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Un citoyen, 01.05.2019 – Paris

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Dario, 21.09.2019. Matraqué – Paris

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Gaspard Glanz, 20.04.2019. Photojournaliste, Arrêté – Paris

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Geneviève Legay, 23.03.2019. Bousculée par une charge – Nice

23 mars 2019 – Manif Gilets jaunes, Place Garibaldi – Nice
73 ans. Bousculée par une charge de police : 2 mois d’hospitalisation, multiples fractures au crâne et au coccyx, perte partielle de ses 5 sens

Geneviève, militante d’ATTAC, manifestait pacifiquement avec les Gilets jaunes ce 23 mars, place Garibaldi à Nice.

Bousculée par une charge de police qui dispersait le rassemblement d’une cinquantaine de personnes interdit en raison de la venue du président chinois et de la crainte des casseurs, Geneviève raconte :

« Mon souvenir c’est que je pensais que la Place Garibaldi n’était pas interdite et même si cela l’était, je suis une désobéissante et je serais descendue pour le droit de manifester. Je dis que cela n’est pas pour moi mais pour mes enfants, petits-enfants car je suis vieille et que cette société que l’on nous impose n’est vraiment pas belle, donc je manifestais pour ça et puis j’allais partir rejoindre les Gilets Jaunes quand j’ai vu un cordon de flics se mettre derrière moi. Je n’ai pas trop compris. C’était des grands costauds, j’ai flippé deux secondes et puis je me suis dit ’tu as le drapeau de la paix, tu ne fais rien de mal’… et je me suis réveillée aux urgences.

Je pense qu’ils m’ont donné un coup de matraque, un coup de bouclier. Hier j’ai reçu une photo qui prouve ce que je pense depuis le début : je me suis écroulée sur moi-même et les copains qui étaient autour de moi, personne ne m’a vue tomber mais ils m’ont tous vue par terre. Ils ont aussi vu les bavures policières, à savoir que le commissaire Souchi [chef opérationnel du dispositif sécuritaire] a interdit les streets-médics (infirmières, docteurs) de m’approcher, ensuite il est passé 5 rangées de policiers sur moi, il y en a un qui m’ont enjambé et d’autres donné des coups. Après, les copains me disent que mon corps n’aurait pas était mis en PLS comme ont le fait quand il y a des blessés, mais ils m’ont tirée par les pieds, ils m’ont tirée de partout pour faire croire que je m’étais pris les pieds dans une borne. En fait, il y a beaucoup de bavures policières. Les avocats ont du travail à démontrer tout cela.
Donc moi je ne me suis pas vue tomber, je dis depuis le début… j’ai eu des points en haut de la tête et je pense que j’ai eu un coup de matraque qui m’a fait tomber sur moi même. Ce qui expliquerait aussi ce qui est inexplicable : la fracture du coccyx.

[La version avancée à la fois par le procureur et Emmanuel Macron comme quoi Geneviève serait tombée d’elle-même et se serait frappé la tête sur un poteau] C’est une construction ça. Ils ont même tiré mon corps pour me mettre les pieds à côté de cette borne. Mais si je m’étais prise les pieds dans une borne, j’aurais fait un vol plané, or je n’ai pas fait de vol plané.

Oui, il y a pleins de gens qui témoignent de ça, ils ne m’ont pas vu tomber. Personne ne m’a vue tomber. C’est ce que j’explique parce que je suis tombée sur moi même. D’ailleurs hier on m’a envoyé une photo où on voit bien que je tombe sur moi même. Je suis très contente car les vidéos affluent et finalement c’est ce que j’ai dit depuis le début : on a dû me donner un coup de matraque derrière la tête, en même temps, je pense, que le bouclier.

Je ne sais pas si vous savez que, le vendredi, presque une semaine après, le procureur est venu s’excuser en disant qu’il avait bien vu les images d’un policier qui me frappe, celui au bouclier. Mais il parle pas de celui de la matraque. Comment s’explique le trou dans la tête ? Je pense que j’ai perdu connaissance à partir de ce coup de matraque que je maintiens depuis le début.

Le commissaire Souchi les [les street medics] a interdit de m’approcher et il les a même fait envoyer en garde à vue 10h chacun. C’est scandaleux. Mon dossier ce ne sont que des bavures policières, c’est grave. Il y a même le capitaine des gendarmes qui a refusé d’écouter Souchi. C’est pour ça qu’il a mis des grands flics costauds après derrière moi. Il faut analyser tout ça.

J’ai dit depuis le début que le dimanche matin, 12 heures après que je me sois réveillée du coma, mais je n’avais alors pas de notion de l’heure, j’ai vu deux policiers qui sont entrés dans ma chambre et qui ont essayé de me faire dire que c’était un journaliste. Or le journaliste était à 2m50 de diagonale à côté de moi sur la gauche. J’ai dit « non, non, non je ne vois pas ce journaliste me faire tomber, pourquoi un journaliste me ferait tomber ? » Ils sont partis. Après, ils en arrive deux autres, deux hommes, je dirais une demie heure après. De même, ils veulent me faire dire que c’est un journaliste… « J’ai dit à vos collègues que cela ne tient pas debout. Je ne vois vraiment pas pourquoi ce journaliste me ferait tomber. » Ensuite deux femmes policières sont venues. Six policiers en tout. Moi je raconte ça depuis le début, qu’il y a subornation. Finalement durant la semaine, mon avocate est allée voir mon dossier qu’elle n’arrive toujours pas à avoir et a regardé les 160 pages de synthèse du tribunal. Là, les six policiers m’ont posé tout à fait une autre question. Et j’apprends, maintenant c’est ma parole contre six, qu’ils vont certainement dire que je suis malade. Et c’est là que j’apprends qu’ils sont venus à 07:32 du matin, un dimanche matin où il n’y avait personne dans ma chambre. On les a laissés passer et les six m’auraient posé une question tout à fait banale qui n’est pas du tout celle que j’ai entendu moi. C’est fort de café quand même. Si c’était une question banale, pourquoi sont-ils venus à six me chercher ? Avec l’autorisation du cadre de santé à 07:32 et les deuxièmes sont venus avec l’autorisation d’un deuxième cadre de santé. Si on vient à 07:32 du matin, c’est que l’on quelque chose d’important à dire…

La préfecture avait dit que quelqu’un gardait ma porte 24h/24 et donc certains me disaient que j’étais considérée comme étant une terroriste, et d’autres « non, c’est pour votre protection ». Ils ont laissé mes filles, mes petits-enfants et ma sœur venir, mais là aussi, c’était la croix et la bannière : il fallait qu’ils montrent leur carte d’identité. Ma fille a été infirmière 15 ans à l’hôpital, et elle n’aurait jamais accepté ça. Ce n’est pas aux personnels de santé d’accepter ce genre de situation, et d’ailleurs quand je suis arrivée ici le 2 avril, il y avait toujours ce garde devant la porte qui a dit au cadre de santé qui devait rentrer, et qui ne devait pas. Il lui a répondu, comme disait ma fille, « ce n’est pas du tout notre rôle, nous déjà on manque de personnel, donc on ne va pas jouer ce rôle là. » Et il ne l’a pas joué. Et le fameux type de la préfecture est parti, et il n’est plus jamais revenu.

Dès le samedi même. Le pronostic vital a été poursuivi le week-end, et une semaine après. Pendant une semaine, j’avais la tête pleine de sang. Ils ont pris la décision de ne pas m’opérer, tant mieux. Le but c’est que ça se résorbe tout seul. J’ai retrouvé partiellement la vue il y a 15 jours, c’est pas simple car mes lunettes de vue ne me vont plus. J’ai retrouvé une partie de l’ouïe à droite, on va dire 5/10, mais j’ai toujours mal dans la mâchoire et dans l’oreille droite, je ne sais pas ce qu’il se passe. J’ai 5 fractures crâniennes et demain je passe un panoramique dentaire pour savoir si ma mâchoire a été décrochée de l’oreille. Je ne sais pas exactement…

Quand ils me disaient que j’avais 5 côtes cassées ou fêlées, je disais que je ne sentais absolument rien. On a fini par penser que c’était à cause de la morphine comme j’étais sous morphine jusqu’au 3 avril. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils n’ont vu que le coccyx était fracturé qu’à partir du 3 avril, quand les douleurs se sont réveillées. J’ai le coccyx fracturé, le rocher de l’oreille fracturé, 5 fractures et traumatisme crânien, et maintenant, je ne marche pas seule. Donc on espère que l’objectif du 15 mai sera le bon, que je remarcherai d’ici là.

Je ne bouge pas du fauteuil car j’ai froid et je suis très fatiguée, mais je ne suis pas quelqu’un à supporter d’être malade et dès que j’irai bien, je reprends la rue »

La version de la police et du procureur Jean-Michel Prêtre (muté à la cour d’appel de Lyon fin 2019)
  • 25 mars : « Ce dont on est sûr aussi, à l’analyse des images, pixel par pixel, c’est qu’elle n’a pas été touchée par les forces de sécurité. » Il évoque un « cameraman », une autre manifestante et une personne « avec une casquette marron », qui auraient pu déstabiliser la retraitée. Une version endossée ensuite par Tonton Macron dans un entretien avec Nice-Matin.
  • 29 mars : « L’analyse fine, pixel par pixel, d’images de vidéosurveillance de la ville de Nice » a permis de montrer que « c’est bien le geste d’écartement du bras d’un policier qui est à l’origine de la chute de Mme Legay ». Le procureur a, par ailleurs, chargé des investigations sur les causes des blessures de la manifestante la compagne de M. Rabah Souchi elle-même, également commissaire, alors que son conjoint était chargé des opérations le jour de la manifestation…

Le commissaire Rabah Souchi estime quand à lui  avoir donné des « ordres légitimes dans un cadre légitime ».

En 2020, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) concluera au caractère « disproportionné » de la charge policière, menée en raison « d’ordres inadaptés ».

La presse enquête

Selon une information de Mediapart, confirmée par Le Monde, un escadron de gendarmes a refusé de participer à la charge à l’origine de la grave blessure à la tête de Geneviève, malgré les ordres du commissaire Rabah Souchi. Les militaires estimaient que cette action était excessive au vu de la situation. Le document, un compte rendu d’un commandant d’escadron donné à son supérieur hiérarchique deux jours après les faits, fait état d’« ordres reçus disproportionnés face à la menace (foule calme) ».

Ce rapport vient confirmer les nombreux témoignages recueillis sur place par Le Monde. Plusieurs photographes présents le 23 mars et habitués aux manifestations des « gilets jaunes » attestent que la charge policière a été ce jour-là d’une violence « totalement disproportionnée ». « L’ambiance était très tranquille » et le groupe était « composé essentiellement de femmes et de personnes âgées, sans casse, sans projectiles », explique l’un d’entre eux, avant d’ajouter : « La force de la réponse était presque criminelle. »

Alexander Samuel, un professeur de mathématiques et doctorant en biologie, très impliqué dans la lutte contre les violences policières, avait décidé ce jour-là de suivre un groupe de ces soigneurs. « Les street medics ont été appelés par un gendarme un peu paniqué après la chute de Mme Legay, il leur demandait d’intervenir ». Son témoignage est corroboré par plusieurs de ces militants qui arborent des croix rouges.

Il explique comment un autre gendarme aurait essayé de faciliter la fuite des personnes présentes avant l’arrivée des renforts. « En attendant que les mecs de la BAC arrivent, il a tenté de nous aider et nous a chuchoté : “barrez-vous !”, mais personne n’a compris les ordres contradictoires. Nous avons tous été embarqués. »

Les gendarmes ne sont pas les seuls à douter des méthodes employées. Dans la fourgonnette de la BAC, le militant interpellé laisse son téléphone allumé et filme la scène depuis sa poche. Sur ces enregistrements, on entend distinctement une fonctionnaire de police lancer, sur un ton navré : « Je ne comprends pas pourquoi je vous embarque, franchement. Même eux [ses collègues de la BAC, qui procédaient encore à des interpellations] ne comprennent pas. »

Convoquée le 27 mai 2020 par l’IGPN dans le cadre de l’enquête, Pascale Pascariello, journaliste à Mediapart :

« C’est la quatrième fois en moins de 18 mois que la justice essaye de s’en prendre aux sources de Mediapart à la suite d’enquêtes embarrassantes pour l’exécutif »

La journaliste s’est rendue à sa convocation de la police des polices mais a refusé, durant 1:30, de répondre aux questions « afin de protéger ses sources ».

Les journalistes d’Ouest France concluent dans le même sens que l’IGNP :

« Dépaysée à Lyon, l’enquête a permis de reconstituer le déroulement des faits. Elle a conclu que la manifestante a été renversée par une charge d’une colonne de la compagnie départementale d’intervention, poussée par le major de cette unité. Ce dernier est appelé à l’audience de Lyon sous le statut de témoin assisté, rappelle l’AFP. Les juges d’instruction ont estimé que seul le commissaire portait une responsabilité pénale dans cette charge « illégale », « ni nécessaire, ni proportionnée au regard du but à atteindre : disperser une foule calme composée de manifestants pour certains âgés, de journalistes et de simples badauds ».

Arié Alimi, son avocat

« Nous allons redéposer des plaintes au nom de Geneviève Legay visant l’ensemble de ceux qui ont pu donner des ordres. Ce n’est pas parce qu’on participe à un rassemblement interdit qu’on doit être chargé.

L’une pour violences volontaires et complicité de violences volontaires contre le commissaire M. Souchi (en charge des opérations de maintien de l’ordre le jour des faits), le préfet et X, puis une autre pour subornation de témoin, faux et usage de faux et dissimulation de preuves contre X.

Soit le procureur n’avait pas connaissance de ce rapport et alors c’est une faute professionnelle, soit il en avait connaissance mais n’a rien dit et dans ce cas c’est une infraction pénale. »

Il demandera le dépaysement de l’affaire…

Geneviève :

J’espère qu’il va réussir à faire toute la clarté, comme ce fut le cas dans l’affaire Rémi Fraisse. Je sais qu’il est spécialiste de ça, et j’espère qu’il fera toute la clarté avec mon avocate, Mireille Damiano, et puis ATTAC France a porté plainte puisque je suis la porte parole dans le 06.

J’espère que si je gagne, cela fera jurisprudence pour toutes les victimes des quartiers populaires qui n’arrivent pas à avoir un procès. Ou quand elles en ont un, qui ne gagnent jamais. »

La version de la justice

Le tribunal correctionnel de Lyon doit déterminer si cette charge était une action volontairement « brutale » ou un usage légitime de la force.

À la barre le 12 janvier 2024, le commissaire Rabah Souchi, 54 ans, qui risque cinq ans de prison,défend fermement sa position. Commentant les images de la chute, projetées sous plusieurs angles, il insist sur le rôle de l’agent qui a bousculé la Geneviève, qui n’a pas été renvoyé, lui, devant la justice. « Elle est poussée individuellement par quelqu’un qui s’est »détaché de l’action collective ». La charge était la « tactique la plus efficace ce jour-là » afin de répondre à l’objectif fixé par le préfet : disperser la manifestation.

Appelé comme témoin, un policier ayant pris part à la charge assure que le commissaire, mécontent d’une précédente action, avait dit « Vous les défoncez », ce que ce dernier a catégoriquement réfuté.

Les juges d’instruction ont estimé que seul le commissaire portait une responsabilité pénale dans une charge qui n’était « ni nécessaire, ni proportionnée au regard du but à atteindre : disperser une foule calme composée de manifestants pour certains âgés, de journalistes et de simples badauds ».

Violences physiques
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 « Pliage » (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 « Tamponnage » (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de « Bean bags » (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Menace avec une arme de poing
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 11.01.2024 – Ouverture du procès du commissaire Rabah Souchi poursuivi pour « complicité de violence par une personne dépositaire de l’autorité publique »  devant le tribunal correctionnel de Lyon
  • 26.05.2020 – Convocation de Pascale Pascariello, journaliste à Mediapart par l’IGPN dans le cadre de l’enquête
  • 29.03.2019 – Ouverture d’une information judiciaire par le procureur de Nice contre l’agent pour « violences volontaires » par personne dépositaire de l’autorité publique.
  • 25.03.2019 – Plainte contre X pour « violences volontaires commises en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique, avec usage d’une arme, et sur personne vulnérable » et « subornation de témoin ». Plainte d’ATTAC. Plainte des trois filles contre le préfet pour « complicité de violences volontaires aggravées ».
  • 23.03.2019 – Agression sur Geneviève
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Jérôme Rodrigues, 26.01.2019. Grenadé – Paris

26 janvier 2019 – Place de la Bastille, Paris
Atteint par une grenade de désencerclement : éborgné
Acte XI des Gilets Jaunes – Paris Bastille

Proche d’Eric Drouet, décrit comme « le symbole du pacifisme, déterminé, collectif, toujours au rendez-vous, une belle âme et un grand cœur! », Jérôme diffuse la fin de manifestation en direct sur FB au milieu de la place de la Bastille, où différents cortèges convergent.

Il filme un groupe de flics quand une grenade lancée dans sa direction explose à moins de cinq mètres. « L’œil est éclaté », entend-on répéter un témoin dans la vidéo. Selon les images, Jérôme ne constitue pourtant pas une menace sérieuse et est silencieux quand il est visé.

Les Street Medics » le prennent en charge puis les secours le transportent sur un brancard vers un camion de sapeurs-pompiers. L’évacuation est filmée par la journaliste indépendante Stéphanie Ro.

La version des flics

« Le gardien de la paix soutient de manière constante depuis le début de cette procédure avoir agi en état de légitime défense », a déclaré Me Sébastien Journé, qui défend Brice C. avec Me Gilles-William Goldnadel.

Brice C. plaide la légitime défense…

La version de la victime, de la famille et des témoins

Le service de presse en ligne INDEX a obtenu accès à des centaines de vidéos et documents, qu’il a analysés pour produire une reconstitution détaillée des circonstances de la mutilation. Images des caméras-piétons des policiers, images de caméra de surveillance inédites, modélisation à l’appui, rapports de l’IGPN,…

Contrairement à ce qu’affirme la défense du flic mis en cause, les projectiles visibles dans les vidéos de l’incident sont tous postérieurs au lancer de la grenade. Celle-ci n’a donc pas été lancée « en riposte » à des projectiles.

La version de la justice

Cinq ans après les faits, le parquet de Paris a requis le 24 septembre 2024 un procès devant la cour criminelle départementale pour un Brice C.

D’après ces sources confirmant Mediapart, le parquet de Paris a requis contre Brice C., qui a plaidé la légitime défense, un procès pour violences avec arme, par personne dépositaire de l’autorité publique, ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente. Il s’agit d’un crime passible de quinze ans de prison.

Violences physiques
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 « Pliage » (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 « Tamponnage » (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de « Bean bags » (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
XUsage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Menace avec une arme de poing
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 26.09.2024 -Cour criminelle départementale : le Parquet requiert contre Brice C., un procès pour violences avec arme, par personne dépositaire de l’autorité publique, ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente
  • 11.03.2021 – La Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) du tribunal judiciaire de Paris allou 30.000 € d’indemnisation provisoire
  • 14.01.2021 – Mise en examen de Brice C. pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ».
  • 26.01.2019 – Agression sur Jérôme
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Yann Simonin, 19.01.2019. Matraqué – Toulouse

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Lilian Lepage, 12.01.2019. Flingué – Strasbourg

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David, 05.01.2019. Flingué, Bordeaux

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Yvan, 29.12.2018 – Montpellier. 16.06.2020 – Paris. Flingué

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Vanessa, 15.12.2018. Flinguée – Paris