17 août 2006 – rue Clovis-Hugues – Paris
Entre 18 et 30 ans. Frappée au visage, gazée et matraquée au ventre pendant sa grossesse : 48 heures à l’hôpital, 3 jours d’ITT et débit des contractions
Enceinte au moment des faits, Albertine a été frappée au ventre et gazée par des policiers alors qu’elle était témoin de violences policières à Paris.
Albertine a raconté à Amnesty International qu’elle avait été témoin d’un affrontement violent entre trois policiers en civil et trois résidents du quartier, dont son cousin, rue Clovis-Hugues, à Paris.
La jeune femme, qui était alors enceinte de six mois, a demandé à la police ce qui se passait. Comme elle insistait, l’un des policiers lui a donné un coup de poing sur la bouche. À ce moment, le frère d’Albertine Sow, Yenga Fele, est arrivé en courant et a demandé au policier s’il se rendait compte qu’il venait de frapper une femme enceinte. Un policier a alors fait usage de gaz lacrymogène contre lui et Albertine. Tous deux ont été frappés à coups de matraque. La jeune femme, dont la grossesse était pourtant manifeste, a reçu un coup de matraque près du bas-ventre. Elle est tombée et a perdu connaissance.
Elle a été emmenée à l’hôpital, où elle est restée sous surveillance policière pendant quarante-huit heures, accusée de « violences en réunion » contre les policiers. Elle s’est vu reconnaître une ITT de trois jours et, après cet épisode, elle a commencé à ressentir des contractions. (Elle a finalement accouché d’une fille à terme.)
Le 19 août, le procureur de Paris a ouvert une enquête concernant Yenga Fele et Albertine Sow, accusés de « violences en réunion » contre les policiers. Albertine a porté plainte contre les policiers pour mauvais traitements. Malgré les nombreux témoignages et certificats médicaux, sa plainte a été classée sans suite le 27 novembre 2006.
Le 19 novembre 2008, la jeune femme a été convoquée devant un juge d’instruction qui avait visiblement rouvert ce dossier. Elle s’est présentée à ce juge, qui a procédé à son audition, mais elle n’a pas eu de nouvelles de sa plainte depuis lors.
Le 27 janvier 2009, Albertine a été reconnue coupable d’avoir agressé les policiers et s’est vu infliger une peine d’un mois d’emprisonnement avec sursis. Son frère a été condamné à six mois d’emprisonnement. Tous deux ont été condamnés à verser à chacun des policiers une somme de 1 500 euros en réparation du préjudice subi. Ils ont interjeté appel de ce jugement.
Violences physiques
Arrestation | |
Détention | |
Bousculade / projection | |
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral | |
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux) | |
Clés aux bras douloureuses | |
X | Coups de pieds, coups de poings, gifles |
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage | |
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
Coups sur les oreilles | |
Étranglement | |
Doigts retournés | |
Arrosage | |
Morsures de chien | |
Tirage par les cheveux | |
Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Sévices sexuels | |
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police) | |
Usage de gants | |
Usage d’arme à feu | |
Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb) | |
Usage de FlashBall | |
Usage de grenade assourdissante | |
Usage de grenade de désencerclement | |
Usage de grenade lacrymogène | |
Usage de LBD40 | |
X | Usage de matraques |
X | Usage de spray lacrymogène |
Usage de Taser | |
Usage de tranquillisants | |
Expulsion | |
Disparition |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation d’entrave à la circulation | |
Accusation de rébellion | |
X | Accusation de coups à agent |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Accusation de manque de respect | |
Accusation de refus d’obtempérer | |
X | Agressivité, manque de respect, insultes |
Intimidation, chantage, menaces | |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
X | Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet |
Position inconfortable prolongée | |
Non-assistance à personne en danger | |
Prise de photos, empreintes, ADN | |
Menace avec une arme de poing | |
Tir dans le dos | |
Charge sans avertissement | |
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière) | |
Course-poursuite | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Intervention dans un lieu privé | |
Problèmes de santé mentale | |
Harcèlement | |
Fouille | |
Perquisition | |
Violences de la part de collègues policiers | |
Passivité des collègues policiers | |
Défaut ou refus d’identification des policiers | |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Refus de soins ou de médicaments | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels | |
Pression pour signer des documents | |
Absence de procès-verbal | |
Complaisance des médecins |
- 00.00.2009 – Appel d’Albertine
- 27.01.2009 – Condamnation à un mois avec sursis et 1 500 euros de dommages et intérêts
- 19.11.2008 – Convocation devant un juge d’instruction
- 19.08.2006 – Ouverture d’une enquête par le procureur de Paris a ouvert contre Yenga Fele et Albertine Sow pour « violences en réunion »
- 17.08.2006 – Agression d’Albertine
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- Dernière mise à jour : il y a 4 semaines - Publié le