43 ans. Étranglement, coups de pied dans les tibias, une nuit de garde à vue
Sans le vouloir, Leila tombe sur une scène d’agression, rue Legendre, dans le XVIIème arrondissement de Paris, la nuit vers 22:00. Elle voit une femme gisant au sol entourée de ses agresseurs. La scène a attiré tout le voisinage au balcon. Aussitôt, elle appelle le 17. Les policiers en civil, brassard police en vue, arrivent dans une voiture banalisée sur les lieux. Ensuite, ils isolent les agresseurs et les témoins. Dans la foulée, l’un des agresseurs hèle Leila, depuis le trottoir et lui ordonne à plusieurs reprises de se taire : « Toi là-bas, t’as rien vu, tu dis rien« .
Elle décide de prévenir le policier Florian G., membre de la BAC du 17ème, de cette tentative d’intimidation. C’est alors que tout se complique:
Sur procès-verbal, Florian G. la décrit comme une jeune femme « excitée » en train de « vociférer » à laquelle il intimerait l’ordre de reculer. « Je vois qu’elle refuse de s’exécuter, j’essaie alors de l’accompagner avec le bras au niveau du trottoir d’en face […] Je décide alors de saisir son manteau avec ma main gauche au niveau de son épaule droite et je la repousse calmement vers le trottoir, sans force« . Selon lui, elle lui aurait retourné le pouce « très sèchement et très violemment« , à tel point qu’il « a dû porter un coup« , ce que confirme son collègue Fabrice I. Le flic dépose plainte pour violences volontaires.
Leila passe la nuit en garde à vue. Mais une vidéo de la scène filmée par un riverain, sept témoignages directs, les certificats médicaux, tous versés au dossier contredisent la version des deux policiers.
Dans cette vidéo publiée sur Marianne, l’on voit Florian G., barbe touffue et casquette sur la tête, agripper la gorge de Leila, l’étrangler, la repousser jusqu’au trottoir avant de la plaquer contre un mur. Elle crie et lui saisit la main. Au milieu de la séquence, le policier lui assène un coup de pied dans le tibia. Les cris de Leila sont distinctement audibles dans la vidéo : « Lâchez-moi, ça va pas ou quoi ?« , hurle-t-elle.
Des témoins : « Elle n’opposait aucune résistance et criait “Je ne vous ai rien fait, c’est moi qui vous ai appelés”, puis à plusieurs reprises “lâchez-moi, vous me faites mal » »; « La dame avait le visage choqué, elle n’avait rien fait, elle demandait au policier pourquoi elle se faisait agresser« ; « J’ai vu parfaitement – j’étais à un mètre de distance – comment il l’a lâchée et lui a ensuite mis un coup de pied très fort sur les jambes.«
Au tribunal de Paris le 4 juin 2020, Leila répète : « Je ne comprends pas ce que je fais là », et finit en larmes : « J’étais témoin d’une agression, je me suis retrouvée victime, et maintenant je suis accusée. la présidente de la 28ème chambre correctionnelle, Agnès Herzog, a déclaré que Leila :
« Leila N. tenté courageusement d’enjoindre l’agresseur à cesser de porter des coups à la victime au sol« . Si elle a « tordu le pouce gauche » du policier, c’était pour « mettre fin à sa sensation d’étouffement » infligée par le gardien de la paix, et non pour « porter atteinte à son intégrité physique« , conclut la juge. Pour sa part, l’avocat de LeilaDavid Curiel a accusé l’agent de la BAC d’avoir « travesti la réalité » sur procès-verbal.
« Sans la vidéo, j’aurais été condamnée…« , soupire Leila.
Violences physiques
X
Coups de pieds, coups de poings, gifles
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
Coups sur les oreilles
X
Étranglement
X
Clés aux bras douloureuses
Doigts retournés
Arrosage
Morsures de chien
Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
“Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
Tirage par les cheveux
Serrage douloureux des colsons ou des menottes
Tirage par les colsons ou des menottes
Usage de gants
Usage d’arme à feu
Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
Usage de FlashBall
Usage de grenade assourdissante
Usage de grenade de désencerclement
Usage de grenade lacrymogène
Usage de LBD40
Usage de matraques
Usage de spray lacrymogène
Usage de Taser
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de menace à agent
Accusation d’injure à agent
Menace avec une arme de poing
X
Agressivité, manque de respect, insultes
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
Propos sexistes
Propos homophobes
Propos racistes
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers
Défaut ou refus d’identification des policiers
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
X
Intimidation ou arrestation des témoins
X
Obstacle à la prise d’images
X
Refus de prévenir ou de téléphoner
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Refus de soins ou de médicaments
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Pression pour signer des documents
Absence de procès-verbal
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
Complaisance des médecins
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
Position inconfortable prolongée
04.06.2020 – Relaxe de la prévenue par la 28e chambre correctionnelle du tribunal de Paris
08.2019 – Dépôt de plainte contre Leila pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique
24 ans. Noyé dans la Loire suite à une opération de police : décédé
Steve était un homme de 24 ans est porté disparu à Nantes dans la nuit du au , jour de la Fête de la musique. Sa disparition coïncide avec une intervention policière ayant eu lieu sur un quai d’une île de la Loire où la fête s’était prolongée au-delà de la limite autorisée de 4 heures du matin. D’après des témoins, Steve Maia Caniço était présent à cette fête. Le corps de Steve est retrouvé dans la Loire plus d’un mois après les faits.
Les faits se sont déroulés le long du quai Président-Wilson, sur l’île de Nantes, lors de la célébration de la Fête de la musique par un groupe de personnes, la police nationale étant intervenue de façon concomitante, à ce même endroit.
Comme chaque année, une dizaine de sound systems avaient été installés sur le quai. Cette année, la tolérance des autorités était fixée jusqu’à 4 heures du matin. Durant la nuit, le rassemblement a été estimé à plus de 2 000 personnes.
Steve, amateur de musique techno envoie 3 heures du matin trois derniers textos à ses amis : « Je suis trop fatigué j’ai besoin d’aide ^^ », « Moi je suis au mur assis là où il y a le drapeau de Bretagne », puis « On peut se retrouver ou quoi STP ».
Selon le rapport de l’IGPN, à l’heure fixée par les autorités, soit 04:00 matin, une vingtaine de policiers de la compagnie départementale d’intervention (CDI ou SDI) et de la Brigade anti-criminalité (BAC) sont dépêchés sur les lieux afin de mettre fin aux festivités. Neuf sound systems coupent le son mais un autre, situé en bordure du quai, à un endroit sans parapet, refuse. Après 15 minutes de discussion, ils finissent par s’exécuter et les policiers se replient. Selon le rapport de l’IGPN, à 04:15, « les deux derniers DJ appellent à se rassembler et à s’opposer à l’arrêt de la musique ». Ils éteignent le son une première fois, et c’est à 04:20 que les policiers se retirent. Toutefois, peu de temps après, la musique reprend avec la chanson Porcherie de Bérurier Noir. Les policiers reviennent.
Selon la police, les policiers auraient subi des jets de projectiles en tous genres ainsi que des coups, selon les déclarations de Johann Mougenot, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique. Leur action qui s’est ensuivie aurait donc été en riposte.
Selon les fêtards, ce sont les policiers qui ont lancé les hostilités avec des tirs de grenades lacrymogènes. D’après Le Figaro, la police affirme qu’il n’y a eu « aucune charge » des forces de l’ordre. D’après Libération, le rapport de l’IGPN indique que la police n’est pas intervenue pour disperser les fêtards : elle s’est contentée de répondre à des jets de projectiles.
Néanmoins, au vu des vidéos disponibles de l’événement, Libération affirme que la version de la police est fausse : « L’avancée des policiers, en ligne, à partir de 04:31, casqués et armés, ne laisse pas de place au doute : contrairement à ce qui est affirmé depuis par les autorités – elles auraient répliqué à des jets de projectiles -, il s’agit bien d’une charge préparée, qui a pour but de disperser le rassemblement festif ». Cependant, le journal reconnaît aussi qu’il est « impossible, pour l’heure, de savoir avec certitude si [les lacrymos] ont été envoyées en réponse à un ou des jets de projectiles de la part des fêtards comme l’affirment les autorités ou si elles les ont devancés, ce qu’assurent tous les témoins à qui nous avons parlé ». Un cadre de l’IGPN déclare à l’AFP qu’une charge, « c’est une avancée en rang avec des policiers très proches et des boucliers » et que, à Nantes, c’était « une avancée avec une possibilité pour les gens de passer sur le côté puisqu’on a même des images de personnes filmant les policiers de dos ».
Le rapport de l’IGPN décrit plusieurs phases :
04:20 : « la musique reprend beaucoup plus forte et des jets de projectiles commencent à voler sur des policiers pas équipés, qui n’avaient pas de casque ».
04:30 : après s’être équipés, les policiers reprennent leur position.
04:37 : ils répliquent aux jets de cailloux et bouteilles. Ils ont en face d’eux « 200 personnes », selon le cadre de l’IGPN. Les policiers utilisent trente-trois grenades lacrymogènes lancées à la main, douze tirs de lanceur de balles de défense, dix grenades de désencerclement.
Selon Libération, « durant plus de vingt et une minutes », les policiers utilisent « continuellement des grenades lacrymogènes en direction du fleuve ». Ils utilisent aussi des tasers et leurs matraques, et un maître-chien est vu à 04:31.
Selon le rapport de l’IGPN, la police n’a pas chargé la foule et personne n’est tombé à l’eau à cause de l’opération : « aucun élément ne permet d’établir que les forces de police ont procédé à un quelconque bond offensif ou à une manœuvre s’assimilant à une charge qui aurait eu pour conséquence de repousser les participants à la fête vers la Loire ». Selon les témoignages recueillis par la presse, les policiers ont chargé et l’opération a provoqué un mouvement de panique, entraînant la chute de plusieurs personnes dans les eaux de la Loire. D’après L’Obs, un syndicat de police affirme qu’une charge des policiers a bien eu lieu, et L’Obs, analysant les images obtenues par Libération, estime qu’une dizaine de policiers a avancé vers la foule à partir de 04:32, puis que la majorité des policiers se sont arrêtés d’avancer à 04:34.
Pendant toute l’opération, des fêtards alertent les forces de police de la proximité avec la Loire puis, très vite, les alertent aussi qu’il y a eu des chutes de plusieurs d’entre eux dans l’eau, et qu’une personne est en train de se noyers. Selon le rapport de l’IGPN, entre 04:36 et 04:39, plusieurs appels d’urgence signalent des personnes tombées dans la Loire.
D’après L’Obs, malgré les avertissements, les policiers continuent d’envoyer du lacrymogène. Des projectiles sont également lancés par les fêtards en direction des forces de police durant cette séquence. France Info, analysant le rapport de l’IGPN, affirme qu’à partir de 04:37, après les premiers tirs de lacrymogènes, les autorités qui supervisent l’opération policière depuis le « centre de supervision urbain » visualisent sur leurs écrans qu’« un épais nuage de fumée blanche » empêche « toute visibilité sur la réaction des participants ». Presque immédiatement, l’ordre est donné, deux fois, de stopper les tirs de lacrymogènes. Mais ces ordres ne sont pas suivis d’effets. Selon le rapport de l’IGPN, le commissaire qui commandait les policiers sur le terrain « ne se trouvait pas en capacité de diriger réellement ses effectifs » qui, essuyant des jets de projectiles, ont dû « se défendre individuellement et d’initiative ».
04:50 : selon le rapport de l’IGPN, la foule se disperse à la suite de l’arrivée d’une compagnie de CRS. Selon le rapport du commandant de l’unité de CRS, il s’est refusé à employer les gaz lacrymogènes et a réussi à ramener le calme en dialoguant avec les fêtards et en leur promettant l’absence de violence.
05:20 : la situation était suffisamment calme pour justifier le départ d’une des deux sections.
Lorsque le rapport de l’IGPN devient public fin , la presse rapporte que, selon ce rapport, à 03:16, soit plus de 30 minutes avant l’arrivée des forces de l’ordre sur la zone, le téléphone portable de Steve « borne » pour la dernière fois au niveau du quai Wilson. Selon France Info, le téléphone de Steve a donc « cessé d’émettre avant l’intervention de la police ». France Inter estime que cela peut être dû à une chute dans la Loire ou bien à une simple décharge de la batterie de l’appareil. Le , la presse indique que la police judiciaire de Nantes, qui a un pouvoir d’investigation plus important que l’IGPN, a pu déterminer que l’heure exacte du dernier « bornage » du téléphone de Steve est 04:33, infirmant donc le rapport de l’IGPN sur ce point.
Durant cette nuit de la fête de la musique, le nombre exact de personnes tombées à l’eau n’était pas connu avec certitude. Les recherches ont duré jusqu’à l’aube avec un doute sur le fait que toutes les personnes aient bien été retrouvées.
La justice est alertée de la disparition de Steve le , au lendemain de la charge. De nouvelles recherches débutent grâce aux moyens mis en place à la suite de la procédure pour disparition inquiétante. Selon Pierre Sennès, le procureur de la République de Nantes, « plusieurs patrouilles fluviales ont travaillé tous les jours, il y a eu des reconnaissances aériennes avec des hélicoptères de la gendarmerie et un avion de la police aux frontières, entre Nantes et l’embouchure de la Loire, ainsi que des patrouilles pédestres sur les bords du fleuve ». Un navire équipé d’un sonar a aussi été demandé après un mois de recherches infructueuses. La zone totale fouillée s’étend sur 60 km.
Le en fin d’après-midi, soit 38 jours après la disparition de l’homme, le pilote du Navibus – Loire repère un corps « en état de décomposition extrême » remontant le quai des Antilles au gré de la marée et appelle les pompiers. La dépouille est repêchée quelques centaines de mètres plus loin en amont au niveau du quai Fernand-Crouan près de la grue Titan jaune dans le parc des Chantiers. L’autopsie pratiquée le lendemain matin au service médico-légal de l’Hôtel-Dieu indique qu’il s’agit du corps de Steve, identifié grâce aux analyses dentaires. Dans l’hypothèse d’une chute faite depuis le quai Président-Wilson (bras de Pirmil de la Loire, au sud de l’île de Nantes), le corps aurait donc dérivé sur un peu plus de 600 m jusqu’au lieu de sa découverte (bras de la Madeleine, au nord de l’île).
Les associations Media’Son et Freeform, chargées notamment d’aider les organisateurs de rassemblements festifs, ont recueilli près de 140 témoignages de personnes présentes lors de l’événement. Parmi ces témoins, 85 personnes ont accepté de participer à une plainte collective le 3 juillet 2019. Une majorité n’ont « pas seulement témoigné de la violence de la police mais surtout de la peur qu’ils ont ressentie ». Iels disent avoir été surpris.e.s par l’intervention de police : l’un d’entre eux, Léo, témoigne : « Je n’ai pas vu les sirènes, je n’ai pas vu la police arriver, ni entendu de sommations, je n’ai pas vu de projectiles lancés par les fêtards. » Parmi ces témoins, beaucoup sont traumatisé.e.s et certains sont blessé.e.s.
Samuel Raymond (coordinateur national de l’association Freeform):
“Il y a une grosse stigmatisation. Pour les pouvoirs publics, les gens présents ce soir-là à Nantes étaient forcément des toxicos, marginalisés et violents. Donc des sous-citoyens qui méritent moins d’attention. C’est tellement loin de la vérité.”
La mère de Steve déplore “les gros points d’interrogation qui perdurent. Les mêmes qu’au départ”. Pour elle, “il n’y a eu aucun éclaircissement” sur la disparition de son fils. Un journaliste localier ne dit pas autre chose. “C’est très compliqué d’avoir des infos, résume ce reporter joint par franceinfo. Normalement, dans ce type d’affaire, il y a des conférences de presse régulièrement. Là, c’est service minimum. Il a fallu attendre ce mardi pour que le procureur communique.”
La version de la Justice
Six personnes physiques sont convoquées pour d’éventuelles mises en examen:
le directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique par intérim, Grégoire Chassaing, le commissaire divisionnaire chargé du dispositif sur le quai Wilson au moment des faits,
la maire de Nantes et son adjoint à la sécurité au moment des faits
Claude d’Harcourt, l’ancien préfet de Loire-Atlantique,
Johann Mougenot, le directeur de cabinet du préfet en poste au moment des faits.
Sont aussi convoquées deux personnes morales, la mairie de Nantes et Nantes Métropole.
Grégoire Chassaing, L’ex-préfet et son directeur de cabinet sont mis en cause par le juge d’instruction David Bénichou, qui estime que l’usage des grenades lacrymogènes relevait « d’une imprudence caractérisée » et que la préfecture a ignoré les instructions ministérielles concernant les free-party.
Grégoire Chassaing est relaxé du chef d’homicide involontaire le vendredi par le tribunal correctionnel de Rennes, au motif qu’il n’avait pas commis de « faute caractérisée ». Le parquet de Rennes annonce ne pas faire appel de la décision cloturant ainsi l’action judiciaire.
Un fêtard noyé, une affaire enterrée…
Justice et Lumière pour Steve et ses proches !
Violences physiques
Bousculade / projection
Coups de pieds, coups de poings, gifles
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
Coups sur les oreilles
Étranglement
Clés aux bras douloureuses
Doigts retournés
Arrosage
Morsures de chien
Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
“Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
Tirage par les cheveux
Serrage douloureux des colsons ou des menottes
Tirage par les colsons ou des menottes
Sévices sexuels
Usage de gants
Usage d’arme à feu
Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
Usage de FlashBall
X
Usage de grenade assourdissante
X
Usage de grenade de désencerclement
X
Usage de grenade lacrymogène
X
Usage de LBD40
X
Usage de matraques
X
Usage de spray lacrymogène
X
Usage de Taser
Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de menace à agent
Accusation d’injure à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de refus d’obtempérer
Prise de photos, empreintes, ADN
Menace avec une arme de poing
Tir dans le dos
Charge sans avertissement
Course-poursuite
Agressivité, manque de respect, insultes
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
Propos sexistes
Propos homophobes
Propos racistes
Problèmes de santé mentale
X
Non-assistance à personne en danger
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers
Défaut ou refus d’identification des policiers
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
Intimidation ou arrestation des témoins
Obstacle à la prise d’images
Refus de prévenir ou de téléphoner
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Refus de soins ou de médicaments
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Pression pour signer des documents
Absence de procès-verbal
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
Complaisance des médecins
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
Position inconfortable prolongée
20.09.2024 – Relaxe du commissaire Grégoire Chassaing pour défaut de « faute caractérisée »
10.06.2024 – Ouverture du procès de Grégoire Chassaing pour homicide involontaire au tribunal correctionnel de Rennes
19.12.2023 – Renvoi de Grégoire Chassaing devant le tribunal correctionnel pour « homicide involontaire »; non-lieu pour les préfet et sous-préfet de Loire-Atlantique
28.10.2022 – Annulation de l’expertise judiciaire confiée au laboratoire Index après que trois personnes mises en examen remettent en cause l’impartialité de l’association mandatée
00.03;2022 – Désignation par le juge d’instruction d’un laboratoire indépendant de réaliser une « reconstitution »
01.12.2021 – Convocation de 6 personnes pour d’éventuelles mises en examen
17.06.2021 – Expertise technique du téléphone conclutà sa chute dans la Loire « dans le temps de l’intervention de la police »
04.09.2019 – Dépaysement à Rennes par la Cour de cassation
00.00.2019 – Requête en dépaysement du parquet à la Cour de cassation
30.07.2019 – Demande de dessaisissement des deux juges d’instruction
30.07.2019 – Autopsie du corps de Steve
29.07.2019 – Découverte du corps sans vie de Steve
16.07.2019 – Ouverture d’une enquête pour “mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique” confiée à l’IGPN
16.07.2019 – Rapport de l’IGPN, non publié, concluant à l’absence de lien direct entre la chute de Steve dans le fleuve et l’action des policiers
10.07.2019 – Auto-saisine du Défenseur des droit
03.07.2019 – Plainte collective de 85 participant.e.s pour « mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique »
27.06.2019 – Ouverture d’une information judiciaire par le parquet général de la cour d’appel de Rennes pour “rechercher les causes de cette disparition”
24.06.2019 – Ouverture d’une enquête administrative confiée à l’IGPN
22.06.2019 – Intervention de la police à la Fête de la Musique
Matraqué à plusieurs reprises sur la tête : 5 broches
LES FAITS
Manif Acte 45 des Gilets Jaunes / Climat
“Donc. Samedi 21/09/19, à 14h, la manif se met en route sur le circuit officiel. Au bout de quelques minutes, un cortège de tête se forme. Rapidement, la première banque sur le trajet est “attaquée”.
Les flics gazent, coupent le cortège, jusque là rien d’extraordinaire. Je précise qu’a partir d’ici je raconte de mémoire, 24H seulement après les faits, je peux me tromper sur certaines choses.
Au bout de 10 minutes, quelques individus lancent des chants et exhortent le cortège à reprendre la marche pour boucher le “trou” car nous avons été séparés par les flics et il ne faut pas laisser les camarades devant se faire nasser.
Je fais parti de ceux là, je suis tout devant à ce moment là, j’applaudis, chante et invite le cortège à suivre, il faut reboucher ce trou, il faut faire block, il faut pas abandonner celleux qui sont devant.
On avance. Je remarque que l’abribus devant la banque a été cassé. Il y a du verre partout. Détail important pour plus tard. Le trou commence à se reboucher. Est ce que quelqu’un a tapé à nouveau la banque à ce moment là ? Qu’est ce qui a excité les bleus ? Je sais pas.
Un groupe d’une quinzaines de CRS charge. J’invite les gens autour de moi à ne pas courir (par sécurité) pensant qu’ils veulent nous faire reculer. Et non. Ils nous matraquent. On court. On voit la charge au loin sur cette vidéo, à 10.45
La foule s’agglutine, impossible de fuir. Nous sommes plusieurs dizaines à être les uns contre les autres, à tenter de fuir, mais impossible d’avancer il y a trop de monde. Je me fais matraquer environ 10 fois. je sais pas exactement.
Je suis de dos et répète aux flics qui me frappent “ok c’est bon on recule ! ” “arrêtez !” J’entends des cris tout autour de moi, de douleur, de peur. Je fini par tomber au sol, dans l’abribus cassé, du verre partout, avec 10+ autres personnes. Je me vois mourir écrasé.
Sauf que j’étais parmi les derniers donc je meurs pas. Les flics arrêtent de frapper et des camarades nous relèvent. Les flics suivent encore, plus calme cependant. Il faut qu’on continue de reculer. Je trouve une médic.
Elle m’évacue vers la Rue Michelet pour premiers soins. La zone entourée représente le début de la charge. La croix Rue Michelet, lieu ou j’ai été pris en charge par les médics. La croix avenue de l’Observatoire, lieu ou j’ai été pris en charge par les sapeurs pompiers. […]“
VIOLENCES
Violences physiques
Grenade de désencerclement
Grenade lacrymogène
Taser
Tir de LBD
Coups de pieds, coups de poings, gifles
Pieds/genoux sur la nuque, le thorax ou le visage
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
Coups sur les oreilles
Étranglement
Clés aux bras douloureuses
Doigts retournés
X
Usage de matraques
Morsures de chiens
Usage de spray lacrymogène
Tirage par les cheveux
Arrosage
Serrage douloureux des colsons ou des menottes
Tirage par les colsons ou des menottes
Usage de gants
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de menace à agent
Accusation d’injure à agent
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
Menace avec une arme de poing
Agressivité, manque de respect, insultes
Refus de soins ou de médicaments
Propos sexistes
Propos homophobes
Propos racistes
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers
Défaut ou refus d’identification des policiers
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
Intimidation ou arrestation des témoins
Obstacle à la prise d’images
Refus de prévenir ou de téléphoner
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Pression pour signer des documents
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
🔸 Sur la fin de la manifestation du #1erMai #Lyon, un peu avant d’arriver sur la place Jean Macé, une personne s’est faite éclater au tonfa par les flics (3 points de suture à la tête, de nombreuses contusions dans la dos). La personne souhaite faire un appel à témoins pour retrouver si possible des vidéos qui pourraient servir de preuve de ce qui lui est arrivé.
🔸 Si vous avez des informations à partager sur cette violence policière, merci de vous signaler dans un premier temps par le biais de Rebellyon : contact@rebellyon.info