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Agressions

Armandina Bakutu Pena, 22.02.2023. Violée – Pontault-Combault

22 février 2023 – Commissariat de Pontault-Combault
Entre 31 et 50 ans. Violée à deux reprises : traumatisée

Armandina Bakutu Pena, une Angolaise sans papiers, accuse le gardien de la paix Jean-Pierre D. qui a enregistré sa plainte pour violences conjugales, de l’avoir violée à deux reprises à l’hiver 2023 au commissariat.

Ce 22 février 2023, son conjoint, qu’elle accuse de l’avoir frappée par le passé, la menace. Elle appelle la police. Les agents lui disent d’aller porter plainte, ce qu’elle fait. Jean-Pierre D., 55 ans, la reçoit dans son bureau du commissariat de Pontault-Combault, à quelques kilomètres de chez elle, et ferme la porte. Àla fin de l’audition, il lui demande une relation sexuelle ; elle refuse. Mais le policier la viole dans son bureau, fermé à clef, du commissariat.

La vie de cette ancienne commerçante angolaise est recroquevillée dans son petit appartement d’Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), qu’elle occupe avec son conjoint électricien et ses trois enfants, nés en France. Faute d’avoir pu obtenir une carte de séjour, elle reste là « du matin au soir », assignée aux tâches domestiques. « C’est comme si j’étais en prison »t. Depuis peu, elle évite même les rues de cette commune qu’elle arpente depuis deux décennies. « Ici, je ne me sens pas en sécurité. ». « Traumatisée », elle espère déménager «pour reprendre [sa] vie». « Dès que je vois une voiture de police, je sens de mauvaises sensations. Là où je croyais être protégée, ce fut ma mort. »…

Justice et Lumière pour Armandina !
Violences physiques
 Arrestation
 Détention
 Bousculade / projection
 Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 Clés aux bras douloureuses
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
XSévices sexuels
 “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
 Disparition
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Intimidation, chantage, menaces
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Position inconfortable prolongée
 Non-assistance à personne en danger
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Course-poursuite
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Intervention dans un lieu privé
 Problèmes de santé mentale
 Harcèlement
 Fouille
 Perquisition
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Complaisance des médecins
  • 22.02.2023 – Agression d’Armandina
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Agressions

Mohamed M., 04.06.2022. Flingué – Paris XVII

4 juin 2022 – Clignancourt, Paris XVIII
Atteint de plusieurs balles au thorax : blessé et inculpé

Mohamed M. et son ami Ibrahima roulent en voiture vers une after à Pigalle. Ils emmènent à l’arrière Rayana et sa copine Inès, 21 ans toutes les deux, rencontrées quelques heures plus tôt, en soirée. Mohamed est au volant.

Quand la voiture est arrivée au niveau de Clignancourt, trois véloflics de la Brigade territoriale de contact (BTC) toquent à sa vitre parce qu’il n’a pas sa ceinture de sécurité. Mohamed ne baisse pas sa vitre, se soustrait au contrôle, avant d’être bloqué quelques mètres plus loin sur une voie de bus, comme le montre une vidéo versée au dossier que la famille a pu visionner.  La voiture a fini sa course en percutant une camionnette blanche. Après, les versions divergent…

Touchée d’au moins une balle dans la tête, Rayana est décédée à La Salpêtrière le lendemain, dimanche 5 juin, des suites de ses blessures. Elle ne pourra pas être opérée car elle a été touchée au cerveau. Mohamed M., 38 ans, sans permis, est blessé par balles au thorax par Thomas B., le policier. tireur.

La version de la police

L’enquête sur les responsabilités des policiers a été confiée à l’IGPN.

Mohamed est placé en garde à vue pour “tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique” et “refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger d’autrui“.

Une information judiciaire a été ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner, pour “retracer avec précision le déroulement des faits et de déterminer les circonstances exactes d’usage de leur arme par les policiers“, a expliqué la procureure de la République de Paris.

Les policiers sont ressortis libres de leur 48 heures de garde à vue. Ils n’ont alors été soumis à aucun contrôle judiciaire, ni à aucune interdiction d’exercer leur métier, ni de porter une arme, ni mis en examen. Ils avaient expliqué avoir agi dans le cadre légal face à un homme qui les visait avec sa voiture, et donc était dangereux pour eux et les passants. Une version contestée.

Onze mois plus tard, ces trois fonctionnaires n’ont toujours pas été auditionnés par le juge d’instruction. Les résultats de l’expertise balistique ne figurent toujours pas au dossier.

L’avocat des trois fonctionnaires, Laurent-Franck Liénard : selon lui, le témoignage de la passagère « n’est pas conforme aux éléments objectifs du dossier » et notamment à l’enregistrement d’une vidéo versée à ce même dossier.

La version des témoins

Inès raconte les deux femmes ont supplié le conducteur de s’arrêter (“Laisse-nous sortir, au secours, on veut descendre !“) mais qu’il leur a répondu qu’il n’avait pas le permis.

Trois policiers à vélo ont toqué à la vitre du conducteur parce qu’il ne portait pas sa ceinture de sécurité. Il n’a pas voulu baisser sa vitre. Il a accéléré et s’est arrêté 30, 40 mètres plus loin à cause de la circulation […]. Quand on lui dit de s’arrêter, il nous répond qu’il n’a pas le permis. Il est un peu paniqué, un peu stressé et je vois deux policiers se mettre au niveau des vitres devant. On lui a dit ‘Abandonne la voiture, laisse-nous, c’est entre toi et eux, nous, on est des victimes’. On lui a dit ‘Il faut que vraiment tu nous laisses’.

Tout est allé très vite. Je n’ai même pas entendu ‘Sortez de la voiture‘ ou ‘Mains en l’air’. Ils ont cassé les vitres en tapant avec leurs armes. La scène était très violente.”

Deux policiers étaient au niveau des vitres devant nous. (…) Je n’ai même pas entendu sortez de la voiture ou mains en l’air. Ils ont cassé les vitres en tapant avec leurs armes. Le conducteur n’a même pas eu le temps d’enlever les mains du volant. On a entendu des coups de feu, la voiture qui repart. Les coups de feu et la voiture qui repart, ça se passe en même temps. Ils ont dû tirer une dizaine de coups de feu, ça a duré longtemps.

Ils nous ont laissés plus de 3 heures en plein soleil devant la foule. On nous a pas laissé voir de médecin.”

Inès ne comprend pas pourquoi Rayana ne réagit pas, elle pense que son amie s’est évanouie. La jeune femme a en fait reçu une balle dans la tête.

La police est arrivée derrière nous. Ils nous ont braqués en disant : ‘Mains en l’air, mains sur la tête’, ce qu’ils auraient dû dire la première fois pour nous laisser une chance, peut-être, de sortir. Ils auraient pu essayer de nous protéger et d’arrêter le conducteur.

La personne est en tort, mais ils n’étaient pas obligés de tirer directement. En venir à tirer sur quelqu’un, surtout lui tirer dans la tête, c’est en dernier recours.

Il était 10h:30 en plein Paris. Il y avait d’autres gens dans la rue, des enfants notamment. Un enfant, une mère de famille, n’importe qui aurait pu prendre une balle perdue. Les policiers n’ont pas pensé à ça. Ils n’ont juste pas su garder la tête froide. Ils ont perdu le contrôle.

La version de la Justice (?)

La famille de Rayana a décidé de porte plainte contre Mohamed, soupçonné d’avoir refusé d’obtempérer et grièvement blessé par les tirs de la police.

Sylvie Noachovitch, avocate de la famille :

La famille de Rayana va déposer plainte dès ce jour contre le conducteur du chef d’homicide involontaire, car en refusant d’obtempérer, alors que les passagers le suppliaient de s’arrêter, il a commis une violation délibérée aux règles de prudence et de sécurité et a causé la mort de cette jeune fille.

Le 5 mai, les juges d’instruction rendent une ordonnance de non-lieu : les 3 flics ne seront pas jugés. les tirs des fonctionnaires de police « étaient absolument nécessaires et strictement proportionnés au regard de la situation créée » par le conducteur, « du fait de ses multiples refus d’obtempérer, de sa détermination à se soustraire aux contrôles, du danger objectif qu’il représentait pour les autres usagers de la route (…) et de la menace légitimement perçue par les fonctionnaires de police pour leur vie ». Une ordonnance très sommaire selon Florian Lastelle, dans laquelle Rayana « n’est même pas mentionnée ».

Rayana fait partie des 35 victimes tuées suite à l’élargissement des conditions d’utilisation des armes à feu en cas de refus d’obtempérer entre 2017 et 2022l’article L435-1 du code de la sécurité intérieure.

Justice et Lumière pour Mohamed et les siens !

Violences physiques
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Usage de gants
XUsage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Menace avec une arme de poing
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 05.05.2025 – Ordonnance de non-lieu des juges d’instruction
  • 00.06.2022 – Ouverture d’une information judiciaire a été ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner, confiée à l’IGPN
  • 07.06.2022 – Fin de GAV pour les 3 policiers, aucune mesure de contrainte ou de suspension ou de port d’arme
  • 05.06.2022 – Décès de Rayana
  • 04.06.2022 – Agression de Rayana et Mohamed M.; placement en GAV des 3 policiers
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Idir Mederres, 09.09.2020. Retrouvé pendu au mitard

9 septembre 2020 – Quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas – Corbas
22 ans. Retrouvé pendu au mitard : décédé

Le 9 septembre 2020, Idir Mederres, 22 ans, est retrouvé mort, pendu dans sa cellule du quartier disciplinaire (QD) de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Il devait sortir quinze jours plus tard. Depuis, sa famille cherche à comprendre ce qui s’est produit derrière les murs de la prison.

Il était incarcéré pour conduite sans permis et course-poursuite.

La version de la police

Automatiquement saisi en cas de décès en prison, le procureur de la République a ouvert une enquête en recherche des causes de la mort. Celle-ci est encore en cours.

D’après le parquet :

Les constations sur place effectuées par les services enquêteurs, en présence d’un magistrat du parquet qui se déplace de manière systématique en cas de décès en maison d’arrêt, n’ont révélé aucun élément permettant de suspecter l’intervention d’un tiers. En outre, le médecin légiste a conclu, dans son pré-rapport, que les données de l’examen externe et de l’autopsie sont tout à fait compatibles avec – une mort violente d’origine suicidaire –“.

Pour Dominique Verrière, du syndicat UFAP-Unsa Justice :

Ce qui est mal vécu, c’est d’être accusé d’un acte qui n’a pas été commis de la manière dont il est décrit. Des dérapages en prison, oui il peut y en avoir. Mais en l’occurrence ce n’est pas ce qui s’est passé, puisque le détenu a été retrouvé avec un drap autour du cou. Il est décédé par strangulation. Ce n’est pas du tout ce qui est décrit par un autre détenu dont on ne connaît pas trop les motivations (…). J’attends avec impatience le résultat de l’enquête, mais je suis assez serein sur ses résultats.”   

La version de la famille

La famille ne croit pas qu’Idir, bientôt libre, se soit suicidé. Nous non plus. Nous savons la pénitentiaire abonnée au classique, tragique et mensonger « suicide » et qui plus est cette prison et son mitard sont tristement connus pour des faits similaires.

Derrière ces « morts suspectes » en prison, suicide ou arrêt cardiaque, il n’y a pas toujours une famille prête à se battre, et à mettre en cause la version officielle. Il n’y a pas toujours de témoignages directs de prisonniers car les jours de mitard, les transferts et la peur sont autant de bâtons dans les roues. Et quand il y a les deux il n’est vraiment pas simple que la famille et les témoins entrent en contact.

Le témoignage d’un prisonnier est venu confirmer qu’Idir ne s’était pas pendu. L’AP a bien tenté d’étouffer ce témoin en lui collant 90 jours de mitard mais étant obligés de l’extraire tous les 30 jours, il a pu à cette occasion raconter qu’Idir a bien été tué par les matons.

« Pour vous expliquer l’histoire d’Idir : il a fini au mitard. Il s’est embrouillé avec les hessess et la brigadière et à la fin ils lui ont fait une clef de bras, ils l’ont frappé, ils lui ont mis le genou sur le cou, il l’a pas supporté et il est mort. Et ils l’ont pendu à la fin pour cacher la vérité. Et voilà personne dit rien, tout le monde s’en bat.

Je suis en direct de Corbas là, on est le 6 octobre 2020. Et voilà ce qui s’est passé pour le petit Idir ça s’est passé au mitard. Il était avec Y., il est témoin lui. Il a voulu en parler à tout le monde. Tout le monde essaie de le cacher. Et là il est au mitard, il a pris plusieurs peines pour une brigadière. En fait ils étaient là-bas, ils faisaient un peu de bordel. Voilà ils criaient à la fenêtre, ils tapaient dans les portes. Et ils sont venus. Ils s’en sont pris d’abord à Y. Ils ont coupé l’eau et l’électricité aux deux. Bah voilà au bout d’un moment quand on a soif et qu’on est enfermé quelque part et qu’on a plus d’électricité et plus d’eau, bah ils ont été obligés de boire dans les toilettes. Et ils les ont insultés tout ça et tout.

Et ils sont rentrés dans la cellote de Y. et ils l’ont défoncé. Ils ont fait leur truc de genou là. Et bah juste après le petit jeune-là Idir, il l’appelait pour lui demander l’heure de la prière, de la salat. C’est pour dire c’était pas quelqu’un de suicidaire, c’est sûr à 100%. Et bah juste après il les a entendus aller dans leur cellote et ils l’ont frappé. Sauf qu’il a plus rien entendu après. Il l’a appelé, appelé. Il répondait plus. Ils l’ont tué et là ils sont en train de cacher les choses à tout le monde. Personne dit rien ici. Là quand il est sorti du mitard il en a parlé à tout le monde ici.

Là faut faire passer le message. Inch allah comme nous on est puni, bah eux aussi ils paient ces –bip-.

Trouvez-vous qu’être interdit d’eau et d’électricité pendant
plusieurs jours est une manière de traiter un homme ? »

La mère d’Idir  :

Je vous écris ce message aujourd’hui pour la première fois. Je suis la maman de défunt Idir Mederres. Je voudrais faire éclater la vérité sur sa mort. Mon défunt fils de 22 ans qui a perdu la vie a la Maison d’arrêt de Corbas d’une cause non naturelle. Le mercredi 9 septembre 2020 à 17:30.

Les médias et la justice veulent nous cacher la véritable cause. Malgré l’autopsie faite, le milieu hospitalier ne veut pas nous donner les résultats des causes et des faits de la mort de mon défunt fils. À ce jour, nous essayons de savoir la véritable histoire. Ayant fait nos recherches de notre côté et grâce au réseaux sociaux nous avons pu avoir de nombreux témoignages et preuve que mon défunt fils ne s’est pas donné la mort par pendaison, et nous pouvons vous prouvez le contraire en demandant aux autorités qu’ils protègent tous nos témoins.

Comme vous avez pu le constater sur la vidéo d’un témoin qui a fait le tour des réseaux sociaux vous avez donc pu avoir une part de vérité sur sa mort, de plus mon fils buvait l’eau des toilettes lorsqu’il avait soif. Est-ce humains de faire vivre une telle chose a quelqu’un ?

Nous recevons des tas de témoignage d’anciens détenus qui tombent des nues de la situation et qui eux-mêmes sont traumatisés par ces situations. Mon fils, n’avait aucun problème avec qui que ce soit, c’était un garçon qui avait la tête sur les épaules, et qui avait beaucoup de projet de vie, car ce n’était pas un voyou. Je ne dis pas cela car c’est mon fils dont je parle, mais tous ses proches vous le diront c’était un bon garçon, il avait juste conduit sans permis et fait une course poursuite. Et même s’il avait été un grand délinquant il ne méritait pas ça.

Les seules personnes avec qui il a eu des problèmes n’étaient que la brigadière du mitard le jour de son décès celle qu’on appelle Karima et c’est d’ailleurs elle qui a donné l’ordre de lui couper l’eau et l’électricité a lui ainsi qu’a Y. qui n’était autre que son voisin de cellule au mitard. Aujourd’hui ils ont détruit une famille entière et surtout moi, mère de famille qui ne trouve plus le sommeil et qui a un mal fou à se relever. Si vous avez un minimum de compassion, je pense que vous ne voudriez pas que cela se répète perpétuellement. Nous vous faisions un appel à l’aide et souhaitons que justice soit faite. Aujourd’hui les médias nous font croire que dans les maisons d’arrêt les gardiens et brigadier sont corrects mais tout le monde sait que cette endroit est corrompu malgré les efforts fait par l’État, ce milieu est rempli de haine. Trouvez-vous qu’être interdit d’eau et d’électricité pendant plusieurs jours est une manière de traiter un homme ?

Nous avons découvert qu’il a été malmené et maltraité par les soit disant force de l’ordre si je peux me le permettre.

Je suis la mère du défunt Idirs Mederres. Avouez la vérité car les personnes incarcérées ne sont pas un simple numéro d’écrou ou des animaux ce sont des êtres humains après tout ils ont une famille derrière qui souffre énormément. »

« On veut plus de morts dans nos prisons. Et ça il faut vraiment que tout le monde l’entende.

La tante d’Idir :

Je suis la tante d’Idir, paix à son âme. Je resterai toujours la tante à Idir mais je suis surtout la sœur de tous ceux qui sont en détention, que ce soit sœur de religion ou sœur d’humanité.

Aujourd’hui, le cri qu’on veut pousser c’est, on ne veut plus qu’il y ait d’Idir. On ne veut plus qu’il y ait d’autres Idir. Il y en a eu avant. Il y en a maintenant. Il y en aura malheureusement encore après. Et si on ne fait pas quelque chose aujourd’hui pour arrêter tout ça, ça continuera. C’est vraiment le premier message qu’on veut faire passer.

Alors certes les personnes détenues y en a qui ont fait des bêtises d’autres non. On n’est pas là pour les juger. Y a la présomption d’innocence. Y a plein de prisonniers qui sont en détention en attente de procès ou pour purger leur peine, mais aussi qui font des projets pour une fois qu’ils seront dehors. On ne veut plus trouver nos petits jeunes morts ! Idir il avait 22 ans. Il devait sortir deux semaines après. Je ne veux plus qu’il y ait des mamans qui vivent ça.

Jamais personne, ni aucune famille, ne pensait un jour être mêlé à ça. Quand nos petits jeunes font des bêtises et qu’ils se retrouvent en prison, on se dit qu’on va le retrouver. On va leur donner la force et l’énergie de continuer à se battre et retrouver le droit chemin. Ce qu’on arrive à faire avec beaucoup de nos jeunes. Malheureusement, avec la prison parfois on les retrouve pas.

On a créé une association, qui s’appelle « IdirEspoir et Solidarité ». On va pas lâcher. J’ai besoin de témoignages de personnes qui sont détention, ou d’anciens détenus. On a besoin de soutien. On n’est pas en guerre. On veut que la vérité éclate. Pour Idir, paix à son âme. Et pour toutes les autres personnes qui sont en détention. Qu’ils aient 20 ans, qu’ils aient 30 ans, 40 ans 50 ans, qu’ils aient commis des délits, qu’ils aient commis des crimes, c’est pas des numéros d’écrou, c’est des personnes, c’est des êtres humains. On veut plus de morts dans nos prisons. Et ça il faut vraiment que tout le monde l’entende…

On en est à 84 « suicides » en prison depuis le début de l’année. On est en septembre. Il faut savoir que c’est des crimes qui sont maquillés. Mais même s’il y a vraiment autant de suicides, la question c’est pourquoi il y a autant de suicides ? Qu’est ce qu’on leur fait à nos petits jeunes pour qu’ils arrêtent de croire en la vie, en leur religion, en leur famille ? Qu’est ce qu’on leur fait subir pour leur faire croire qu’ils ont pas de dignité et qu’ils sont seuls au monde ?

Et voilà vous êtes pas seuls, on est là, pour tous les détenus de France.

L’AFLID, (Association des Familles en Lutte contre l’Insécurité et les Décès en Détention), une structure créée en 1999 pour soutenir et défendre les familles dont un membre a subi des mauvais traitements en détention, remet en cause le manque de formation des surveillants de prison et souhaite supprimer les quartiers disciplinaires. Pour Nébia Réziga :

“Quand il y a un mort au sein d’une prison, c’est très fermé, très restreint. S’il était mort dans sa chambre, ça ne se serait pas passé comme cela, avec une enquête beaucoup plus sérieuse. En prison, tout est fermé, on est au courant de rien. Il y a des suicides, mais on les pousse à faire çà. Les conditions de détention ne sont pas dignes d’un pays comme la France avec des droits du citoyen et des droits de l’homme. On a un beau pays, on a grandi ici, on est les enfants de la République. Aujourd’hui on demande des réponses à nos questions. S’il y a eu crime, qu’on le dénonce. On n’est pas là pour tuer ou maltraiter, torturer, tabasser ou humilier les gens. Personne ne supporte l’enfermement.”

L’Observatoire international des prisons a comptabilisé 82 suicides en prison depuis janvier 2020 en France.

Sa famille et l’association Idir Espoir et Solidarité se mobilisent :

  •  pour obtenir la vérité sur la mort suspecte d’Idir, et dénoncer toutes les morts suspectes en prison
  •  dénoncer les violences pénitentiaires et les morts en prison
  •  réclamer la fermeture des quartiers disciplinaires et des quartiers d’isolement
Justice et Lumière pour Idir et ses proches !
Violences physiques
 Bousculade / projection
X
Coups de pieds, coups de poings, gifles
 XPied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Course-poursuite
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Problèmes de santé mentale
 Non-assistance à personne en danger
 Harcèlement
XArrestation
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation, chantage, menaces
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Perquisition
 Fouille
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
XInsuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
XDétention
XPrivations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 00.09.2020 – Oouverture d’une enquête par le Parquet de Lyon
  • 09.09.2020 – Décès d’Idir
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Agressions

Sadi, Raphaël, Lucas, Yacine, 26.05.2020. Insultés, détenus arbitrairement – Vitry-sur-Seine

26 mai 2020 – Vitry-sur-Seine
14 et 15 ans. Insultés, détenus arbitrairement

La veille de leur interpellation, la police avait enregistré une plainte pour le vol à l’arraché d’un bijou. Les  quatre adolescents – l’un est noir, deux sont d’origine maghrébine, le dernier est blanc, se sont retrouvés entre copains dans un parc à Vitry, la police les interpelle et les contrôle. Tout dérape. Les policiers de la BAC les suspectaient dans l’affaire du vol à l’arraché : leur signalement correspondait à la description des auteurs du vol.

« Un monsieur a dit à mon ami : « Vous faites quoi ici ? » [Mon ami] a dit « on sort ensemble », dans le sens où l’on sort entre potes. Après [un policier] a commencé à dire à ses potes : « Eh regardez le maghrébin et les deux noirs, ils sont gays ! » Ils ont dit : « Bon, ils cassent les couilles ces deux négros, mettez-le dans la voiture avec le maghrébin ». Ils nous ont mis dans la voiture, moi j’étais au milieu. Ils lui ont dit : « Si tu ne rentres pas, on te rentre avec les jambes ».« 

Selon leur avocat Jérôme Karsenti ils ont été « menottés en pleine rue pendant deux heures avant qu’une voiture de la police municipale ne vienne pour les emmener au commissariat du Kremlin-Bicêtre « . Dans la voiture, ils ont reçu des insultes homophobes et racistes (les « deux négros « , « l’arabe « , « le con « ) , l’un a été giflé, et ils ont fait l’objet d’humiliations de la part des forces de l’ordre.

À l’issue de leur garde à vue, aucune charge n’a été retenue contre eux. « Il n’y avait rien contre eux, pour la simple et bonne raison qu’ils n’ont rien fait. Et quand bien même ils auraient fait quelque chose, ça n’aurait en rien autorisé les policiers à être discriminants, insultants ou violents. C’est la cerise sur le gâteau : ils se sont retrouvés en garde à vue alors que c’était leur premier contact avec la police, et pour rien. »

Rassemblés dans les locaux de la députée LFI Mathilde Panot, à Ivry-sur-Seine, les parents des quatre adolescents interpellés puis innocentés ont lancé un comité de soutien :

« Nous ne laisserons pas faire » et réclament des excuses de la part des forces de l’ordre. « Nos enfants ont été traités comme des coupables, rien ne leur a été épargné« .

Quatre plaintes ont été déposées pour « détention arbitraire », « injures à caractère raciste et homophobe », « discriminations » et « violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique » et une enquête a été confiée à l’IGPN. Selon les plaintes, « le transport a lieu dans des conditions de sécurité douteuses, les enfants étant menottés les mains dans le dos, assis l’un sur l’autre pour deux d’entre eux et sans ceinture de sécurité « .

Violences physiques
 Bousculade / projection
 XCoups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
XSerrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Menace avec une arme de poing
 Charge sans avertissement
 Course-poursuite
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
XPropos homophobes
XPropos racistes
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
XRefus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
XMensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 11.06.2020 – Dépôt de 4 plaintes pour « détention arbitraire », « injures à caractère raciste et homophobe », « discriminations » et « violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique »
  • 10.06.2020 – Saisie IGPN par le Parquet de Créteil
  • 27.05.2020 – Fin de garde-à-vue
  • 26.05.2020 – Arrestation et garde-à-vue

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Agressions

Jamshed, 12.04.2020. Tabassé et abandonné – Marseille

12 avril 2020 – Marseille
27 ans. Tabassé, abandonné 30 km plus loin dans un terrain vague

Des policiers intervenant pour un contrôle du confinement interpellent brutalement Jamshed, un Afghan de 27 ans en ordre de séjour, ce 12 avril sur le Vieux-Port, sous l’oeil de caméras de vidéosurveillance qui filment la scène…

Les policiers soupçonnent Jamshed d’avoir craché sur deux passants qui lui auraient refusé une clope. Il est projeté contre le véhicule de police après une clé de bras, puis enfourné à l’intérieur. Selon l’adjointe de sécurité qui a procédé au menottage, le chef de bord, le brigadier de 46 ans, “s’est énervé à partir de là”. Les fonctionnaires évoquent des doigts d’honneur et des invectives.

Jamshed est ensuite véhiculé jusqu’à un terrain vague jusqu’à Châteauneuf-les-Martigues, à une trentaine de kilomètres de Marseille. Le brigadier dépose alors ses lunettes de soleil et son arme de service “pour ne pas faire de conneries”, selon ses propres termes. Derrière une butte, Jamshed reçoit “un coup de poing ou une gifle”, avant d’être abandonné à son sort.

Les deux flics décident de rédiger un faux procès-verbal indiquant avoir laissé le jeune réfugié à l’Hôtel de police.

Durant le procès des 3 policiers, le conducteur avoue : « La première grosse erreur, c’est qu’on aurait dû laisser tomber et le laisser repartir mais on a décidé qu’il ne fallait pas qu’il reste là« . Le brigadier : « J’ai pété un câble, on a fait une énorme boulette [] On avait ce gars sur les bras, on ne savait pas quoi en faire« .

Les trois policiers se sont excusés auprès de la victime, à l’audience. La peine de quatre ans de prison est supérieure aux trois ans requis par la procureure Virginie Tavanti selon laquelle ces policiers « n’ont pas été dignes de leur uniforme« . La peine de 18 mois de prison avec sursis est quant à elle conforme aux réquisitions.

Violences physiques
X
Bousculade / projection
XCoups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
XClés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Menace avec une arme de poing
 Charge sans avertissement
 Course-poursuite
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Violences de la part de collègues policiers
XPassivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
XRefus de soins ou de médicaments
XMensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
XAbsence de procès-verbal
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 06.05.2020 – Condamnation en comparution immédiate par le Tribunal correctionnel de Marseille pour enlèvement et séquestration, faux et violences volontaires : 4 ans et 18 mois pour les 2 policiers, 1 an avec sursis pour l’adjointe de sécurité. Les 2 policiers sont incarcérés
  • 04.2020 – Garde à vue des 3 policiers dans les locaux de l’IGPN
  • 12.04.2020 – Tabassage de Jamshed

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Mohamed Gabsi, 08.04.2020 – Mort à l’arrivée au commissariat – Béziers

8 avril 2020 – Béziers
33 ans. Plaquage ventral, transport avec un policier sur le dos pendant 8 minutes : décédé

Le 8 avril 2020, Mohamed Gabsi, 33 ans, est interpellé à Béziers à 22:20 pour non-respect du confinement (période COVID), après le couvre-feu instauré par la ville entre 21 heures et 5 heures. Ce père de famille de trois enfants était dehors, alors que les rues étaient désertes, allant chercher des cigarettes. L’interpellation est filmée par plusieurs témoins, mais pas par le policier porteur d’une caméra-piéton, qui n’a pas été déclenchée.

Selon des proches de l’enquête, Mohamed délire, hurle et se débat. Il est menotté, longuement plaqué au sol sur le ventre, et transporté vers le commissariat de la police nationale toujours menotté, allongé, avec un des policiers assis sur son dos (ou sur ses fesses, selon leur version), ses collègues précisant qu’il n’y avait « pas d’autres solutions ». Le temps de trajet jusqu’au commissariat est étonnamment long, huit minutes alors que deux suffisent. Il est déjà mort à son arrivée au commissariat, les secours ne peuvent le réanimer.

Des témoins qui affirment que Mohamed était inconscient avant même que le véhicule ne démarre.

Raphaël Balland, procureur de la République du tribunal de Béziers :

« Le policier qui s’était positionné sur la victime, sur la banquette arrière du véhicule de police, a été mis en examen du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique. Les deux autres ont été mis en examen du chef de non-assistance à personne en péril. »

Les 3 policiers municipaux impliqués dans l’interpellation sont entendus le 17 décembre par les enquêteurs de la police judiciaire de Montpellier.

Convoqués à la demande du juge d’instruction, assistés par leurs avocats Mes Abratkiewicz et Medico et placés en garde à vue le 18 à 08:25 : Guillaume L. pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission” et “non-assistance à personne en péril” pour les deux autres. La famille se porte partie civile. Guillaume L. est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer son métier de policier municipal.

Une autopsie, des analyses toxicologiques et anatomopathologiques sont diligentées, mais les conclusions ne qualifient pas “avec certitude” les causes du décès. Néanmoins, dans le rapport, les experts expliquent que plusieurs facteurs “paraissent associés” à ce décès : une participation cardiaque par survenue de troubles du rythme d’origine plurifactorielle (toxique et neurologique) ; un syndrome asphyxique (mécanique par compression cervicale et positionnel). Le rapport fait également état d'”un appui maintenu avec une force certaine en région cervicale, probablement avec un genou ou un coude, qui paraît avoir certainement participé au décès en provoquant un syndrome asphyxique“. et d’une “consommation récente de cannabis sous forme inhalée, probablement dans les six à huit dernières heures de vie” et surtout une “concentration très importante de cocaïne dans le sang alors que cette molécule est rapidement dégradée”. Mohamed avait consommé une importante dose de cocaïne, « potentiellement létale en elle-même.

Avec l’aval de son avocat, Houda sa sœur communique les  conclusions de l’autopsie réalisée sur la dépouille de son frère, le 10 avril : “Stigmates liés à la réanimation ; stigmates cutanés au niveau des membres supérieures liés à la maîtrise de l’individu ; signes de chutes récentes, notamment sur les genoux ; compression cervicale antérieure gauche par une surface large, ayant été prolongée et appuyée, à l’origine d’infiltrations musculaires, fracture de la corne thyroïdienne et contusion du nerf vague ; syndrome asphyxique macroscopiquement a minima“.

L’avocat de la famille, Jean-Marc Darrigade :

« Pour rendre justice à M. Gabsi, ces vidéos sont cruciales, car il n’a pas le profil de la “bonne victime”. »

Consommateur régulier de stupéfiants, diagnostiqué schizophrène adolescent, Mohamed souffrait de souffrant de schizophrénie et comptait huit condamnations depuis 2005.

« Rien de ce que j’ai fait ne justifie un hématome », a insisté Guillaume L. à l’audience du 21 mars 2023, réclamée par la défense et la partie civile, avant un éventuel renvoi devant les assises.

Guillaume L. dit s’être assis à l’arrière de la voiture sur les poignets et les fesses de l’interpellé pour le maintenir sur le ventre. Une version démentie par deux témoins, deux frères, qui ont observé la scène depuis leur balcon. Le policier aurait « attrapé l’interpellé avec un bras autour du cou », puis aurait mis ses genoux sur sa « nuque », tout en lui lançant « Ferme ta gueule, je vais te faire dormir ». Guillaume L. avait nié ces faits lors d’une confrontation avec les deux témoins, en février 2022. Le juge clôturera son instruction après le dépôt du rapport d’expertise et de reconstitution du médecin légiste.

Les deux avocats, Maîtres Abratkiewicz et Medico, qui défendent les trois policiers viennent de déposer plainte pour violation du secret de l’instruction : “Ce matin au moment où on allait commencer l’interrogatoire je me suis rendue compte qu’un article de presse relatait un témoignage glaçant qui enfonçait mes clients“, confie Maître Abratkiewicz. Très en colère, l’avocat dénonce un scandale : “C’est de la folie, c’est la première fois que je vois ça. Je suis scandalisé par la diffusion de ces éléments couverts par le secret de l’instruction, des éléments préjudiciables à la manifestation de la vérité mais c’est surtout préjudiciable à la présomption d’innocence. J’ai appris également que la sœur de la victime est allée voir des témoins accompagnée de la presse. A partir de là, on peut se poser la question de la neutralité des témoins.” Une plainte pour violation de l’instruction vient d’être déposée par les avocats des trois policiers en décembre 2020.

En février 2021, la cour d’appel de la chambre d’instruction autorise les trois policiers municipaux à travailler de nouveau à Béziers, mais pas en tant que policiers.

En juillet 2025, le juge d’instruction a suivi les réquisitions du parquet tendant à la requalification des faits alors que le policier municipal soupçonné d’avoir causé sa mort était mis en examen pour coups mortels. La famille de la victime va faire appel.

Houda, la soeur de Mohamed :

“Moi, je réclame que justice soit faite tout simplement, je veux que les gens qui ont tué mon frère paye tout simplement, pour moi, c’est un meurtre, ils l’ont tué donc la logique des choses c’est qu’ils soient mis en examen, mais j’ai confiance en la justice française.”

Justice et Lumière pour Mohamed et ses proches !
Violences physiques
 Bousculade / projection
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
XÉtranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
XPlaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Course-poursuite
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
XProblèmes de santé mentale
XNon-assistance à personne en danger
 Harcèlement
XArrestation
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation, chantage, menaces
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Perquisition
 Fouille
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 00.07.2025 –  Requalification des faits par le juge d’instruction suivant les réquisitions du parquet alors que Guillaume L.  était mis en examen pour “coups mortels“.
  • 26.02.2021 – Modification du contrôle judiciaire des trois policiers municipaux par la cour d’appel de la chambre d’instruction
  • 18.12.2020 – Mise en examen de Guillaume L. pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission » et « non-assistance à personne en péril » pour les deux autres; placement de Guillaume L. sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer son métier de policier municipal; constitution de partie civile de la famille
  • 17.12.2020 – Audition des 3 policiers et GAV; Dépôt de plainte pour “violation de l’instruction” par les avocats des trois policiers
  • 09.11.2020 – Expertise médicolégale infirmant les conclusions de l’autopsie
  • 13.05.2020 – Notification des conclusions de l’autopsie à la famille; publication des résultats par la famille
  • 10.04.2020 – Autopsie du corps de Mohamed
  • 00.00.2020 – Ouverture d’une information judiciaire pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique” et “non-assistance à personne en péril
  • 08.04.2020 – Agression et décès de Mohamed
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Boubacar, 19.12.2019. Torturé pendant un contrôle

19 décembre 2019 – Gennevilliers
Écrasement répété des testicules, genou sur le cou pendant un contrôle : syndrôme post-traumatique

Ex-médiateur à  Gennevilliers, Boubacar appelle la police après qu’une jeune maman se soit adressé à lui dans la rue pour l’aider à retrouver sa petite fille.  Une voiture de police débarque peu après. Boubacar indique à l’un d’eux qu’il est à l’origine de l’appel, mais le flic lui rétorque qu’il n’est pas là pour ça mais pour un contrôle.

Immédiatement le second flic s’approche et lui porte des coups aux hanches, puis glisse une main dans ses poches. Boubacar est plaqué à terre, les 2 policiers sur lui, l’un avec son genou qui écrase d’abord la tête de Boubacar, puis son cou, puis son torse avant de descendre sur son estomac. L’autre policier les écrase les testicules.

Les policiers relèvent ensuite Boubacar et l’emmènent menotté dans le dos à la voiture, où ils l’enfournent sant ménagement, l’un des 2 lui écrasant une nouvelle fois les testicules avec la main… Boubacar hurle pour faire cesser cette torture, sans résultat. Il est ensuite conduit au commissariat, où, le flic de service lui dit d’emblée, avant même de l’avoir écouté : “je fais confiance à mes collègues, je connais les gens comme toi“, puis sous-entend à plusieurs reprises que Boubacar est connu de la police, alors qu’il n’a jamais eu affaire ni à la police ni à la justice. Police raciste !

Après ce contrôle de police qui a viré en violente et humiliante agression, Boubacar a du démissionner de son poste de médiateur (des enfants du quartier ayant assisté à la scène, Boubacar s’est estimé discrédité et en incapacité de poursuivre son travail social auprès des jeunes). Il est tteint d’un syndrome de stress post-traumatique, il a du abandonner son travail.

Il a porté plainte, sans résultat jusqu’à présent.

Justice pour Boubacar !
Violences physiques
 Bousculade / projection
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 XPied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
XPlaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
XSévices sexuels
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Menace avec une arme de poing
XCharge sans avertissement
 Course-poursuite
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 00.00.0000 : Dépôt de plainte de Boubacar
  • 19.12.2019 – Agression de Boubacar

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Témoignage de Boubacar pour Konbini

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Zineb Redouane, 01.12.2018. Grenadée – Marseille

1er décembre 2018, 12 rue des Feuillants – Marseille
80 ans. Atteinte par un tir de grenade lacrymogène : décédée
Manif contre l’habitat indigne et le mal logement

Le 1er décembre 2018, à l’appel du Collectif du 5 novembre créé suite à l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, plus de 15 000 Marseillais.e.s manifestent contre l’habitat indigne et le mal logement qui a coûté la vie à 8 habitants du quartier de Noailles, soutenus par les Gilets Jaunes qui font alors la jonction lors de l’acte III.

Après avoir dispersé la manifestation devant la mairie et sur le Vieux-Port de Marseille, les forces de l’ordre repoussent les manifestant.e.s vers le haut de la Canebière.

Surnommée « Mama Zina » par ses proches, Zineb est chez elle, au quatrième étage du 12 rue des Feuillants. Elle prépare son dîner en discutant au téléphone avec sa fille Milfet, qui se trouve alors à Alger. Beaucoup de gaz lacrymogène entre par la fenêtre de sa chambre ouverte, qui donne sur la Canebière. À 18:57, Zineb se dirige vers la fenêtre pour la fermer. Elle met le haut-parleur de son téléphone qu’elle pose sur le radiateur situé sous la fenêtre afin de continuer la conversation en ayant les mains libres, et passe la tête par la fenêtre pour regarder dans la rue avant de la fermer.

Elle voit alors deux policiers sur la Canebière, au croisement de la rue des Feuillants devant l’enseigne C&A. L’un d’entre eux tient un lance-grenade braqué en sa direction. Leurs regards se croisent quelques instants : son visage n’est pas masqué. « Je pourrai le reconnaître » a-t-elle affirmé à sa fille Milfet et à son amie Imen. Puis, elle reçoit une grenade lacrymogène sur l’hémiface droit de son visage. Les deux policiers montent alors en voiture et s’éloignent des lieux.

Immédiatement, elle déclare à sa fille Milfet inquiète d’entendre ses cris : « Il m’a visée, le policier m’a visée ! » Malgré le choc de l’impact, Zineb reste debout et éteint le début d’incendie provoqué par les palets incandescents libérés par la grenade. Dans une pièce de 12 mètres carrés noyés par 800 mètres cubes de gaz, et en pleine hémorragie, elle piétine seule les étincelles qui brûlent au sol.

Sa voisine du dessous, alertée par ses cris, monte immédiatement lui porter assistance tandis que son amie Imen, prévenue par sa fille Milfet, appelle les pompiers dont la caserne est située à moins de 200 mètres sur la Canebière. Elle devra les rappeler trois fois, et ils mettront 1 heure 20 à venir lui porter secours. Pendant ces 80 minutes, Zineb les attend assise sur les marches du palier du 3ème étage, contenant une hémorragie importante à l’aide de nombreuses serviettes éponge fournies par sa voisine Nadjia.

Lorsque les pompiers arrivent enfin, un policier est avec eux et réclame les clés de l’appartement de Zineb, qui refuse de les lui donner. Elle explique qu’elle a déjà éteint l’incendie, fermé le gaz et coupé l’électricité. Le policier insiste et menace de forcer la porte, alors Zineb lui laisse les clés et se fait conduire à l’hôpital de la Timone peu avant 21h. Elle attend ensuite avec Imen près de 4 heures aux urgences avant d’être prise en charge pour suturer les plaies du visage dont l’hémorragie continue.

Un doute persiste sur la raison de la présence dans l’appartement d’un pompier et d’un policier pendant et après la prise en charge de Zineb par les pompiers. On ne sait pas ce qui a été fait sur la « scène de crime » à ce moment.

Au alentours de 4h du matin le 2 décembre, elle sera transférée à l’hôpital de la Conception. Avant d’être admise au bloc opératoire 10 heures plus tard, à 14 heures le 2 décembre, elle fait trois arrêts cardiaques. Son cœur parvient à redémarrer et elle reste consciente, ce qui lui permet de parler au téléphone avec Milfet alors qu’elle se trouve en service de réanimation, avant qu’on ne déclare finalement sa mort à 22:30, soit 27,5 heures après l’impact de la grenade, à l’hôpital de la Conception.

La version de la police

Au cours de l’enquête, le commandant des CRS mis en cause refuse de donner l’arme à l’origine du tir. Sur les 5 policiers porteurs d’un lance-grenades au moment des faits, aucun n’a reconnu son implication.

La version officielle parle d’un tir en cloche qui serait tombé au mauvais endroit. Les premiers constats d’enquête concluent à l’impossibilité de retrouver précisément l’auteur du tir. L’une des caméras de la ville, qui aurait pu permettre d’identifier précisément le CRS à l’origine du lancé de grenade, était en panne, le groupe d’agents concerné se disait alors incapable de dire qui, précisément, avait tiré en direction du mur d’un immeuble ce jour-là, à 30 mètres à peine et leur bonne foi n’a pas été remise en cause.

Un expert en balistique cité par Le Monde en juin 2020 avait bien repéré un tireur à partir de caméras plus lointaines mais cela ne permettait en aucun cas de déterminer l’identité du CRS en question. Selon les récits des policiers et de leur supérieur hiérarchique, acté sur procès-verbal, la cible, quoi qu’il en soit, n’était pas la vieille dame à sa fenêtre. D’après leurs versions, il s’agissait d’un tir en cloche pour disperser les manifestants au sol.

Pourtant une enquête avec reconstitution 3D et modélisation, menée par le média d’investigation en ligne Disclose et le groupe de recherche Forensic Architecture, avait démontré qu’il s’agissait en réalité d’un tir risqué et tendu à 37 mètres.

Il est totalement impossible qu’une grenade puisse occasionner de telles fractures alors qu’elle est en phase descendante, en retombée. De surcroît, l’ogive de grenade s’ouvre lorsqu’elle se situe en haut de sa trajectoire et l’ensemble des éléments la constituant (ogive + capsules de gaz lacrymogène) retombe avec une force cinétique très faible. Il ne peut y avoir d’impact dans ces conditions.

La présence d’un impact puissant susceptible de fracturer les os du visage à une distance de 30 à 40 mètres implique un « tir tendu » : la grenade est alors dans sa trajectoire montante et tirée avec un angle de 20 à 30°, soit en dessous de l’inclinaison verticale obligatoire de 30 à 45°.

Se présentent alors deux hypothèses :

  • soit le policier visait délibérément Zineb et a dirigé son arme en tir direct (non règlementaire) vers elle pour l’atteindre de plein fouet, ce qui impliquerait une tentative d’homicide ou un homicide volontaire,
  • soit le policier effectuait un « tir de façade » (non règlementaire) consistant à s’affranchir d’un obstacle en faisant rebondir la grenade sur un mur afin que les capsules lacrymogènes atteignent par rebond une foule dans un angle mort, ce qui impliquerait un homicide « involontaire ».

Au vu de la configuration des lieux, de l’angle de la rue des Feuillants par rapport à la Canebière, mais aussi des panneaux de chantier qui obstruent la visibilité sur la rue des Feuillants depuis la Canebière, l’hypothèse d’un tir de façade est crédible, dans la mesure où aucun tir direct, y compris en cloche, ne pouvait atteindre les manifestants présents plus haut dans la rue des Feuillants, très étroite et entourée d’immeubles hauts.

Sur les images produites par Désarmons-les !, on voit le champ de vision extrêmement réduit depuis la Canebière sur la rue des Feuillants. Le seul angle permettant un tir direct en cloche (règlementaire) sur une foule située plus haut dans la rue des Feuillants n’aurait jamais pu atteindre Zineb de plein fouet (sa fenêtre est située à l’endroit de la croix rouge). Sur les trois autres vues, seule l’angle depuis le centre de la Canebière ou le trottoir devant le magasin C&A permet d’atteindre la fenêtre de Zineb. Mais un tir depuis là ne peut en aucun cas atteindre les manifestants dans la rue des Feuillants, hormis par un rebonds (tir de façade). Ou alors Zineb était directement et volontairement visée…

La reconstitution ds faits par Disclose et Forensic Architecture établira que la grenade était équipée d’un lanceur de 100m, alors que l’appartement de Zineb n’était distant que de 30 mètres… L’expertise précise que l’impact a eu lieu à 37 mètres, dans la trajectoire encore montante de la grenade, à plus de 97 km/h. De type MP7, cette grenade est prévue pour évacuer un espace extérieur d’environ 1000m2.

Avant même de disposer d’éléments factuels et établis, le procureur Xavier Tarabeux a affirmé que « le décès résulte d’un choc opératoire et non d’un choc facial », ajoutant qu’« à ce stade, on ne pouvait pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès ».

La version de la Justice (?)

Fin décembre, Milfet Redouane et Imen Souames ont organisé le rapatriement du corps de Zineb, qui a été inhumé le 25 décembre à Alger. Elles ont également fait le choix de confier leur plainte à Yassine Bouzrou, qui a défendu plusieurs familles de victimes par le passé.

Le 24 avril 2019, la juge en charge de l’enquête est pointée du doigt après avoir demandé aux experts d’établir le montant de l’Incapacité Totale de Travail de Zineb . Pour autant, il n’est pas possible à ce stade de juger des avancées de l’enquête, confiée à l’IGPN. Des experts médicaux et balistiques ont été désignés dès le 10 décembre et devaient fournir un rapport en mars 2019.

En mai 2019, il n’y a toujours pas de nouvelle de ces expertises. Par conséquent, Me Bouzrou a mis en cause l’impartialité de la juridiction marseillaise et a demandé le dépaysement de l’affaire, qui a été refusé par l’avocat général près la Cour d’Appel d’Aix, Robert Gelli, le 2 mai 2019, estimant que « la requérante » ne fournit « aucun élément sérieux de nature à mettre en cause l’impartialité du magistrat instructeur saisi ».

Le 5 juin 2019, Yassine Bouzrou dépose plainte pour « faux en écriture publique aggravé » après avoir été informé que l’une des 4 caméra censée être la plus proche de l’endroit où a été effectué le tir serait inopérante : « Il est particulièrement surprenant que ce soit justement cette caméra qui ait été déclarée inopérante. La thèse malheureuse du défaut de fonctionnement de la caméra la plus proche des lieux des faits n’est pas crédible, et ce notamment au regard des manœuvres employées […]. »

Suite à l’audition par l’IGPN fin janvier des cinq CRS de Saint Etienne (CRS 50) porteurs de lanceurs Cougar le soir du 1er décembre sur la Canebière, on apprend qu’ils étaient accompagné d’un délégué du procureur de Marseille, André Ribes. Celui-ci, équipé d’un brassard « Parquet », apparaît en effet sur plusieurs vidéos.

Dans un périscope diffusé sur internet, le moment de la scène et l’atmosphère générale est retranscrite sur un laps de temps de 3 minutes correspondant au moment où les CRS arrivent au croisement de la rue des Feuillants avant de progresser plus en amont sur la Canebière : https://www.periscope.tv/w/1eaKbOZBQbXGX. Entre 14:01 et 14:09, on entend que les policiers procèdent à trois tirs de grenades à l’aide de lanceurs Cougar. S’il y a eu d’autres tirs, ils ne sont pas audibles sur cette vidéo. André Ribes apparaît à plusieurs reprises sur cette vidéo, ainsi que sur d’autres images prises plus tôt sur le vieux port.

Le 20 juin 2019, le procureur général Robert Gelli accepte à reculons le dépaysement de l’enquête : « Au moment de la manifestation, un magistrat du parquet était présent aux côtés des forces de l’ordre, ce qui, en soi, n’a aucune incidence sur les faits mais peut créer une forme de suspicion. C’est un élément que j’ignorais jusqu’alors et qui me gêne un peu. Je considère que la sérénité de la poursuite de l’information à Marseille risque d’être perturbée. Autant anticiper des polémiques inutiles. »

Le 2 juillet 2019, nouveau rebondissement dans l’affaire avec la publication d’un rapport d’autopsie réalisé par les médecins légistes du centre hospitalo-universitaire d’Alger suite au rapatriement du corps de Zineb le 25 décembre en Algérie : les professeurs Rachid Belhadj et Radia Yala affirment que « la victime présentait un important traumatisme facial imputable à l’impact d’un projectile non pénétrant », confirmant ainsi la responsabilité directe du tir dans la mort de Zineb.

Le 8 juillet 2019, Me Bouzrou annonce avoir saisi le Conseil Supérieur de la Magistrature à l’encontre du procureur Xavier Tarabeux, lui imputant des « manquements déontologiques et disciplinaires » pour avoir nié dés les premiers jours la responsabilité du « choc facial » dans le décès de Zineb, mais également pour avoir dissimulé la présence du procureur adjoint André Ribes à proximité des CRS à l’origine du tir de grenade.

Milfet Redouane et Imen Souames, accompagnées par des personnes de confiance, dont certaines sont des habitantes solidaires du quartier de Noailles, où habitait Zineb, ont constitué un comité et choisi de mener la bataille pour faire la lumière sur la mort de Zineb.

Selon France Inter, le rapport administratif final de l’IGPN, réalisé par des enquêteurs marseillais, a tenu compte de toutes les données, y compris celles de Disclose, qui ont été recoupées et ont permis d’identifier au final l’auteur du tir, comme le révèle Frédéric Charpier dans son livre.

Dans ses conclusions, selon plusieurs sources proches du dossier contactées par France Inter, l’Inspection générale de la police nationale estime que le tir à partir d’un lanceur Cougar était bien règlementaire sur le principe. Mais qu’il y avait bien un risque, que c’était “une action manifestement disproportionnée” et que l’auteur du tir ainsi que son superviseur (les CRS fonctionnent en binôme) ont fait preuve d’un “manque de discernement” à vouloir tirer dans la direction choisie. Et la directrice de l’IGPN, Brigitte Jullien va jusqu’à préconiser la convocation d’un conseil de discipline, ce qui signifie qu’il y a bien une faute professionnelle et qu’elle est d’un niveau de gravité suffisant pour justifier une telle convocation.

Des recommandations que Fréderic Veaux, le directeur général de la Police Nationale a décidé de ne pas suivre. Le patron de la police a classé le dossier sans prendre la moindre sanction au-delà d’un stage de formation continue pour les deux CRS concernés. Toujours selon nos informations, le DGPN est en désaccord avec la cheffe de l’inspection générale, estimant qu’il n’ y a rien dans le dossier qui démontre qu’il y a une faute grave. Que ce n’est d’ailleurs écrit nulle part. Et qu’au contraire, le rapport décrit bien les conditions d’exercice extrêmes dans un cadre limite insurrectionnel qui ne pouvait au milieu des fumées, en pleine nuit, qu’altérer le discernement des CRS.  Et enfin, que cela ne pouvait en aucun cas leur être reproché.

En revanche, à aucun moment, les enquêteurs marseillais de la police des polices n’ont estimé que le CRS avait délibérément visé la fenêtre où apparaissait Zineb. Sur ce point-là comme sur le reste, et malgré ce classement administratif, le dossier a été transmis ces derniers jours au juge désormais en charge de cette affaire, qui a été judiciarisée à Lyon.

Le , le CRS auteur du tir mortel est mis en examen pour « homicide involontaire ».

Comité Vérité, Justice et Dignité pour Zineb Redouane

Le 28 mars 2019, Milfet Redouane sort du silence en adressant une lettre ouverte au président Macron suite à ses propos concernant Geneviève Legay, militante d’Attac blessées par des CRS le 23 mars à Nice dans le cadre d’une manifestation de gilets jaunes. Elle se prononce notamment pour l’interdiction des armes qui ont tué sa mère : « La vraie sagesse, c’est d’interdire ces armes ».

Le Comité a rencontré à Paris début avril plusieurs familles touchées par les violences d’État, des journalistes engagés, ainsi que des collectifs et personnes investies depuis plusieurs années auprès de victimes de violences policières. Milfet Redouane est notamment accueillie avec chaleur et émotion par Jérôme Rodrigues (gilet jaune éborgné par un tir de LBD lors d’une manifestation le 26 janvier 2019) et l’Assemblée parisienne des Gilets Jaunes le 9 avril 2019.

Milfet et Imen s’expriment ensemble fin avril 2019 dans une vidéo tournée par le collectif militant marseillais Primitivi, afin de revenir sur les faits et d’expliquer leur démarche 23.

Le 27 avril 2019, des manifestant-es solidaires collent une fausse plaque en hommage à Zineb par dessus le panonceau de la rue des Feuillants. Régulièrement, des hommages sont rendus à Zineb dans le cadre des commémorations des victimes de l’écroulement des immeubles de la rue d’Aubagne, dans la mesure où la mort de Zineb est intervenue en marge d’une manifestation suite à ce drame et que les victimes étaient toutes habitantes du même quartier que Zineb.

Justice et Lumière pour Zineb et ses proches !
Violences physiques
 Bousculade / projection
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
XUsage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Course-poursuite
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Problèmes de santé mentale
XNon-assistance à personne en danger
 Harcèlement
 Arrestation
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
XIntimidation, chantage, menaces
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Perquisition
 Fouille
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 12.09.2024 – Mise en examen du CRS auteur du tir mortel est mis en examen pour « homicide involontaire »
  • 01.05.2023 – Ordonnance de la juge d’instruction désignant deux experts pour déterminer la « responsabilité médicale » des pompiers et du personnel de l’hôpital dans leur prise en charge de la victime
  • 30.10.2021 – Classement administratif sans sanction par le directeur général de la Police Nationale Fréderic Veaux, malgré l’avis de l’IGPN recommandant de la convocation d’un conseil de discipline pour une faute professionnelle grave
  • 30.11.2020 – Reconstitution 33D par Disclose et Forensic Architecture contradisant formellement l’analyse balistique
  • 20.05.2020 – Rapport d’expertise balistique disculpant les policiers
  • 00.08.2019 – Dépaysement de l’affaire à Lyon
  • 08.07.2019 – Saisie du Conseil Supérieur de la Magistrature à l’encontre du procureur Xavier Tarabeux pour « manquements déontologiques et disciplinaires » 
  • 02.07.2019 – Rapport d’autopsie de médecins Algériens sur le corps rapatrié
  • 20.06.2019 – Le parquet accepte la demande de dépaysement
  • 05.06.2019 – Dépôt de plainte pour « faux en écriture publique aggravé »
  • 02.05.2019 – Refus de la demande de dépaysement par l’avocat général près la Cour d’Appel d’Aix Robert Gelli
  • 00.05.2019 – Demande de dépaysement de l’affaire en suite du rapport d’expertise toujours pas achevé et le doute sur l’impartialité des juges marseillais
  • 12.04.2019 – Dépôt de plainte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner »
  • 00.01.2019 – Audition des cinq CRS de Saint Etienne (CRS 50) porteurs de lanceurs Cougar le soir du 1er décembre sur la Canebière
  • 06.12.2018 – Rapport d’analyse des images vidéo par l’IGPN
  • 10.12.2018 – Ouverture d’une enquête confiée à l’IGPN; désignation d’experts médicaux et balistiques
  • 04.12.2018 – Ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge d’instruction
  • 02.12.2018 – Décès de Zineb
  • 01.12.2018 – Agression de Zineb

Tir en cloche ou tir tendu ? Les images reconsitutées de Désarmons-les ! :

Vidéo sur Périscope : moment de la scène et l’atmosphère générale est retranscrite sur un laps de temps de 3 minutes correspondant au moment où les CRS arrivent au croisement de la rue des Feuillants avant de progresser plus en amont sur la Canebière. Entre 14’01 et 14’09, on entend que les policiers procèdent à trois tirs de grenades à l’aide de lanceurs Cougar. S’il y a eu d’autres tirs, ils ne sont pas audibles sur cette vidéo. André Ribes apparaît à plusieurs reprises sur cette vidéo, ainsi que sur d’autres images prises plus tôt sur le vieux port.

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Agressions

Ishaq, 20.02.2018. Tabassé – Marseille

20 février 2018 – XVème arrodissement – Marseille
17 ans. Coups de pied et de poing sur le corps et au visage : 15 jours d’ITT, notamment fracture du plancher orbital

Ishaq était en vacances chez ses grands frères à Marseille. Le 20 février, il sort vers 22:30 acheter des cigarettes dans une épicerie de nuit, « à 100 mètres du domicile de sa famille« , selon son frère Jamel. Au retour, dans une ruelle, il voit une voiture de police se garer à son niveau.

D’après le lycéen, version rapportée par l’AFP, un policier lui aurait d’abord asséné un coup de poing dans l’œil, sans aucune raison, puis, rejoint par son collègue, plusieurs coups de pied et de poing sur le corps et au visage.

Selon son avocate Me Sennaoui :

Deux policiers sont sortis de leur véhicule à son niveau, l’ont humilié verbalement puis l’ont agressé physiquement [] Ils lui ont dit qu’il y avait eu un braquage et qu’il ressemblait au braqueur recherché, mais l’enquête de l’IGPN a démontré qu’il n’y avait jamais eu de braquage.« 

Dans le rapport de l’IGPN, remis en avril 2019, les deux agents de la Compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI), le brigadier-chef de 42 ans Lionel P., et le gardien de la paix de 33 ans Thomas B., ne parlent plus de braquage, mais assurent avoir « poursuivi un jeune qui s’enfuyait » sans jamais le toucher.

« Pourtant de l’ADN d’un des deux policiers a été retrouvé sur un stylo du syndicat alliance police nationale à proximité de la victime et l’ADN de l’autre policier sur la veste de mon client« , selon Me Sennaoui.

Pour l’IGPN, ces éléments ainsi que le témoignage de l’épicier qui a vu le jeune repartir le visage tuméfié, attestent des « violences commises sur la personne d’Ishaq« . Une agression qualifiée de « gratuite et déplorable » par la procureur Virginie Taventi lors de l’audience du tribunal correctionnel de mars 2020.

Ishaq a reçu 15 jours d’ITT, souffrant notamment d’une fracture du plancher orbital.

Violences physiques
 Bousculade / projection
X
Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
XCharge sans avertissement
 Course-poursuite
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Problèmes de santé mentale
 Non-assistance à personne en danger
 Harcèlement
 Arrestation
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation, chantage, menaces
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
 Perquisition
 Fouille
 Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 14.05.2020 – Jugement rendu par le Tribunal correctionnel de Marseille : Lionel P. et Thomas B. condamnés à quatre ans de prison, dont deux fermes. Pas de demande de placement en détention.
  • 00.03.2020 – Audience du Tribunal correctionnel de Marseille
  • 17.10.2019 – Audience du Tribunal correctionnel de Marseille
  • 00.04.2019 – Remise du rapport de l’IGPN
  • 20.02.2018 – Tabassage d’Ishaq

[Source : France 3 PACA]

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Agressions

Théo Luhaka, 02.02.2017. Violé avec une matraque – Aulnay-sous-Bois

2 février 2017 – Aulnay-sous-bois
22 ans. Violé avec une matraque télescopique manche équipé d’un grip antidérapant  lors de son interpellation : graves séquelles permanentes

Le , à 16 h 53, quatre policiers contrôlent un groupe de jeunes gens.

Théo, 22 ans, éducateur de quartier, est maîtrisé par trois fliccs, un quatrième tient le groupe à distance à l’aide de gaz lacrymogène. À la suite de cette interpellation, Théo souffre d’une plaie longitudinale de 10 cm du canal anal et d’une section du muscle sphinctérien, causés par l’insertion d’un bâton télescopique, entraînant une incapacité temporaire de travail (ITT) de 60 jours.

La version de la police

Selon le flic, Théo se serait interposé violemment pendant que l’unité procédait à l’interpellation d’un dealer, qui aurait donc pu s’enfuir. Selon cette version des faits, l’immobilisation de Théo aurait eu lieu après que celui-ci aurait donné, un coup de poing au visage de ce policier.

À l’audition du policier mis en examen pour viol, celui-ci déclare n’avoir frappé que les jambes et n’avoir aucune idée de comment Théo a été blessé. L’usage de gaz lacrymogène, interdit dans ces circonstances, fut selon ce policier, accidentel selon sa déclaration au Dauphiné libéré.

La version de Théo

Il se rendait auprès d’une amie de sa sœur et avait aperçu des amis du quartier. S’approchant, il reçoit l’ordre de policiers, venus à la rencontre du groupe, de se placer contre le mur pour une palpation. Un des hommes contrôlés demanda pourquoi un des agents le menaçait d’une amende de 450 et ce dernier aurait répliqué par une « grosse gifle ». Théo affirme avoir pris la défense de la victime de la gifle, et aurait alors été frappé et insulté, tandis qu’il se débattait.

Il dit également avoir été l’objet d’insultes racistes (notamment « bamboula »), de nouveaux coups et de crachats dans la voiture de police, et affirme avoir été pris en photo en position humiliante par les policiers via l’application Snapcha.

La version de la justice

Le procès de trois des quatre policiers, Marc-Antoine Castelain, Jérémie Dulin et Tony Hochart, s’ouvre le [90],[91],[92],[93],[94],[95]. Il s’agit principalement de déterminer si le coup était légitime et proportionné à la situation ou non. Les agents de l’IGPN ayant mené l’enquête témoignent en faveur de l’accusé, expliquant que même si Théo « ne représentait pas un danger » en s’opposant à son interpellation, « le coup [était] légitime ». Le commissaire divisionnaire de l’IGPN qui a conduit l’enquête administrative prédisciplinaire (qui a proposé la radiation, finalement transformée en blâme) conclut lui à « un usage disproportionné de la force », selon lui « rien ne justifiait ce coup, la justification [que M. Castelain] nous en a donnée n’était pas bonne ». Des peines allant de trois mois à trois ans de prison avec sursis ont été requises. La défense évoque une « violence légitime », préfère parler de « séquelles » que d’infirmité permanente, et plaide l’acquittement.

Les policiers sont condamnés à des peines allant de trois à douze mois de prison avec sursis. Marc-Antoine Castelain est condamné à douze mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer sur la voie publique pendant cinq ans.

Ce que la défense présentait comme une « infirmité permanente » de la victime n’est pas retenu par la cour, qui « n’a pas la conviction que les lésions organiques, en dépit de leur caractère particulièrement grave, ont entraîné pour lui la privation irrémédiable de l’usage de ses facultés organiques, dépassant de simples gênes ou amoindrissements ». En conséquence, c’est du délit de « violences volontaires », que Marc-Antoine Castelain est déclaré coupable, et non du crime de « violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente » qui avait justifié le procès en assises.

Violences physiques
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Clés aux bras douloureuses
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 “Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Usage de gants
 Usage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
XUsage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
XAccusation de rébellion
XAccusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Menace avec une arme de poing
XAgressivité, manque de respect, insultes
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Propos sexistes
 Propos homophobes
XPropos racistes
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
XMensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Complaisance des médecins
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Position inconfortable prolongée
  • 19.01.2024 – Condamnation par cour d’assises de Seine-Saint-Denis, de Marc-Antoine Castelain, Jérémie Dulin et Tony Hochart

  • 09.01.2024 – Ouverture du procès devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis

  • 13.01.2021 – Avis de blâme du conseil de discipline pour deux des trois policiers; à confirmer par le Préfet

  • 26.11.2020 – Renvoi devant les assises trois des quatre policiers par le juge d’instruction pour «violences volontaires avec circonstances aggravantes»

  • 00.10.2020 – Renvoi devant les assises par le parquet de Bobigny de trois policiers pour «violences volontaires»; la qualification de « viol aggravé » contre un autre des policiers est écartée

  • 23.07.2020 – Clôture de l’enquête; mise en examen des quatre policiers, dont l’un pour viol

  • 21.08.2019 – Une expertise médicale conclut que la victime souffre de séquelles irréversibles depuis l’interpellation

  • 00.02.2018 – Une expertise médicale conclut que Théo n’a pas subi de pénétration anale

  • 00.01.20218 – Publication de la vidéo de l’interpellation

  • 00.03.2017 – Modification de son témoignage par Théo

  • 00.00.2017 – Ouverture d’une information judiciaire pour « violences volontaires en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique » par le Parquet

  • 02.02.2017 – Interpellation et agression de Théo

[Source : Europe 1 sur YouTube]

[Source :YeloTV sur YouTube]

[Source : Brut sur YouTube]