Catégories
Agressions

Un homme noir, 28.07.2025. Brutalisé – Bobigny

28 juillet 2025 – Bobigny
Clé d’étranglement alors qu’il est menotté, plaquage à terre, coup de poing, Taser à répétition : arrêté et perquisitionné

À Bobigny, des policiers ont commis des violences sur un homme noir: clé d’étranglement alors que la victime est menottée dans le dos, coups de poing au visage, coups de taser… Il s’agirait des mêmes agents qui avaient menacé de tazzer Aly Diouara.

Un flic commence par essayer de faire tomber l’homme, déjà menotté dans le dos, et n’héiste pas à le prendre par le cou par derrière (“clé d’étranglement”), s’y reprenant à plusieurs fois pour le mettre à terre. Une fois au sol, un bon coup de poing dans le museau, pour faire bonne mesure…

C’est comme ça qu’on tue chef ?

Pendant ce temps-là, les collègues vaquent à leurs petites affaires sans se préoccuper de ce que fait leur camarade. Certains d’entre eux s’occupent aussi de menacer les gens autour qui commencent à s’inquiéter des cris de la victime et les maintenir à distance.

Une fois un peu moins résistant après plusieurs décharges de Taser, ils l’emmènent perquisitionner chez lui dans l’immeuble en face. Qui sait ce qui c’est passé ensuite entre quatre murs ?

Soutien et Justice à la personne victime de ces bourreaux censés nous protéger !
Violences physiques
X
Arrestation
 Détention
 XBousculade / projection
 Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
XClés aux bras douloureuses
XCoups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
XCoups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
XÉtranglement
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
XUsage de Taser
 Usage de tranquillisants
 Expulsion
 Disparition
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Intimidation, chantage, menaces
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
XIntimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
XAppel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Position inconfortable prolongée
 Non-assistance à personne en danger
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Course-poursuite
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Intervention dans un lieu privé
 Problèmes de santé mentale
 Harcèlement
 Fouille
XPerquisition
 Violences de la part de collègues policiers
XPassivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Complaisance des médecins

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

  • Avocats :
  • Collectifs :
  • Cagnotte :

Bravo à la personne qui a filmé ces fils de rien dans l’exercice de leur miction !

Catégories
Agressions

Lisa et Lyes, 27.07.2025. Brutalisés, arrêtés et poursuivis – Paris

27 juillet 2025 – Tour de France – Paris
Entre 18 et 30 ans. GAVés 22 heures, poursuivis et condamnés pour un drapeau palestinien sur le Tour de France
Muselage des voix pro-Palestine sur le Tour de France 2025

Lisa :

“C’est juste ici qu’on s’est faits interpeller, puis garder à vue pendant 22 heures pour avoir accroché un drapeau de la Palestine sur un bandeau de signalisation sur le parcours du Tour de France.

Les policier nous ont vus nous ont vus avec un drapeau de la Palestine, on les a vus annoncer quelque chose au talkie-walkie, j’imagine à leurs supérieurs. Juste en face, il y avait un drapeau des États-Unis, mais visiblement il n’a pas posé problème aux policiers.

Ils m’ont poussé vers la porte, ils m’ont mis les mains dans le dos avec l’usage de la force pour me menotter.

On nous a pris nos ADN, nos empreintes et ils ont pris des photos de nous sans jamais nous dire qu’on avait le droit de refuser.

La question palestinienne, c’est un vrai baromètre du niveau et de l’état des lieux de la liberté d’expression et de toutes les libertés individuelles en France. On voit bien que juste en affichant un drapeau de la Palestine dans une compétition sportive où elle a été empêchée de concourir, on peut être mis en garde à vue, interpelés.

Lyes :

“En arrivant au commissariat, dans les 10 secondes qui ont suivi mon arrivée, j’ai entendu les policiers bien parler du motif pour lequel j’étais là, et ils ont crié “Palestine, Palestine, va te faire enculer, Palestine”, mot pour mot.

Dabord on m’a accusé d’avoir mis une droite à un policier, ensuite ç’a été violences en réunion contre personne dépositaire de l’autorité publique. Au final on m’annonce un stage de citoyenneté de deux jours. pour ces mêmes faits.

Juste avant que notre avocate vienne nous voir bien entendu.

Tout procès-verbal qui a été rédigé pendant la garde à vue, on nous l’a jamais présenté avant de le signer, parce qu’ils ne pouvaient pas tourner leur ordinateur.

Moi j’ai une question à poser aux autorités : reconnaître la Palestine, mais avec quel drapeau du coup, si on n’a même pas le droit d’arborer ce drapeau-là ?

Violences physiques
X
Arrestation
 XDétention
 XBousculade / projection
 Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 Clés aux bras douloureuses
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
 Expulsion
 Disparition
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
XAccusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
XAgressivité, manque de respect, insultes
XIntimidation, chantage, menaces
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
XObstacle à la prise d’images
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Position inconfortable prolongée
 Non-assistance à personne en danger
XPrise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Course-poursuite
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Intervention dans un lieu privé
 Problèmes de santé mentale
 Harcèlement
 Fouille
 Perquisition
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
XMensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
XConfiscation, détérioration, destruction des effets personnels
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Complaisance des médecins
  • 28.07.2025 – Fin de GAV; condamnation à un stage de citoyenneté de 2 jours à effectuer en octobre
  • 27.07.2025 – Agression, arrestation et début de GAV pour Lisa et Lyes
  • Avocats :
  • Collectifs :
  • Cagnotte :

[Source : L’Humanité]

Catégories
Agressions

Aly Saounera, 14.07.2025. Tabassé – Garges-lès-Gonesse

14 juillet 2025 – Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise)
17 ans. Tabassé puis abandonné de nuit en forêt: arcade sourcilière gauche fendue, lèvres éclatées en plusieurs endroits

Aly, 17 ans a été « passé à tabac à plusieurs » à coups de poings et de gants coqués puis « jeté en pleine forêt en pleine nuit ». Alors qu’il circulait dans le quartier, les 4 agents seraient passés devant l’adolescent, puis descendus de leur poubelle pour l’embarquer, en pensant qu’Aly était en train de les filmer. Les flics auraient dit à Aly, en partant : « Si on te demande, qu’est ce qui t’est arrivé ? Tu es tombé. »

La version de la police
Le Procureur de Pontoise :
« Connaissance prise des faits, une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet dès le mardi 15 juillet, pour des faits qualifiés de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique au regard des éléments évoqués par un jeune homme de 17 ans découvert blessé sur la voie publique à Garges-lès-Gonesse, lors de la nuit du 14 juillet ».
Les 4 flics nient formellement les faits selon leur avocate (sans blague ?). Une enquête a été ouverte par le parquet pour déterminer leur responsabilité.
La version de la famille

Sa grande soeur Bintou Saounera raconte :

“Hier soir le 14 juillet mon petit frère Aly de 17 ans s’est rendu dehors pour une commission aux alentours de 22:30. En marchant avec son téléphone dans la main, il tombe sur un véhicule de police nationale qui avait clairement l’intention d’en finir avec lui. En le voyant, ils ont fait une marche arrière et ont prononcé les mots suivants : “Lui, on va le niquer.” Pris de panique après avoir entendu cette phrase Aly se met à courir et a finalement cessé de courir. À ce moment-là ils l’ont rentré dans leur véhicule à l’abri des caméras et là le cauchemar commence pour Aly, coups et traumatisme à tout va !

Voilà on est en 2025, Aly qui se fait fracasser la figure gratuitement. Dans ce cas-là, on prend son identité on le ramène au commissariat, on ne le jette pas dans la rue comme ça !

Aly :

“Il y a un policier qui m’a pris par le bras. Dès qu’ils ont démarré, ils ont commencé à taper. Il y en a un qui était à ma droite (…) qui tapait avec les gants coqués, l’autre aussi. Dès qu’un posait une question, il tapait, ainsi de suite. C’était comme une balle de ping-pong. Des fois, le conducteur conduisait, en même temps, il se retournait pour me taper.”

Contactée par CheckNews, la grande sœur d’Aly indique qu’une plainte a été déposée mais ne souhaite pas communiquer davantage de détails auprès des médias.

Les 4 flics ont été mis en examen, démis de leurs fonctions et placés sous contrôle judiciaire.
Violences physiques
 Bousculade / projection
Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
XUsage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Course-poursuite
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Problèmes de santé mentale
XNon-assistance à personne en danger
 Harcèlement
 Arrestation
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
XIntimidation, chantage, menaces
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Perquisition
 Fouille
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 19.07.2025 – Mise en examen et placement sous contrôle judiciaire des 4 flics démis de leurs fonctions
  • 15.07.2025 – Ouverture d’une enquête judiciaire par le parquet de Pontoise violences volontaires
  • 14.07.2025 – Agression d’Aly
  • Avocats :
  • Collectifs :
  • Cagnotte :

[Source :Le20h-France Télévisions sur X]

Catégories
Agressions

Ali, 23.05.2025. Arrêté arbitrairement, injurié – Valence

23 mai 2025 – place Latour-Maubourg, Valence
La quarantaine. Sorti de manif par le bras, contrôlé, fouillé, tutoyé, injurié…

Ce 23 mai, lors d’une soirée publique par l’Association valentinoise étudiante (AVE) à l’occasion des dix ans du café étudiant de l’université de Valence, Ali raconte s’être fait attraper par le bras et avoir été extrait de la foule par un policier.

“Il m’a dit ‘C’est pour un contrôle’ et ne m’a pas expliqué pourquoi. J’ai sorti mon passeport, c’est un passeport français mais protégé par une pochette verte. Il ne l’a même pas ouvert et m’a dit que je n’étais pas le bienvenu ici, que je devais rentrer chez moi. Il m’a attrapé et a dit ‘Barre-toi sinon je te casse la gueule’, j’étais effrayé.”

D’après Ali le policier en question a ensuite fouillé son sac et confondu un livre qui s’y trouvait avec le Coran : “Il m’a dit ‘Je pisse sur ton livre’.”

Trois jours plus tard, le quadragénaire est allé porter plainte au commissariat de Valence. L’enquête est en cours mais depuis cette soirée, Ali assure avoir “peur des policiers” et changer de trottoir lorsqu’il en croise.

Une plainte contre X a été déposée le 26 mai au commissariat de Valence (Drôme) “injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion par une personne chargée de mission de service public”

Face à ces accusations, le maire de Valence, Nicolas Daragon, soutient ses agents et leur “réitère (sa) pleine confiance et n’exclut pas la possibilité que la ville de Valence dépose plainte contre ces fauteurs de trouble pour dénonciation calomnieuse”.  Il rappelle s’être rendu lui-même à la soirée et affirme qu’il n’y a eu “aucun propos déplacé, aucune insulte ou comportement inapproprié.” Il explique que ce sont des organisateurs de la soirée étudiante qui ont contacté la police municipale. “Les organisateurs ont signalé la présence de plusieurs individus qui se sont manifestement introduits dans cette soirée sans y avoir été conviés”. Les policiers municipaux ont donc “procédé à l’extraction de ces individus. Elle s’est faite sans difficulté particulière et dans le respect des procédures.”

Nicolas Daragon réaffirme d’ailleurs sa pleine confiance aux agents qui “font preuve d’un grand professionnalisme en toutes circonstances”. La ville de Valence n’exclut pas de porter plainte pour dénonciation calomnieuse.

Police raciste, justice pour Ali !
Violences physiques
 Arrestation
 Détention
X
Bousculade / projection
 Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 Clés aux bras douloureuses
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
 Disparition
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
XAgressivité, manque de respect, insultes
XIntimidation, chantage, menaces
XContrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Position inconfortable prolongée
 Non-assistance à personne en danger
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Course-poursuite
 Propos sexistes
 Propos homophobes
XPropos racistes
 Intervention dans un lieu privé
 Problèmes de santé mentale
 Harcèlement
XFouille
 Perquisition
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
XMensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Complaisance des médecins
  • 26.05.2025 – Dépôt de plainte contre X au commissariat de Valence pour “injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion par une personne chargée de mission de service public”
  • 23.05.2025 – Agression sur Ali
  • Avocats :
  • Collectifs :
  • Cagnotte :
Catégories
Agressions

Souleyman Adoum Souleyman, 23.03.2023. Giflé et insulté – Paris

20 mars 2023 – angle des rues des Minimes et de Béarn, Paris III
Giflé, menacé, insulté
Manif Retraites

Les faits jugés remontent à la nuit du 20 mars 2023. 7 jeunes, soupçonnés d’avoir participé à des dégradations, sont interpellés par une brigade de la répression de l’action violente motorisée (Brav-M). L’un d’eux lance alors discrètement un enregistrement des échanges avec les policiers. Le document audio a permis à la justice d’attribuer gestes et propos aux policiers intervenant sur les lieux.

Dans cet audio de 23 minutes, on entend des flics (ils sont au moins une douzaine, selon une photo de la scène consultée par franceinfo) s’adresser à ces manifestants regroupés et assis par terre dans une rue du 3e arrondissement, le temps de dresser les PV d’interpellation, avant leur transfert vers le commissariat. “Tu fais quoi dans la vie ?”, demande l’un des policiers à une “étudiante”, avant de commenter sa participation à la manifestation : “T’as jamais travaillé et tu manifestes contre la réforme des retraites ?”

À un autre, un des policiers lance : “Lui, il rigole bien. Demain, tu vas être déféré devant un juge, tu vas moins rigoler.” Ce manifestant, c’est Souleyman Adoum Souleyman, un étudiant tchadien, le seul homme noir du groupe, s’entend dire qu’il a une “sacrée tête à claques quand même !” Les policiers ne se privent pas de commentaires grossiers, accueillis par les rires de leurs collègues : “Tout à l’heure, on est arrivé, tu as bandé vers l’intérieur…”

Selon cette jeune femme, qui a porté plainte pour violences en réunion, Souleymann a été plus particulièrement maltraité : il a reçu une gifle et sa tête aurait été cognée contre le mur. On entend deux bruits pouvant correspondre à cette description, entre la 6e et 7e minute du document, accompagné de cette injonction : “Efface ton sourire, efface ton sourire, efface ton sourire.” Le policier continue à s’acharner sur ce jeune homme :

Toi, je t’aurais bien pété les jambes… La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital”.

“Prends exemple sur tes potes ! Tu la fermes ou tu veux que je recommence ? Ah tu commences à bégayer, t’en reveux peut-être une pour te remettre la mâchoire droite ?
– L’interpellé : Surtout, hésite pas à dire ça là-bas.
Dire ça où ?, interroge un policier.
Là-bas, répond le jeune homme.
Là-bas où ?, répète le policier.
Là-bas ! Vous allez me ramener où ?
Au commissariat ? Moi j’y vais pas, y a que toi y vas. Tu sais, moi je peux venir dormir avec toi si tu veux…
– Ah oui, eh ben on y va
– C’est le premier qui bande qui encule l’autre”

Un deuxième fonctionnaire s’en mêle : “Quand je t’ai attrapé, t’as commencé à trembler, c’est moi qui t’ai mis la balayette”. Le premier reprend : “S i tu veux revenir dans la rue, travaille ton cardio mon grand. T’as traversé la rue, t’étais occis.” Quelques secondes plus tard, il renchérit : “T’inquiète, ta petite tête, on l’a déjà en photo, t’as juste à te repointer dans la rue aux prochaines manifs, je peux te dire que les têtes, nous on est vachement physio, on les retient. T’inquiète pas que la prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital.”

À un moment, ordre est donné aux policiers de se rendre vers le secteur de Château-d’Eau (10e). “T’ as de la chance, on va se venger sur d’autres personnes, si t’as l’occase de regarder la télé, regarde bien, tu verras ce qui t’attend quand tu reviendras”, menace l’un d’entre eux à l’adresse de Souleymann Les insultes et les commentaires humiliants se poursuivent encore pendant une dizaine de minutes. Un policier fait rire ses collègues lorsqu’il affirme que l’un des interpellés “va aller en ‘gardav’ et demain, il va sortir avec une OQTF”, sous-entendant qu’il serait expulsé de France. A la fin de l’enregistrement, on entend le bruit de motos qui s’éloignent.

La version de la victime

Souleyman au micro de franceinfo :

“Juste parce que je souriais, il m’a donné des baffes. J’ai fait l’erreur de manifester, je me suis senti humilié. Au moment des palpations. [Un policier] m’a fouillé et puis il m’a attrapé par le sexe. Il m’a dit ‘T’as même pas de couilles’, des propos très sexistes.”

la version de la justice

Le 10 juillet le tribunal de Bobigny a condamneé 3 policiers de la BravM pour des violences volontaires aggravées et menaces.

Durant le procès, le policier qui a proféré ces menaces s’est excusé auprès du jeune qui s’est constitué partie civile. Thomas C., qui avait porté 2 coups au visage de Souleymann, alors que ce dernier était interpellé, assis dos au mur, est condamné à 8 mois de prison avec sursis, 1 an d’interdiction d’exercer, 450 euros d’amende. Ces propos “en aucun cas justifiés“, a souligné le président Youssef Badr, constituent “une violence verbale capable de susciter un choc psychologique“.

Théo R. est condamné à une amende de 2 000 euros, pour avoir également tenu des propos constituant des violences verbales.

L’agent a été condamné à 1 an de prison avec sursis, 2 ans d’interdiction d’exercer la profession de policier et à une amende de 450 euros + inscription au casier B.

Violences physiques
 Arrestation
 Détention
 Bousculade / projection
 Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 Clés aux bras douloureuses
XCoups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
XCoups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
XSévices sexuels
 “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
 Disparition
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
XAgressivité, manque de respect, insultes
XIntimidation, chantage, menaces
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Position inconfortable prolongée
 Non-assistance à personne en danger
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Course-poursuite
XPropos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Intervention dans un lieu privé
 Problèmes de santé mentale
 Harcèlement
 Fouille
 Perquisition
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Complaisance des médecins
  • 10.07.2025 – Condamnation par le tribunal de police de Bobigny de Thomas C. pour violences aggravées à 8 mois de prison avec sursis, 1 an d’interdiction d’exercer, 450€ d’amende; condamnation de Théo R. à une amende de 2 000€ pour violences verbales
  • 05.09.2024 – Audience du tribunal de police de Bobigny pour juger de faits de pour “violences par personne dépositaire de l’autorité publique” et “menaces de violences
  • 00.00.2023 – Plainte avec constitution de partie civile par Souleymann
  • 24.03.2023 – Saisie de l’IGPN par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez
  • 23.03.2023 – Agression de Souleymann
  • Avocats :
  • Collectifs :
  • Cagnotte :
Catégories
Agressions

Remy Buisine, 23.11.2020. Matraqué, Paris

Catégories
Agressions

Zineb Redouane, 01.12.2018. Grenadée – Marseille

1er décembre 2018, 12 rue des Feuillants – Marseille
80 ans. Atteinte par un tir de grenade lacrymogène : décédée
Manif contre l’habitat indigne et le mal logement

Le 1er décembre 2018, à l’appel du Collectif du 5 novembre créé suite à l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, plus de 15 000 Marseillais.e.s manifestent contre l’habitat indigne et le mal logement qui a coûté la vie à 8 habitants du quartier de Noailles, soutenus par les Gilets Jaunes qui font alors la jonction lors de l’acte III.

Après avoir dispersé la manifestation devant la mairie et sur le Vieux-Port de Marseille, les forces de l’ordre repoussent les manifestant.e.s vers le haut de la Canebière.

Surnommée « Mama Zina » par ses proches, Zineb est chez elle, au quatrième étage du 12 rue des Feuillants. Elle prépare son dîner en discutant au téléphone avec sa fille Milfet, qui se trouve alors à Alger. Beaucoup de gaz lacrymogène entre par la fenêtre de sa chambre ouverte, qui donne sur la Canebière. À 18:57, Zineb se dirige vers la fenêtre pour la fermer. Elle met le haut-parleur de son téléphone qu’elle pose sur le radiateur situé sous la fenêtre afin de continuer la conversation en ayant les mains libres, et passe la tête par la fenêtre pour regarder dans la rue avant de la fermer.

Elle voit alors deux policiers sur la Canebière, au croisement de la rue des Feuillants devant l’enseigne C&A. L’un d’entre eux tient un lance-grenade braqué en sa direction. Leurs regards se croisent quelques instants : son visage n’est pas masqué. « Je pourrai le reconnaître » a-t-elle affirmé à sa fille Milfet et à son amie Imen. Puis, elle reçoit une grenade lacrymogène sur l’hémiface droit de son visage. Les deux policiers montent alors en voiture et s’éloignent des lieux.

Immédiatement, elle déclare à sa fille Milfet inquiète d’entendre ses cris : « Il m’a visée, le policier m’a visée ! » Malgré le choc de l’impact, Zineb reste debout et éteint le début d’incendie provoqué par les palets incandescents libérés par la grenade. Dans une pièce de 12 mètres carrés noyés par 800 mètres cubes de gaz, et en pleine hémorragie, elle piétine seule les étincelles qui brûlent au sol.

Sa voisine du dessous, alertée par ses cris, monte immédiatement lui porter assistance tandis que son amie Imen, prévenue par sa fille Milfet, appelle les pompiers dont la caserne est située à moins de 200 mètres sur la Canebière. Elle devra les rappeler trois fois, et ils mettront 1 heure 20 à venir lui porter secours. Pendant ces 80 minutes, Zineb les attend assise sur les marches du palier du 3ème étage, contenant une hémorragie importante à l’aide de nombreuses serviettes éponge fournies par sa voisine Nadjia.

Lorsque les pompiers arrivent enfin, un policier est avec eux et réclame les clés de l’appartement de Zineb, qui refuse de les lui donner. Elle explique qu’elle a déjà éteint l’incendie, fermé le gaz et coupé l’électricité. Le policier insiste et menace de forcer la porte, alors Zineb lui laisse les clés et se fait conduire à l’hôpital de la Timone peu avant 21h. Elle attend ensuite avec Imen près de 4 heures aux urgences avant d’être prise en charge pour suturer les plaies du visage dont l’hémorragie continue.

Un doute persiste sur la raison de la présence dans l’appartement d’un pompier et d’un policier pendant et après la prise en charge de Zineb par les pompiers. On ne sait pas ce qui a été fait sur la « scène de crime » à ce moment.

Au alentours de 4h du matin le 2 décembre, elle sera transférée à l’hôpital de la Conception. Avant d’être admise au bloc opératoire 10 heures plus tard, à 14 heures le 2 décembre, elle fait trois arrêts cardiaques. Son cœur parvient à redémarrer et elle reste consciente, ce qui lui permet de parler au téléphone avec Milfet alors qu’elle se trouve en service de réanimation, avant qu’on ne déclare finalement sa mort à 22:30, soit 27,5 heures après l’impact de la grenade, à l’hôpital de la Conception.

La version de la police

Au cours de l’enquête, le commandant des CRS mis en cause refuse de donner l’arme à l’origine du tir. Sur les 5 policiers porteurs d’un lance-grenades au moment des faits, aucun n’a reconnu son implication.

La version officielle parle d’un tir en cloche qui serait tombé au mauvais endroit. Les premiers constats d’enquête concluent à l’impossibilité de retrouver précisément l’auteur du tir. L’une des caméras de la ville, qui aurait pu permettre d’identifier précisément le CRS à l’origine du lancé de grenade, était en panne, le groupe d’agents concerné se disait alors incapable de dire qui, précisément, avait tiré en direction du mur d’un immeuble ce jour-là, à 30 mètres à peine et leur bonne foi n’a pas été remise en cause.

Un expert en balistique cité par Le Monde en juin 2020 avait bien repéré un tireur à partir de caméras plus lointaines mais cela ne permettait en aucun cas de déterminer l’identité du CRS en question. Selon les récits des policiers et de leur supérieur hiérarchique, acté sur procès-verbal, la cible, quoi qu’il en soit, n’était pas la vieille dame à sa fenêtre. D’après leurs versions, il s’agissait d’un tir en cloche pour disperser les manifestants au sol.

Pourtant une enquête avec reconstitution 3D et modélisation, menée par le média d’investigation en ligne Disclose et le groupe de recherche Forensic Architecture, avait démontré qu’il s’agissait en réalité d’un tir risqué et tendu à 37 mètres.

Il est totalement impossible qu’une grenade puisse occasionner de telles fractures alors qu’elle est en phase descendante, en retombée. De surcroît, l’ogive de grenade s’ouvre lorsqu’elle se situe en haut de sa trajectoire et l’ensemble des éléments la constituant (ogive + capsules de gaz lacrymogène) retombe avec une force cinétique très faible. Il ne peut y avoir d’impact dans ces conditions.

La présence d’un impact puissant susceptible de fracturer les os du visage à une distance de 30 à 40 mètres implique un « tir tendu » : la grenade est alors dans sa trajectoire montante et tirée avec un angle de 20 à 30°, soit en dessous de l’inclinaison verticale obligatoire de 30 à 45°.

Se présentent alors deux hypothèses :

  • soit le policier visait délibérément Zineb et a dirigé son arme en tir direct (non règlementaire) vers elle pour l’atteindre de plein fouet, ce qui impliquerait une tentative d’homicide ou un homicide volontaire,
  • soit le policier effectuait un « tir de façade » (non règlementaire) consistant à s’affranchir d’un obstacle en faisant rebondir la grenade sur un mur afin que les capsules lacrymogènes atteignent par rebond une foule dans un angle mort, ce qui impliquerait un homicide « involontaire ».

Au vu de la configuration des lieux, de l’angle de la rue des Feuillants par rapport à la Canebière, mais aussi des panneaux de chantier qui obstruent la visibilité sur la rue des Feuillants depuis la Canebière, l’hypothèse d’un tir de façade est crédible, dans la mesure où aucun tir direct, y compris en cloche, ne pouvait atteindre les manifestants présents plus haut dans la rue des Feuillants, très étroite et entourée d’immeubles hauts.

Sur les images produites par Désarmons-les !, on voit le champ de vision extrêmement réduit depuis la Canebière sur la rue des Feuillants. Le seul angle permettant un tir direct en cloche (règlementaire) sur une foule située plus haut dans la rue des Feuillants n’aurait jamais pu atteindre Zineb de plein fouet (sa fenêtre est située à l’endroit de la croix rouge). Sur les trois autres vues, seule l’angle depuis le centre de la Canebière ou le trottoir devant le magasin C&A permet d’atteindre la fenêtre de Zineb. Mais un tir depuis là ne peut en aucun cas atteindre les manifestants dans la rue des Feuillants, hormis par un rebonds (tir de façade). Ou alors Zineb était directement et volontairement visée…

La reconstitution ds faits par Disclose et Forensic Architecture établira que la grenade était équipée d’un lanceur de 100m, alors que l’appartement de Zineb n’était distant que de 30 mètres… L’expertise précise que l’impact a eu lieu à 37 mètres, dans la trajectoire encore montante de la grenade, à plus de 97 km/h. De type MP7, cette grenade est prévue pour évacuer un espace extérieur d’environ 1000m2.

Avant même de disposer d’éléments factuels et établis, le procureur Xavier Tarabeux a affirmé que « le décès résulte d’un choc opératoire et non d’un choc facial », ajoutant qu’« à ce stade, on ne pouvait pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès ».

La version de la Justice (?)

Fin décembre, Milfet Redouane et Imen Souames ont organisé le rapatriement du corps de Zineb, qui a été inhumé le 25 décembre à Alger. Elles ont également fait le choix de confier leur plainte à Yassine Bouzrou, qui a défendu plusieurs familles de victimes par le passé.

Le 24 avril 2019, la juge en charge de l’enquête est pointée du doigt après avoir demandé aux experts d’établir le montant de l’Incapacité Totale de Travail de Zineb . Pour autant, il n’est pas possible à ce stade de juger des avancées de l’enquête, confiée à l’IGPN. Des experts médicaux et balistiques ont été désignés dès le 10 décembre et devaient fournir un rapport en mars 2019.

En mai 2019, il n’y a toujours pas de nouvelle de ces expertises. Par conséquent, Me Bouzrou a mis en cause l’impartialité de la juridiction marseillaise et a demandé le dépaysement de l’affaire, qui a été refusé par l’avocat général près la Cour d’Appel d’Aix, Robert Gelli, le 2 mai 2019, estimant que « la requérante » ne fournit « aucun élément sérieux de nature à mettre en cause l’impartialité du magistrat instructeur saisi ».

Le 5 juin 2019, Yassine Bouzrou dépose plainte pour « faux en écriture publique aggravé » après avoir été informé que l’une des 4 caméra censée être la plus proche de l’endroit où a été effectué le tir serait inopérante : « Il est particulièrement surprenant que ce soit justement cette caméra qui ait été déclarée inopérante. La thèse malheureuse du défaut de fonctionnement de la caméra la plus proche des lieux des faits n’est pas crédible, et ce notamment au regard des manœuvres employées […]. »

Suite à l’audition par l’IGPN fin janvier des cinq CRS de Saint Etienne (CRS 50) porteurs de lanceurs Cougar le soir du 1er décembre sur la Canebière, on apprend qu’ils étaient accompagné d’un délégué du procureur de Marseille, André Ribes. Celui-ci, équipé d’un brassard « Parquet », apparaît en effet sur plusieurs vidéos.

Dans un périscope diffusé sur internet, le moment de la scène et l’atmosphère générale est retranscrite sur un laps de temps de 3 minutes correspondant au moment où les CRS arrivent au croisement de la rue des Feuillants avant de progresser plus en amont sur la Canebière : https://www.periscope.tv/w/1eaKbOZBQbXGX. Entre 14:01 et 14:09, on entend que les policiers procèdent à trois tirs de grenades à l’aide de lanceurs Cougar. S’il y a eu d’autres tirs, ils ne sont pas audibles sur cette vidéo. André Ribes apparaît à plusieurs reprises sur cette vidéo, ainsi que sur d’autres images prises plus tôt sur le vieux port.

Le 20 juin 2019, le procureur général Robert Gelli accepte à reculons le dépaysement de l’enquête : « Au moment de la manifestation, un magistrat du parquet était présent aux côtés des forces de l’ordre, ce qui, en soi, n’a aucune incidence sur les faits mais peut créer une forme de suspicion. C’est un élément que j’ignorais jusqu’alors et qui me gêne un peu. Je considère que la sérénité de la poursuite de l’information à Marseille risque d’être perturbée. Autant anticiper des polémiques inutiles. »

Le 2 juillet 2019, nouveau rebondissement dans l’affaire avec la publication d’un rapport d’autopsie réalisé par les médecins légistes du centre hospitalo-universitaire d’Alger suite au rapatriement du corps de Zineb le 25 décembre en Algérie : les professeurs Rachid Belhadj et Radia Yala affirment que « la victime présentait un important traumatisme facial imputable à l’impact d’un projectile non pénétrant », confirmant ainsi la responsabilité directe du tir dans la mort de Zineb.

Le 8 juillet 2019, Me Bouzrou annonce avoir saisi le Conseil Supérieur de la Magistrature à l’encontre du procureur Xavier Tarabeux, lui imputant des « manquements déontologiques et disciplinaires » pour avoir nié dés les premiers jours la responsabilité du « choc facial » dans le décès de Zineb, mais également pour avoir dissimulé la présence du procureur adjoint André Ribes à proximité des CRS à l’origine du tir de grenade.

Milfet Redouane et Imen Souames, accompagnées par des personnes de confiance, dont certaines sont des habitantes solidaires du quartier de Noailles, où habitait Zineb, ont constitué un comité et choisi de mener la bataille pour faire la lumière sur la mort de Zineb.

Selon France Inter, le rapport administratif final de l’IGPN, réalisé par des enquêteurs marseillais, a tenu compte de toutes les données, y compris celles de Disclose, qui ont été recoupées et ont permis d’identifier au final l’auteur du tir, comme le révèle Frédéric Charpier dans son livre.

Dans ses conclusions, selon plusieurs sources proches du dossier contactées par France Inter, l’Inspection générale de la police nationale estime que le tir à partir d’un lanceur Cougar était bien règlementaire sur le principe. Mais qu’il y avait bien un risque, que c’était “une action manifestement disproportionnée” et que l’auteur du tir ainsi que son superviseur (les CRS fonctionnent en binôme) ont fait preuve d’un “manque de discernement” à vouloir tirer dans la direction choisie. Et la directrice de l’IGPN, Brigitte Jullien va jusqu’à préconiser la convocation d’un conseil de discipline, ce qui signifie qu’il y a bien une faute professionnelle et qu’elle est d’un niveau de gravité suffisant pour justifier une telle convocation.

Des recommandations que Fréderic Veaux, le directeur général de la Police Nationale a décidé de ne pas suivre. Le patron de la police a classé le dossier sans prendre la moindre sanction au-delà d’un stage de formation continue pour les deux CRS concernés. Toujours selon nos informations, le DGPN est en désaccord avec la cheffe de l’inspection générale, estimant qu’il n’ y a rien dans le dossier qui démontre qu’il y a une faute grave. Que ce n’est d’ailleurs écrit nulle part. Et qu’au contraire, le rapport décrit bien les conditions d’exercice extrêmes dans un cadre limite insurrectionnel qui ne pouvait au milieu des fumées, en pleine nuit, qu’altérer le discernement des CRS.  Et enfin, que cela ne pouvait en aucun cas leur être reproché.

En revanche, à aucun moment, les enquêteurs marseillais de la police des polices n’ont estimé que le CRS avait délibérément visé la fenêtre où apparaissait Zineb. Sur ce point-là comme sur le reste, et malgré ce classement administratif, le dossier a été transmis ces derniers jours au juge désormais en charge de cette affaire, qui a été judiciarisée à Lyon.

Le , le CRS auteur du tir mortel est mis en examen pour « homicide involontaire ».

Comité Vérité, Justice et Dignité pour Zineb Redouane

Le 28 mars 2019, Milfet Redouane sort du silence en adressant une lettre ouverte au président Macron suite à ses propos concernant Geneviève Legay, militante d’Attac blessées par des CRS le 23 mars à Nice dans le cadre d’une manifestation de gilets jaunes. Elle se prononce notamment pour l’interdiction des armes qui ont tué sa mère : « La vraie sagesse, c’est d’interdire ces armes ».

Le Comité a rencontré à Paris début avril plusieurs familles touchées par les violences d’État, des journalistes engagés, ainsi que des collectifs et personnes investies depuis plusieurs années auprès de victimes de violences policières. Milfet Redouane est notamment accueillie avec chaleur et émotion par Jérôme Rodrigues (gilet jaune éborgné par un tir de LBD lors d’une manifestation le 26 janvier 2019) et l’Assemblée parisienne des Gilets Jaunes le 9 avril 2019.

Milfet et Imen s’expriment ensemble fin avril 2019 dans une vidéo tournée par le collectif militant marseillais Primitivi, afin de revenir sur les faits et d’expliquer leur démarche 23.

Le 27 avril 2019, des manifestant-es solidaires collent une fausse plaque en hommage à Zineb par dessus le panonceau de la rue des Feuillants. Régulièrement, des hommages sont rendus à Zineb dans le cadre des commémorations des victimes de l’écroulement des immeubles de la rue d’Aubagne, dans la mesure où la mort de Zineb est intervenue en marge d’une manifestation suite à ce drame et que les victimes étaient toutes habitantes du même quartier que Zineb.

Justice et Lumière pour Zineb et ses proches !
Violences physiques
 Bousculade / projection
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
XUsage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Course-poursuite
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Problèmes de santé mentale
XNon-assistance à personne en danger
 Harcèlement
 Arrestation
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
XIntimidation, chantage, menaces
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Perquisition
 Fouille
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 12.09.2024 – Mise en examen du CRS auteur du tir mortel est mis en examen pour « homicide involontaire »
  • 01.05.2023 – Ordonnance de la juge d’instruction désignant deux experts pour déterminer la « responsabilité médicale » des pompiers et du personnel de l’hôpital dans leur prise en charge de la victime
  • 30.10.2021 – Classement administratif sans sanction par le directeur général de la Police Nationale Fréderic Veaux, malgré l’avis de l’IGPN recommandant de la convocation d’un conseil de discipline pour une faute professionnelle grave
  • 30.11.2020 – Reconstitution 33D par Disclose et Forensic Architecture contradisant formellement l’analyse balistique
  • 20.05.2020 – Rapport d’expertise balistique disculpant les policiers
  • 00.08.2019 – Dépaysement de l’affaire à Lyon
  • 08.07.2019 – Saisie du Conseil Supérieur de la Magistrature à l’encontre du procureur Xavier Tarabeux pour « manquements déontologiques et disciplinaires » 
  • 02.07.2019 – Rapport d’autopsie de médecins Algériens sur le corps rapatrié
  • 20.06.2019 – Le parquet accepte la demande de dépaysement
  • 05.06.2019 – Dépôt de plainte pour « faux en écriture publique aggravé »
  • 02.05.2019 – Refus de la demande de dépaysement par l’avocat général près la Cour d’Appel d’Aix Robert Gelli
  • 00.05.2019 – Demande de dépaysement de l’affaire en suite du rapport d’expertise toujours pas achevé et le doute sur l’impartialité des juges marseillais
  • 12.04.2019 – Dépôt de plainte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner »
  • 00.01.2019 – Audition des cinq CRS de Saint Etienne (CRS 50) porteurs de lanceurs Cougar le soir du 1er décembre sur la Canebière
  • 06.12.2018 – Rapport d’analyse des images vidéo par l’IGPN
  • 10.12.2018 – Ouverture d’une enquête confiée à l’IGPN; désignation d’experts médicaux et balistiques
  • 04.12.2018 – Ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge d’instruction
  • 02.12.2018 – Décès de Zineb
  • 01.12.2018 – Agression de Zineb

Tir en cloche ou tir tendu ? Les images reconsitutées de Désarmons-les ! :

Vidéo sur Périscope : moment de la scène et l’atmosphère générale est retranscrite sur un laps de temps de 3 minutes correspondant au moment où les CRS arrivent au croisement de la rue des Feuillants avant de progresser plus en amont sur la Canebière. Entre 14’01 et 14’09, on entend que les policiers procèdent à trois tirs de grenades à l’aide de lanceurs Cougar. S’il y a eu d’autres tirs, ils ne sont pas audibles sur cette vidéo. André Ribes apparaît à plusieurs reprises sur cette vidéo, ainsi que sur d’autres images prises plus tôt sur le vieux port.