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Babacar Gueye, 03.12.2015. Flingué – Rennes

3 décembre 2015 – rue Guy Ropartz, Rennes
27 ans. Atteint par 5 balles de la BAC : décédé

Abattu lors d’une intervention policière dans la cage d’escalier d’un immeuble du quartier de Maurepas, de cinq balles tirées par un policier de la brigade anti-criminalité. Babacar était sénégalais et il n’avait pas ses papiers. Des personnes sans papiers qui meurent en se jetant par la fenêtre pour fuir la police, qui n’en a jamais entendu parler ? Les policiers, Babacar les connaissait, car dans ce monde où la police peut tuer en toute impunité, les sans-papiers sont aussi traqués.

Les forces de l’ordre étaient intervenues alors que le jeune homme, dans un état psychologique altéré, se mutilait avec un couteau de cuisine. Babacar avait besoin d’aide le 3 décembre 2015, et c’est la police qu’on lui a envoyée. Babacar était en crise, en détresse mentale. Il avait besoin d’aide et ce sont des hommes armés qu’on lui a envoyés : on lui a envoyé la mort !

Selon l’ami de Babacar, seul témoin oculaire, les policiers lui ont crié de lâcher le petit couteau de table qu’il utilisait peu de temps avant pour se scarifier l’abdomen. Ils lui ont tiré dessus au taser, mais le taser n’a pas marché. L’un des agents a alors sorti son arme de service et tiré à cinq reprises.

Il faisait nuit et ils étaient 8,  4 de la BAC et 4 de la police nationale. Ils ne l’ont pas aidé et ils l’ont tué. Les pompiers ne sont pas intervenus, ils n’en ont pas eu le temps car il avait déjà reçu une puis quatre balles dans le corps. Deux mortelles. Babacar agonisait dans la cage d’escalier et ils l’ont menotté, laissé sur le sol pendant un temps qu’on ne connaît pas.

Il décédé sur place malgré les secours. La police, la justice et certains médias ont fait du récit de sa souffrance un récit criminalisant afin de  justifier son assassinat. Babacar est mort comme de nombreuses autres personnes en crise ou dont le comportement a été interprété comme « anormal » par les forces de l’ordre à l’intersection du racisme, de la psychophobie et des violences d’État.

Dans l’après-midi, Awa Gueye, sa sœur, apprend la mort de son frère par un de ses amis qui l’appelle. Elle se rend au commissariat pour savoir où est le corps de Babacar. Les policiers vont refuser qu’elle soit accompagnée pendant « l’entrevue » et lui annoncer que « son frère a été tué parce qu’il voulait tuer un policier« . Il refuseront de lui donner accès au corps de Babacar sans avoir sa pièce d’identité et lui mettront sous le nez, et sans la prévenir, une photo du son frère mort.

L’enquête ouverte le jour du meurtre est à charge contre Babacar, décrit par le Procureur de la république comme un « forcené »  » particulièrement agressif« . Ses propos seront largement repris dans la presse, rendant Babacar responsable de sa propre mort. Pour la justice, il faut que l’histoire retienne qu’on n’avait pas d’autre choix que de tuer Babacar, tant il était dangereux.

L’autopsie indique pourtant l’arrivée d’une balle par la fesse gauche, ce dont la justice ne se saisit pas pour mettre en cause la version policière et la « légitime défense« . Pour Awa, la thèse de la légitime défense ne tient pas la route. Elle porte plainte, ce qui aboutira au placement du policier flingueur sous statut de témoin assisté.

Violences physiques
 Bousculade / projection
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 Usage de gants
XUsage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
XTir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Course-poursuite
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
XProblèmes de santé mentale
XNon-assistance à personne en danger
 Harcèlement
 Arrestation
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation, chantage, menaces
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Perquisition
 Fouille
XMensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée

07.2019 – Placement du policier tireur sous statut de témoin assisté

02.2019 – Remise en question des conclusions d’un expertise faisant le lien entre balistique et autopsie : aucune balle n’est arrivée de face, 4 sont arrivées de côté, et de haut en bas, une autre est entrée par la fesse gauche de haut en bas

2018 – Destruction « malencontreuse » de scellés notamment ceux contenant l’arme et les deux chargeurs lors d’un tri des scellés

05.2017 – Audition d’Awa par le juge d’instruction

01.2017 – Saisine du juge d’instruction par le Procureur

07.2016 – Classement sans suite par le Procureur du TGI de Rennes qui estime que le policier a agi en état de légitime défense; dépôt de plainte avec constitution de partie civile par Awa Gueye contre le tireur pour homicide volontaire et contre les trois policiers qui avaient porté plainte pour participation au meurtre ou à l’assassinat

06.2016 – Conclusion de l’enquête IGPN : le policier qui a tiré sur Babacar a réagi de manière proportionnée à la violence dont Babacar a fait preuve sans raison à son encontre

04.2016 – Conclusion de l’enquête SRPJ : les policiers n’ont pas eu d’autre choix que de tirer sur Babacar qui présentait une menace

02.2016 – Conclusions de l’analyse toxicologique : aucune substance toxicologique décelée

03.12.2015 – Décès de Babacar. Ouverture d’une enquête et saisie par le Procureur du Service Régional de la Police Judiciaire (SRPJ) et de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN); dépôt de plainte par 3 des policiers contre Babacar pour tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique; une autopsie confirme que ce sont les balles qui l’ont tué.

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Mustapha Ziani, 12.12.2010. Flingué au Falshball – Marseille

12 décembre 2010, dans sa chambre des quartiers nord – Marseille
43 ans. Atteint par un tir de Flash Ball à 4 mètres : décédé

Mustapha Ziani était un Algérien tué au flash ball dans sa chambre dans les quartiers nord de Marseille.

Le 12 décembre 2010, l’équipage de police-secours commandé par Xavier Crubezy, alors âgé de 33 ans, est appelé pour une rixe au couteau entre deux résidents d’un foyer des quartiers nord de Marseille. Très agité, Mustapha souffre de troubles du comportement. Après avoir reçu une tasse sur le front, Xavier Crubezy tire en visant le thorax de Mustapha.

Pour l’institution judiciaire, il s’agit de qualifier les faits : violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner ? Ce serait alors un crime passible de la cour d’assises. Homicide involontaire ? Ce serait du ressort du tribunal correctionnel. La justice choisit d’abord la deuxième option et un premier procès a lieu fin 2014. Il n’ira pas jusqu’au bout : les magistrats se déclarent incompétents, renvoyant l’affaire aux assises. La Cour de cassation désigne alors la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix pour trancher. Celle-ci décide que la volonté du policier étant de neutraliser l’agresseur, il s’agit bien d’un homicide volontaire. Retour à la case correctionnelle, six ans après les faits.

Le policier et son avocate considéraient qu’il n’avait « pas d’autre alternative » et a tiré en état de légitime défense. Pourtant Mustapha « était dans sa chambre, donc il n’était pas dangereux pour autrui ». « [Ils étaient] trois fonctionnaires de police face à un individu acculé contre le mur, armé d’un verre et d’un mug ! ».

«Je n’ai pas voulu le tuer, rappelle encore devant le tribunal Xavier Crubezy. On a essayé de dialoguer. Il s’est montré violent face à nous, il fallait annuler cette violence.» Le policier l’affirme, il était en situation de légitime défense, ce qui, pour lui, l’autorisait à dégainer son flash-ball, une arme considérée comme non létale. La distance entre lui et l’agresseur n’était pourtant que de 4,40 m, là où une note de la direction générale de la police nationale impose un minimum de 7 m. «A l’époque où j’ai passé l’habilitation, la législation, c’était 5 mètres, soutient le policier, qui utilisait l’arme en service pour la première fois. La distance a évolué plus tard. Dans mon esprit, j’étais toujours dans la réglementation.» Mais pour le procureur, qui réclame dix-huit mois de prison avec sursis, «il y a une disproportion entre l’utilisation du flash-ball et le projectile [brandi par la victime]. Il y avait forcément d’autres moyens de procéder à cette interpellation».

L’autopsie montre que le choc causé par le tir de flash-ball est bien la cause « directe et exclusive » de la mort. C’est une première en France. A l’époque, l’usage de balles de défense, introduit dans l’armement de la police et de la gendarmerie en France dans les années 90, n’a pas encore suscité la levée de bouclier que l’on connaît aujourd’hui.

Le tir qui a tué Mustapha  n’est ni accidentel ni involontaire », avait fait valoir en novembre 2014 le président du tribunal, concluant qu’il devait revenir « à la juridiction compétente », autrement dit la cour d’assises, de juger le policier. L’avocat de la famille déclarait alors « Ce sera la première fois qu’on jugera un tir de flash-ball aux assises et qu’on ouvrira le débat sur ces armes intermédiaires », estimant que cette question, quelques semaines après la mort de Rémi Fraisse, touché par une grenade offensive GLIF4, toujours elle aussi en usage aujourd’hui, sur le barrage de Sivens, était « d’une pleine actualité ».

Au début du procès, la fille de la victime déclarait « Je veux garder la tête haute, et prouver que même s’il n’est plus parmi nous, je suis toujours là pour mon père, et je veux lui rendre justice. Ce qui s’est passé est grave, il faudrait enlever cette arme aux policiers. Cette arme qui fait qu’aujourd’hui, à 24 ans, et depuis l’âge de 17 ans, je dois me construire sans mon père. »

Le 25 janvier 2017 c’est finalement quand même par le tribunal correctionnel de Marseille, loin des assises, que l’assassin a été jugé pour homicide involonaire, après un cambriolage, un conflit de voisinage et un vol de cartes postales au Vieux-Port.

Sept ans après le meurtre de Mustapha Ziani, toujours CRS, le policier était condamné à six mois de prison avec sursis le 3 mars 2017.

Lors d’un première audience le 15 octobre 2013, quatre à six mois de prison avec sursis avaient été requis contre Xavier Crubezy, qui avait plaidé la légitime défense. Le tribunal avait demandé de nouvelles expertises. Celles-ci avaient mis en cause le flash-ball comme cause directe de la mort de Mustapha, conduisant alors le parquet à demander, lors d’une nouvelle audience en octobre 2014, le renvoi de Xavier Crubezy devant les assises.

Le tribunal correctionnel a suivi les conclusions du parquet auquel il revient désormais de saisir le chambre criminelle de la Cour de cassation.

La famille de la victime “est pleinement satisfaite”, a déclaré son avocat, Chedid Selmi, selon lequel “le dossier doit être renvoyé aux assises“. “Ce sera la première fois qu’on jugera un tir de flash-ball aux assises et qu’on ouvrira le débat sur ces armes intermédiaires“.

Violences physiques
 Arrestation
 Détention
 Bousculade / projection
 Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 Clés aux bras douloureuses
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
XUsage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
 Expulsion
 Disparition
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Intimidation, chantage, menaces
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Position inconfortable prolongée
 Non-assistance à personne en danger
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Course-poursuite
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
XIntervention dans un lieu privé
XProblèmes de santé mentale
 Harcèlement
 Fouille
 Perquisition
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Complaisance des médecins
  • 03.03.2017 – Condamnation par le tribunal correctionnel de Marseille de Xavier Crubezy à à six mois de prison avec sursis pour homicide involontaire
  • 00.10.2014 – Demande de renvoi du policier devant les assises par le parquet
  • 15.10.2013 – Ouverture du procès pour homicide involontaire de Xavier Crubezy
  • 13.12.2010 – Décès de Mustapha
  • 12.10.2010 – Agression de Mustapha
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Agressions

Guillaume Perrot, 07.12.2006. Laissé se noyer – Corbeille-Essonnes

7 décembre 2006, Corbeille-Essonnes
35 ans. Laissé seul, avec plus de 2,6 grammes d’alcool dans le sang sur la berge de la Seine par des policiers : décédé par noyade

Guillaume Perrot, acteur et dramaturge, a disparu dans la Seine le à Corbeil-Essonnes. Son corps a été retrouvé le , non loin du lieu où il avait disparu. Il a été enterré le .

Le 7 décembre 2006, une patrouille de trois policiers récupère Guillaume dans un immeuble du centre-ville de Corbeil. L’artiste est mal en point. Très déprimé, il a beaucoup bu et pris des médicaments. Mais, au lieu de le conduire à l’hôpital, les forces de l’ordre le laissent sur un banc, au bord de la Seine. Et Guillaume finit par entrer dans l’eau et se noyer. Ils ont été placés en garde à vue par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

« Il en aura fallu, du temps! L’instruction a beaucoup traîné et nous aurions préféré que l’affaire aille devant les assises. Mais l’important, c’est que les policiers soient jugés et s’expliquent. » Après quatre ans de bataille judiciaire, Anne Perrot va enfin pouvoir assister au procès des trois policiers qu’elle estime responsables de la noyade de son frère Guillaume. Trois fonctionnaires de Corbeil-Essonnes vont être jugés pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence » par le tribunal correctionnel d’Evry le 28 mars.

Pour sa famille, les fonctionnaires ont commis une faute professionnelle. « Quand les policiers interpellent quelqu’un en état de faiblesse, ils n’ont pas le droit de le lâcher dans la nature, souligne Me Yann Choucq, l’avocat de la famille Perrot. Ils doivent le conduire aux urgences, puis en cellule de dégrisement. Mais là, ils étaient pressés. Il y avait une urgence aux Tarterêts, et l’un des policiers devait récupérer sa voiture au garage avant la fermeture. » Et l’avocat de pointer l’inconscience de ces trois hommes pourtant expérimentés : « Alors qu’ils repartaient, ils ont vu que Guillaume se levait et s’approchait du fleuve. Ils ont fait marche arrière, l’ont rassis et sont repartis ! »

Pour l’avocat des trois fonctionnaires, Guillaume a lui-même demandé à être déposé dans Corbeil. « Il a dit aux policiers qu’il ne voulait pas aller au commissariat », précise Me Raoul Briolin. Ce que conteste le père de la victime : « Guillaume n’était pas en état de formuler une demande claire, assure Yvon Perrot. Il avait presque 3 g d’alcool par litre de sang, il était sous médicament et venait de faire une crise d’épilepsie. »

Raoul Briolin assure que « la faute des policiers n’est pas démontrée ». En 2009, un rapport de la Commission nationale de la déontologie de la sécurité avait pourtant estimé que « les trois fonctionnaires ont contrevenu à l’article 8 du Code de déontologie de la police ».

Violences physiques
 Arrestation
 Détention
 Bousculade / projection
 Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 Clés aux bras douloureuses
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
 Expulsion
 Disparition
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Intimidation, chantage, menaces
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Position inconfortable prolongée
XNon-assistance à personne en danger
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Course-poursuite
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Intervention dans un lieu privé
XProblèmes de santé mentale
 Harcèlement
 Fouille
 Perquisition
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Complaisance des médecins
  • 13.09.2012 – Condamnation par la cour d’appel de Paris des trois policiers à des peines de 6 et 8 mois avec sursis pour “homicide involontaire
  • 00.07.2011 – Appel des trois policiers
  • 04.07.2011 – Ordonnance d’incompétence du tribunal correctionnel d’Evry; demande de qualification en “délaissement de personne hors d’état de se protéger ayant provoqué la mort“, passibles de la cour d’assises
  • 28.03.2011 – Ouverture du procès des trois policiers devant le tribunal correctionnel d’Evry pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence »
  • 05.01.2007 – Confirmation de li’dentité du corps repâché par l’autopsie
  • 31.12.2006 – Le corps de Guillaume est retrouvé dans la Seine
  • 11.12.2006 – Ouverture d’une enquête confiée à l’IGPN par le parquet d’Evry sur les circonstances de la “disparition inquiétante” de Guillaume
  • 07.12.2006 – Disparition de Guillaume
  • Avocats : Yann Choucq
  • Collectifs :
  • Cagnotte :