30 avril 2021 – Marseille
Lui : 23 ans, tabassé, insulté, tiré par les cheveux.
Elle : 32 ans, bousculée, gazée
Les flics ont débarqué dans le 1er arrondissement où se déroulait une « soirée sauvage » dans un appartement. Eliot, un musicien, essaie de s’échapper par les échafaudages, mais il est vite rattrapé. Son calvaire commence : d’abord une petite claque, puis il prend un coup de poing de l’un des agents qui l’envoie contre le capot d’une voiture. Il est maintenu face contre le capot par 2 agents, dont le cogneur qui lui envoie encore quelques directs tout en l’étranglant de la main sur le cou, pendant que l’autre tient Eliot. Le second agent l’attrape alors par le cou par derrière et l’étouffe tout en faisant porter tout son poids sur lui, lui écrasant le visage contre le capot, tandis que les 2 autres lui tordent les bras pour lui passer les pinces.
Pendant ce temps, sa compagne qui s’est approchée devant les cris d’Eliot, et essaye d’intercéder, se fait repousser sans ménagement par un 4ème grognard, une brutasse qui finit par la projeter en arrière jusqu’à la faire tomber, et est à deux doigts d’en faire autant d’un témoin qui tentait de lui faire entendre raison. Comme elle revient à nouveau vers son compagnon, il sort cette fois sa gazeuse et l’asperge copieusement à bout portant, avant de la faire tomber à nouveau.
Finalement Eliot est emmené menotté et tiré par les cheveux jusqu’à une voiture banalisée ou on l’enfourne brutalement, avant que le premier agent frappeur n’entre à son tour. On devine alors à ses mouvements qu’il doit encore « maîtriser » sa prise menottée, et on a mal pour Eliot. En tous cas, il aura le visage tuméfié.
Aucun des collègues présents n’a tenté de calmer le jeu, de réfréner ces 3 flics violents, et qui manifestement sur la vidéo ont l’habitude de ce genre de situations et pas de complexes à abuser de leur fonction et de leur force physique.
Le couple sera finalement emmené au commissariat de Noailles et y restera pendant 40 heures. Il en ressortira samedi soir avec un simple rappel à la loi.
Le policier qui aurait commis les violences estime avoir fait usage de la force nécessaire. L’avocat de la compagne violentée indique avoir saisi l’IGPN. Il se dit disposé à aller jusqu’au bout.
Encore un exemple où, en l’absence de cette vidéo opportunément filmée par une voisine, les gentils soldats à Macron s’en tireraient à bon compte (rappelez-vous, « il n’y a pas de violence systémique dans la police, c’est faux !« ). Mais ce qu’on voit ici ce ne sont pas des policiers : ce sont des brutes assermentées qui fonctionnent en meute, se couvrent entre elles, n’ont aucun désir de désescalade une situation tendue et n’hésitent pas à punir eux-mêmes des gens dont l’attitude ne leur convient pas, quand bien même les victimes ne montrent aucune véhémence. Pire : voyant (et entendant) qu’ils infligent la souffrance, ils continuent, et leurs collègues de laisser faire. Bref des fachos et des lâches. Seul leur brassard sur ces images les distinguait de vilains identitaires, de guards, de skinheads en maraude.
Et c’est la police qui trinque dans l’opinion à ne pas faire le ménage. Juste retour des choses. Bis repetita ad infinitum…
Violences physiques
Grenade de désencerclement | |
Taser | |
Tir de LBD | |
X | Coups de pieds, coups de poings, gifles |
X | Pieds/genoux sur la nuque, le thorax ou le visage |
X | Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e |
Coups sur les oreilles | |
X | Étranglement |
X | Clés aux bras douloureuses |
Doigts retournés | |
Usage de matraques | |
Morsures de chiens | |
X | Usage de spray lacrymogène |
Tirage par les cheveux | |
Arrosage | |
Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Usage de gants | |
X | Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation de rébellion | |
Accusation de coups à agent | |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Menace avec une arme de poing | |
X | Agressivité, manque de respect, insultes |
Refus de soins ou de médicaments | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Violences de la part de collègues policiers | |
X | Passivité des collègues policiers |
Défaut ou refus d’identification des policiers | |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Pression pour signer des documents | |
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels | |
Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Complaisance des médecins | |
Absence de procès-verbal |
- 03.05.2021 – Fin de la garde à vue
- 30.04.2021 – Tabassage et arrestation d’Eliot et de sa compagne