Le 13 août 2020, un policier d’Agen aurait porté des coups à un jeune marocain de 20 ans devant la maison d’arrêt lors de son interpellation et de son placement en garde à vue, après avoir tenté de jeter des objets par-dessus le mur d'enceinte.
Une jeune femme a filmé la scène de la rue Montaigne avec son smartphone, rapporte La Dépêche du Midi. Cette vidéo de 29 secondes a été projetée à l’audience. « Tu as vu le coup de pied ! Je suis choquée », peut-on entendre.
Les services du procureur de la République d’Agen ont saisi l’IGPN, et une enquête interne est menée. L’expertise a révélé que le policier a asséné un coup de pied à l’épaule et au visage de la victime. « Je ne voulais pas nuire à son intégrité physique J’ai tenté un balayage, mais j’étais déséquilibré », insiste le policier. « Pourtant sur la vidéo c’est très visible. Quand vous le frappez il est menotté et tenu par vos collègues », insiste aussi le tribunal.
Un soupçon de faux en écriture portant sur le procès-verbal d’interpellation rédigé par un autre policier au commissariat d’Agen est soulevé lors de l’audience. Le deuxième policier qui a comparu jeudi est l’auteur du premier procès-verbal.
Les magistrats du tribunal gersois lui ont aussi reproché la rédaction de PV à géométrie variable. Le troisième fonctionnaire mis en cause devait également s’expliquer sur un PV litigieux mais également des violences présumées en cellule de garde à vue contre le jeune marocain interpellé la veille au soir. Il reconnaît ces faits, mais pas le faux en écriture.
Le jeune marocain est en prison depuis novembre dernier et y restera jusqu’en mars 2022 pour des violences avec arme commises à Bordeaux, assorties à des outrages sur des policiers. Il a suivi l’audience en visioconférence depuis l’établissement pénitentiaire.
Le procureur de la République a requis des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer à titre temporaire pendant trois mois pour les mis en cause.