policiers | |
Passivité des collègues policiers | |
Défaut ou refus d’identification des policiers | |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Refus de soins ou de médicaments | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels | |
Pression pour signer des documents | |
Absence de procès-verbal | |
Complaisance des médecins |
- 24.02.2012 – Condamnation par le tribunal correctionnel de Grasse des deux agents de la brigade anticriminalité (BAC) Jean-Michel Moinier et Walter Lebeaupin pour homicide involontaire et à respectivement 18 et 24 mois avec sursis, Walter Lebeaupin ayant également été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger; condamnation du policier municipal Jim Manach pour non-assistance à personne en danger à six mois avec sursis; relaxe des quatre autres policiers impliqués
- 17.01.2012 – Ouverture du procès devant le tribunal correctionnel de Grasse
- 00.05.2010 – Infirmation par la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait infirmé de l’ordonnance de non-lieu rendue du juge d’instruction de Grasse
- 00.00.2009 – Ordonnance de non-lieu rendue du juge d’instruction de Grasse
- 09.05.2008 – Agression et décès d’Abdelhakim
- Avocats : Leclerc et de Vita
- Collectifs : Comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi // comite_hakim_ajimi@riseup.net
- Cagnotte :
- Dernière mise à jour : il y a 3 jours - Publié le