26 janvier 2019 – Place de la Bastille, Paris
Atteint par une grenade de désencerclement : éborgné
Acte XI des Gilets Jaunes – Paris Bastille
Proche d’Eric Drouet, décrit comme « le symbole du pacifisme, déterminé, collectif, toujours au rendez-vous, une belle âme et un grand cœur! », Jérôme diffuse la fin de manifestation en direct sur FB au milieu de la place de la Bastille, où différents cortèges convergent.
Il filme un groupe de flics quand une grenade lancée dans sa direction explose à moins de cinq mètres. « L’œil est éclaté », entend-on répéter un témoin dans la vidéo. Selon les images, Jérôme ne constitue pourtant pas une menace sérieuse et est silencieux quand il est visé.
Les Street Medics » le prennent en charge puis les secours le transportent sur un brancard vers un camion de sapeurs-pompiers. L’évacuation est filmée par la journaliste indépendante Stéphanie Ro.
La version des flics
« Le gardien de la paix soutient de manière constante depuis le début de cette procédure avoir agi en état de légitime défense », a déclaré Me Sébastien Journé, qui défend Brice C. avec Me Gilles-William Goldnadel.
Brice C. plaide la légitime défense…
La version de la victime, de la famille et des témoins
Le service de presse en ligne INDEX a obtenu accès à des centaines de vidéos et documents, qu’il a analysés pour produire une reconstitution détaillée des circonstances de la mutilation. Images des caméras-piétons des policiers, images de caméra de surveillance inédites, modélisation à l’appui, rapports de l’IGPN,…
Contrairement à ce qu’affirme la défense du flic mis en cause, les projectiles visibles dans les vidéos de l’incident sont tous postérieurs au lancer de la grenade. Celle-ci n’a donc pas été lancée « en riposte » à des projectiles.
La version de la justice
Cinq ans après les faits, le parquet de Paris a requis le 24 septembre 2024 un procès devant la cour criminelle départementale pour un Brice C.
D’après ces sources confirmant Mediapart, le parquet de Paris a requis contre Brice C., qui a plaidé la légitime défense, un procès pour violences avec arme, par personne dépositaire de l’autorité publique, ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente. Il s’agit d’un crime passible de quinze ans de prison.
Violences physiques
Coups de pieds, coups de poings, gifles | |
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage | |
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e | |
Coups sur les oreilles | |
Étranglement | |
Clés aux bras douloureuses | |
Doigts retournés | |
Arrosage | |
Morsures de chien | |
Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV) | |
« Pliage » (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux) | |
« Tamponnage » (percussion par un véhicule de police) | |
Tirage par les cheveux | |
Serrage douloureux des colsons ou des menottes | |
Tirage par les colsons ou des menottes | |
Usage de gants | |
Usage d’arme à feu | |
Usage de « Bean bags » (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb) | |
Usage de FlashBall | |
Usage de grenade assourdissante | |
X | Usage de grenade de désencerclement |
Usage de grenade lacrymogène | |
Usage de LBD40 | |
Usage de matraques | |
Usage de spray lacrymogène | |
Usage de Taser |
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public | |
Accusation de rébellion | |
Accusation de coups à agent | |
Accusation de menace à agent | |
Accusation d’injure à agent | |
Menace avec une arme de poing | |
Agressivité, manque de respect, insultes | |
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet | |
Propos sexistes | |
Propos homophobes | |
Propos racistes | |
Violences de la part de collègues policiers | |
Passivité des collègues policiers | |
Défaut ou refus d’identification des policiers | |
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation | |
Intimidation ou arrestation des témoins | |
Obstacle à la prise d’images | |
Refus de prévenir ou de téléphoner | |
Refus d’administrer un éthylotest | |
Refus de serrer la ceinture pendant le transport | |
Refus d’acter une plainte | |
Refus de soins ou de médicaments | |
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves | |
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe | |
Flexions à nu devant témoins | |
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention | |
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention | |
Pression pour signer des documents | |
Absence de procès-verbal | |
Privations pendant la détention (eau, nourriture) | |
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière) | |
Complaisance des médecins | |
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière) | |
Position inconfortable prolongée |
- 26.09.2024 -Cour criminelle départementale : le Parquet requiert contre Brice C., un procès pour violences avec arme, par personne dépositaire de l’autorité publique, ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente
- 11.03.2021 – La Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) du tribunal judiciaire de Paris allou 30.000 € d’indemnisation provisoire
- 14.01.2021 – Mise en examen de Brice C. pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ».
- 26.01.2019 – Agression sur Jérôme
- Avocats : Arié Alimi
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- Dernière mise à jour : il y a 3 jours - Publié le