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Agressions

Bertrand Bilal Nzohabonayo, 21.12.2014. Flingué – Joué-lès-Tours

21 décembre 2014, devant le commissariat – Joué-lès-Tours
20 ans. Atteint de plusieurs balles : décédé

Le 20 décembre, Bertrand « Bilal » Nzohabonayo est mort, tué par la police à Joué-lès-Tours. D’après la version policière, il se serait présenté au commissariat de la ville et aurait blessé plusieurs agents avant d’être abattu. Mais une autre version émerge, très éloignée de la version officielle.

La version de la police

Bilal se serait présenté au commissariat de Joué vers 14 heures, et aurait agressé plusieurs fonctionnaires de police à l’arme blanche. Certaines sources ont prétendu qu’il aurait crié « Allahou Akbar » en attaquant les flics, avant d’être abattu. Le ministère de l’Intérieur a annoncé que le parquet anti-terroriste de Paris s’était saisi du dossier, laissant entendre que c’était la piste du terrorisme islamiste qui était privilégiée. Et la plupart des médias ont embrayé.

La version bavure

Bilal n’aurait pas crié « Allahou Akbar », ce qui constituait l’un des principaux éléments pour conforter la thèse « islamiste ». Et il s’agirait d’une interpellation qui dégénère en bavure plutôt que d’une agression délibérée.

D’après plusieurs sources, relayées par France 3 Centre, tout a commencé par l’attaque d’un flic récemment condamné pour violences. Le 19 décembre, soit la veille de la mort de Bilal, ce policier aux pratiques de « cow boy » se serait fait « éclater » alors qu’il faisait un jogging. D’après France 3, Bilal Nzohabonayo était en région parisienne à ce moment-là.

Le lendemain, Bilal aurait été interpellé alors qu’il allait dans un kebab proche du commissariat. France 3 raconte que « le kebab dans lequel il se rend se trouve à proximité du commissariat de police de Joué-lès-Tours. Sur sa route, il aurait été interpellé par des policiers désireux de connaître l’identité des deux jeunes de la bagarre de la veille. L’interpellation de Bertrand Nzohabonayo tourne mal, deux policiers sont blessés et Bertrand est abattu par un agent de police. »

D’autres témoignages disponibles sur Facebook vont dans ce sens, mais parlent aussi d’une balayette.

« Des flics on vu Bilal et ont cru que c’était lui. Ils l’ont interpellé de force. Bilal s’est débattu. Un flic lui a mis une balayette. Bilal a vu rouge et les a plantés. La suite vous la connaissez. »

« Ils ont été au kebab de Joué centre pour chercher qui avait agressé Loïc (le flic). Ils ont ramené [Bilal] sans preuve au poste et de là tout a dégénéré ! Aucun témoignage n’a été fait ils se sont mis a 2-3 sur lui et l’ont balayé, il a voulu se défendre en sortant son couteau sentant que la situation dégénérait. »

Le collectif « Urgence notre police assassine » indique dans un communiqué :

« Des témoins sur place affirment que Bilal ne s’est jamais présenté de son propre chef devant la porte du commissariat, mais que ce sont bien des policiers qui l’ont traîné de force devant le commissariat. »

Ce que confirme Le Point, qui écrit : « Selon [nos] informations, Bertrand Bilal ne se serait pas rendu volontairement au commissariat et n’aurait pas crié “Allah Akbar”. »

On est loin de la version du méchant islamiste agressant délibérément des policiers au sein du commissariat. Mais comme dans l’affaire Rémi Fraisse, l’homme tué par la police est présenté comme un criminel dès le départ par les autorités, de manière à légitimer sa mort. Et ce avant même qu’une enquête permette d’éclairer les faits.

Violences physiques
 Arrestation
 Détention
 Bousculade / projection
 Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral
 “Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
 Clés aux bras douloureuses
 Coups de pieds, coups de poings, gifles
 Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
 Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
 Coups sur les oreilles
 Étranglement
 Doigts retournés
 Arrosage
 Morsures de chien
 Tirage par les cheveux
 Serrage douloureux des colsons ou des menottes
 Tirage par les colsons ou des menottes
 Sévices sexuels
 “Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police)
 Usage de gants
XUsage d’arme à feu
 Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
 Usage de FlashBall
 Usage de grenade assourdissante
 Usage de grenade de désencerclement
 Usage de grenade lacrymogène
 Usage de LBD40
 Usage de matraques
 Usage de spray lacrymogène
 Usage de Taser
 Usage de tranquillisants
 Disparition
Violences psychologiques
 Accusation de trouble à l’ordre public
 Accusation d’entrave à la circulation
 Accusation de rébellion
 Accusation de coups à agent
 Accusation de menace à agent
 Accusation d’injure à agent
 Accusation de manque de respect
 Accusation de refus d’obtempérer
 Agressivité, manque de respect, insultes
 Intimidation, chantage, menaces
 Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
 Intimidation ou arrestation des témoins
 Obstacle à la prise d’images
 Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
 Position inconfortable prolongée
 Non-assistance à personne en danger
 Prise de photos, empreintes, ADN
 Menace avec une arme de poing
 Tir dans le dos
 Charge sans avertissement
 Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
 Course-poursuite
 Propos sexistes
 Propos homophobes
 Propos racistes
 Intervention dans un lieu privé
 Problèmes de santé mentale
 Harcèlement
 Fouille
 Perquisition
 Violences de la part de collègues policiers
 Passivité des collègues policiers
 Défaut ou refus d’identification des policiers
 Refus de prévenir ou de téléphoner
 Refus d’administrer un éthylotest
 Refus de serrer la ceinture pendant le transport
 Refus d’acter une plainte
 Refus de soins ou de médicaments
XMensonges, dissimulations, disparition de preuves
 Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
 Flexions à nu devant témoins
 Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
 Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
 Privations pendant la détention (eau, nourriture)
 Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
 Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
 Pression pour signer des documents
 Absence de procès-verbal
 Complaisance des médecins

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