Juin 2024 – Paris
44 ans. Mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance et assignation à résidence
Halim découvre qu’il st visé par une « Micas« , une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance) alors qu’il est à l’aéroport d’Orly, au moment d’embarquer pour partir en vacances en Tunisie avec sa famille le 11 juillet. Cet arrêté prévoyait qu’il pointe chaque matin au commissariat du XIIIe arrondissement, lui interdisait de s’approcher des sites et épreuves Olympiques, avec des cartes par date, tout comme la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, le 26 juillet.
La version de l’État
L’État le considérait depuis fin juin 2024 comme « une menace pour l’ordre et la sécurité publics » et l’avait assigné à résidence, sans qu’il soit au courant ! L’arrêté MICAS reprend mot pour mot des accusations d’une assignation à résidence de 2015, que le Conseil d’État avait déjà annulée, pour la première fois depuis la proclamation de l’état d’urgence, qui le désignait comme « délinquant multirécidiviste », adhérant à l’islam radical, et connu pour des faits commis entre 1994 et 2015, sans la moindre trace de condamnation ou jugement.
interpellé à la sortie de chez son avocat, à Paris, et placé en garde à vue à deux reprises, Halim avait été condamné par le tribunal judiciaire de Paris, pour avoir circulé au-delà des quartiers autorisés par la fameuse mesure (pour avoir passé le périphérique, sans autorisation pour se rendre dans le Val-de-Marne). Il devait notamment pointer quatre fois par jour au commissariat.
Il a fait appel de sa condamnation et a été relaxé compte tenu de l’illégalité de la mesure administrative.
La version de la justice
Selon le tribunal administratif :
« En dépit du contexte de menace terroriste particulièrement élevée sur le territoire français, il n’est pas prouvé que le comportement de l’intéressé constituerait une menace d’une particulière gravité pour la sécurité et l’ordre publics »
Ses avocats :
« On reprochait trois choses à notre client. D’abord de faire partie d’une mouvance islamiste radicale, ensuite d’avoir pris des photos du dispositif policier à proximité du domicile d’un journaliste de Charlie Hebdo, enfin d’être impliqué dans un trafic de véhicules volés, en lien avec une entreprise terroriste. Le Conseil d’État a rejeté un à un ces arguments. Son appartenance à cette mouvance ne reposait que sur des affirmations d’autorité, comme tout le reste Sa présence à proximité du domicile du journaliste s’explique par le fait que sa mère vit à 100 m de la rue où il a été photographié et qu’il attendait sa femme pour s’y rendre. L’administration s’est par ailleurs contredite sur bien des points. Enfin, nous avons démontré qu’il était surtout victime d’un trafic de véhicules volés et que ce trafic était sans lien avec une entreprise terroriste. »
« C’est la décision que nous attendions. Ces poursuites n’auraient jamais dû avoir lieu compte tenu de l’illégalité de la mesure administrative. Et c’est suffisamment rare pour être souligné, la justice lui accorde un dédommagement, qui n’est toutefois pas satisfaisant, au vu de la mobilisation depuis plusieurs mois pour uniquement obtenir que justice soit rendue. «
Halim :
« Je suis gérant d’une société de dépannage de deux-roues, j’ai deux employés »
Il réclame désormais au ministre Bruno Retailleau devant le tribunal administratif, 30 000€ de réparation pour le préjudice subi, tant pour son image que pour les gardes à vue, perquisitions et l’annulation de ses vacances en famille.
Violences physiques
Coups de pieds, coups de poings, gifles | |
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage | |
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
Coups sur les oreilles | |
Étranglement | |
Clés aux bras douloureuses | |
Doigts retournés | |
Arrosage | |
Morsures de chien | |
Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV) | |
« Pliage » (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux) | |
« Tamponnage » (percussion par un véhicule de police) | |
Tirage par les cheveux | |
Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Usage de gants | |
Usage d’arme à feu | |
Usage de « Bean bags » (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb) | |
Usage de FlashBall | |
Usage de grenade assourdissante | |
Usage de grenade de désencerclement | |
Usage de grenade lacrymogène | |
Usage de LBD40 | |
Usage de matraques | |
Usage de spray lacrymogène | |
Usage de Taser |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation de rébellion | |
Accusation de coups à agent | |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Menace avec une arme de poing | |
Agressivité, manque de respect, insultes | |
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Violences de la part de collègues policiers | |
Passivité des collègues policiers | |
Défaut ou refus d’identification des policiers | |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Refus de soins ou de médicaments | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Pression pour signer des documents | |
Absence de procès-verbal | |
Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Complaisance des médecins | |
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière) | |
Position inconfortable prolongée |
- 29.04.2025 – Annulation par la Cour d’appel de la condamnation à trois mois de prison pour avoir bravé, durant les JO, une assignation à résidence, condamnation de l’État à verser 972 € de dédommagement à Halim pour la procédure
- 25.07.2024 – Annulation de l’arrêté par le tribunal administratif de Paris, condamnation de l’État à verser 1500€ à Halim
- 00.06.2024 – Arrêté MICAS contre Halim
- 22.01.2016 – Suspension de l’assignation à résidence d’Halim par le Conseil d’État et condamnation de l’État à lui verser 1500 €
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- Avocats : William Bourdon, Vincent Brengarth
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- Dernière mise à jour : il y a 3 semaines - Publié le