7 décembre 2006, Corbeille-Essonnes
35 ans. Laissé seul, avec plus de 2,6 grammes d’alcool dans le sang sur la berge de la Seine par des policiers : décédé par noyade
Guillaume Perrot, acteur et dramaturge, a disparu dans la Seine le à Corbeil-Essonnes. Son corps a été retrouvé le , non loin du lieu où il avait disparu. Il a été enterré le .
Le 7 décembre 2006, une patrouille de trois policiers récupère Guillaume dans un immeuble du centre-ville de Corbeil. L’artiste est mal en point. Très déprimé, il a beaucoup bu et pris des médicaments. Mais, au lieu de le conduire à l’hôpital, les forces de l’ordre le laissent sur un banc, au bord de la Seine. Et Guillaume finit par entrer dans l’eau et se noyer. Ils ont été placés en garde à vue par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
« Il en aura fallu, du temps! L’instruction a beaucoup traîné et nous aurions préféré que l’affaire aille devant les assises. Mais l’important, c’est que les policiers soient jugés et s’expliquent. » Après quatre ans de bataille judiciaire, Anne Perrot va enfin pouvoir assister au procès des trois policiers qu’elle estime responsables de la noyade de son frère Guillaume. Trois fonctionnaires de Corbeil-Essonnes vont être jugés pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence » par le tribunal correctionnel d’Evry le 28 mars.
Pour sa famille, les fonctionnaires ont commis une faute professionnelle. « Quand les policiers interpellent quelqu’un en état de faiblesse, ils n’ont pas le droit de le lâcher dans la nature, souligne Me Yann Choucq, l’avocat de la famille Perrot. Ils doivent le conduire aux urgences, puis en cellule de dégrisement. Mais là, ils étaient pressés. Il y avait une urgence aux Tarterêts, et l’un des policiers devait récupérer sa voiture au garage avant la fermeture. » Et l’avocat de pointer l’inconscience de ces trois hommes pourtant expérimentés : « Alors qu’ils repartaient, ils ont vu que Guillaume se levait et s’approchait du fleuve. Ils ont fait marche arrière, l’ont rassis et sont repartis ! »
Pour l’avocat des trois fonctionnaires, Guillaume a lui-même demandé à être déposé dans Corbeil. « Il a dit aux policiers qu’il ne voulait pas aller au commissariat », précise Me Raoul Briolin. Ce que conteste le père de la victime : « Guillaume n’était pas en état de formuler une demande claire, assure Yvon Perrot. Il avait presque 3 g d’alcool par litre de sang, il était sous médicament et venait de faire une crise d’épilepsie. »
Raoul Briolin assure que « la faute des policiers n’est pas démontrée ». En 2009, un rapport de la Commission nationale de la déontologie de la sécurité avait pourtant estimé que « les trois fonctionnaires ont contrevenu à l’article 8 du Code de déontologie de la police ».
Violences physiques
Arrestation | |
Détention | |
Bousculade / projection | |
Plaquage ventral mise à plat-ventre / décubitus ventral | |
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux) | |
Clés aux bras douloureuses | |
Coups de pieds, coups de poings, gifles | |
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage | |
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
Coups sur les oreilles | |
Étranglement | |
Doigts retournés | |
Arrosage | |
Morsures de chien | |
Tirage par les cheveux | |
Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Sévices sexuels | |
“Tamponnage » / “Parechocage“ (percussion par un véhicule de police) | |
Usage de gants | |
Usage d’arme à feu | |
Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb) | |
Usage de FlashBall | |
Usage de grenade assourdissante | |
Usage de grenade de désencerclement | |
Usage de grenade lacrymogène | |
Usage de LBD40 | |
Usage de matraques | |
Usage de spray lacrymogène | |
Usage de Taser | |
Usage de tranquillisants | |
Expulsion | |
Disparition |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation d’entrave à la circulation | |
Accusation de rébellion | |
Accusation de coups à agent | |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Accusation de manque de respect | |
Accusation de refus d’obtempérer | |
Agressivité, manque de respect, insultes | |
Intimidation, chantage, menaces | |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet | |
Position inconfortable prolongée | |
X | Non-assistance à personne en danger |
Prise de photos, empreintes, ADN | |
Menace avec une arme de poing | |
Tir dans le dos | |
Charge sans avertissement | |
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière) | |
Course-poursuite | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Intervention dans un lieu privé | |
X | Problèmes de santé mentale |
Harcèlement | |
Fouille | |
Perquisition | |
Violences de la part de collègues policiers | |
Passivité des collègues policiers | |
Défaut ou refus d’identification des policiers | |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Refus de soins ou de médicaments | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels | |
Pression pour signer des documents | |
Absence de procès-verbal | |
Complaisance des médecins |
- 13.09.2012 – Condamnation par la cour d’appel de Paris des trois policiers à des peines de 6 et 8 mois avec sursis pour “homicide involontaire“
- 00.07.2011 – Appel des trois policiers
- 04.07.2011 – Ordonnance d’incompétence du tribunal correctionnel d’Evry; demande de qualification en “délaissement de personne hors d’état de se protéger ayant provoqué la mort“, passibles de la cour d’assises
- 28.03.2011 – Ouverture du procès des trois policiers devant le tribunal correctionnel d’Evry pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence »
- 05.01.2007 – Confirmation de li’dentité du corps repâché par l’autopsie
- 31.12.2006 – Le corps de Guillaume est retrouvé dans la Seine
- 11.12.2006 – Ouverture d’une enquête confiée à l’IGPN par le parquet d’Evry sur les circonstances de la “disparition inquiétante” de Guillaume
- 07.12.2006 – Disparition de Guillaume
- Avocats : Yann Choucq
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- Dernière mise à jour : il y a 1 jour - Publié le