Le manifestant est-il soluble dans le gaz lacrymo ? Premier outil des forces de l'ordre pour la dispersion/répression des manifs, le gaz CS interroge de plus en plus la société civile, les scientifiques... et les flics, qui y sont soumis aussi. Ce qu'a trouvé Libération....
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[Transcription de la vidéo :]
Si vous avez mis les pieds dans une manifestation contre la réforme des retraites, il y a de grandes chances que vous ayez été exposé au gaz lacrymogène.
Depuis plusieurs années, cette arme est utilisée presque systématiquement pour disperser les manifestants. Pourtant, des chercheurs, des observateurs et même des policiers les considèrent dangereux. Aucune étude n’a été menée pour déterminer les effets à long terme de ce gaz sur la santé.
Vous n’avez pas de moyens de sortir du nuage ? Là il existe un risque très très sérieux pour votre santé. Vraiment, ce cocktail de gaz non testé dans des quantités extrêmes sans avoir vraiment aucune connaissance de l’impact que ça sur la santé à long terme… Le foie, les reins et surtout le cerveau peuvent avoir des atteintes.
Une Victime :
« La plus grosse prise de gaz lacrymogène c’était là, le soir du 20 mars. Je rentre chez moi et je passe une nuit horrible avec les yeux qui pleurent. Des éternuements en continu Même jusqu’à avoir des diarrhées quoi.
La nuit suivante c’est pareil Je dors mal, et donc le mercredi, je décide de prendre rendez-vous chez le médecin. La médecin me dit très vite : il n’y a pas de bactéries, il n’y a pas de virus. C’est quand je lui explique que, le lundi soir, j’étais en manifestation, que j’ai été exposée au gaz lacrymogène Que moi je fais le lien. Elle, elle ne l’affirme pas elle me dit : c’est possible. Et elle me met juste sous anti-allergène pendant 30 jours. »
Patxi, Street Medic depuis 4 ans. Il intervient très souvent dans les manifestations à Bordeaux :
« Les manifestations commencent très régulièrement place de la Bourse. Et justement, ce sont il y a deux rues parallèles qui permettent d’accéder au centre-ville. Dès lors que les manifestants essaient de se rapprocher de ces endroits-là, systématiquement, à ce moment là, les forces de l’ordre emploient des grenades lacrymogènes. Tout le quartier était cerné Il y avait un nassage assez important de toute la place Il y a eu des échanges entre les manifestants et les forces de l’ordre Les forces de l’ordre ont immédiatement répliqué par l’utilisation non seulement de LBD mais aussi l’utilisation de gaz. Et malgré nos masques on n’y voyait pas à un mètre. J’ai le souvenir justement en tête d’un manifestant Elle n’arrivait pas ni à se repérer, qu’elle n’arrivait pas non plus à se relever On s’est évidemment posé des questions. Savoir si cette personne allait réussir à s’en sortir. Il y avait une détresse respiratoire, respiration rapide et superficielle, et puis des sensations, cette sensation intense qui était causée par la peur de mourir… »
Guillaume Groult fait partie de la police scientifique. Il est secrétaire général d’un syndicat Il s’intéresse de près l’usage du gaz lacrymogène :
« Dans une grenade lacrymogène il y a une multitude de composants chimiques dont le fameux CS. C’est lui qui cause les picotements dans les yeux et les poumons. C’est pas simplement du gaz qui vous fait pleurer qui pique les poumons. C’est aussi quelque chose qui est absorbé Donc au cours du temps un risque peut s’établir.
Pour pouvoir parler d’empoisonnement il faut bien quand même bien prendre le recul par rapport à ça, il faut que les conditions soient extrêmement délétères. Si vous ne vous trouvez pas dans un cas où toutes les conditions de sécurité sont réunies, si par exemple la foule est bloquée Donc elle se retrouve à être forcée à rester au sein d’un nuage Le risque va augmenter.
Si d’autres munitions sont tirées entre temps, le nuage va devenir plus dense, le risque va augmenter En temps normal, non, vous n’êtes pas censé en avoir peur Par contre, s’il se produit quelque chose non sécuritaire, là il peut commencer y avoir des problèmes. »
Alexander Samuel est docteur en microbiologie après le mouvement des gilets jaunes il a monté un dossier de 127 pages avec un chercheur du CNRS sur le gaz lacrymogène et le CS :
« Cette molécule est également absorbée par la peau et par les voies respiratoires. Et ensuite à l’intérieur du corps, il est coupé en morceaux, et un des morceaux c’est du cyanure. Le cyanure bloque la chaîne respiratoire On appelle ça la chaîne respiratoire, e c’est comme si on n’arrivait pas à utiliser son oxygène. Il va se mettre à la place de l’oxygène, et donc on va continuer à absorber de l’oxygène, mais on va pas pouvoir l’utiliser. C’est comme si on nous étranglait.
Quand on nous étrangle, on n’a pas d’oxygène qui est porté aux différents organes, il peut y avoir ce qui s’appelle un stress oxydatif qui va causer des dégâts à l’organisme. Le foie, les reins et surtout le cerveau peuvent avoir des atteintes. Parce que c’est l’organe qui consomme le plus d’oxygène, qui a besoin de plus d’énergie pour fonctionner. »
Un groupe de chercheurs de l’Université de Londres a étudié une manifestation du mouvement Black lives matters le 9 juin 2020 aux États-Unis Un jour où la police américaine a tiré 138 grenades lacrymogènes le Tear Gas Tuesday :
« On a simulé le mouvement du gaz lacrymogène ce jour-là. Sur ces 15 points de mesure, le seuil de 2 mg par mètre cube au-delà duquel l’exposition est considérée comme immédiatement dangereuse pour la vie et la santé par les agences fédérales américaines. Ce seuil a été dépassé. La concentration maximale qu’on a pu observer dans l’air était d’environ 4500 mg par mètre cube. Les manifestants étaient soumis à des concentrations qui sont extrêmement élevées de produits chimiques dangereux à des niveaux qui sont considérés comme mettant vraiment leur vie en danger. »
Guillaume Groult :
“Là on est on est quasiment sur de l’empoisonnement Si lors des événements de manifestation à Portland. On est sur du 4500 mg par mètre cube de gaz. Là vous avez un risque de toxicité aigu, associé à l’absorption de gaz lacrymogène Parce que potentiellement associé au fait d’absorber du cyanure, de métaboliser du cyanure 4500 mg par mètre cube : si vous n’avez pas de moyen de sortir du nuage, là il existe un risque très très sérieux pour votre santé »
La police américaine a donc atteint des taux dangereux avec 138 munitions. Pour plusieurs CRS français joints pour notre enquête, cette quantité de grenades lacrymogènes est presque risible par rapport à ce qui est utilisé pendant la contestation contre la réforme des retraites.
Ce qu’on observe, c’est que les particules de CS peuvent rester dans l’air bien après leur déploiement initial des munitions Elles peuvent se déposer assez loin de leur source, près d’écoles, de restaurants, dans les habitations aux alentours. On a également pu observer, ou dans les témoignages, des personnes qui ne faisaient pas partie des manifestations. Qui, passivement, ont été exposées à des concentrations de gaz qui leur ont causé des symptômes similaires à ceux des manifestants, mais depuis leur domicile…
« À la suite des manifestations, on recense tout un éventail de symptômes : l’asthme, les brûlures chimiques, les lésions pulmonaires, les troubles sur le cycle mensuel…
C’est quelque chose qui revient très souvent En revanche, ce qui est vraiment important de noter c‘est qu’aujourd’hui, nous avons très peu d’études faites sur l’impact des agents chimiques sur la santé à long terme, c‘est pour moi, déjà, la source du problème Ce qui se passe, c’est que les forces de police déploient sur des manifestants ce cocktail de gaz non testé dans des quantités extrêmes , sans avoir aucune connaissance de l’impact que ça a sur la santé à long terme. »
La Victime :
« Je pense que c’est le plus compliqué : c’est l’incertitude liée aux effets du gaz lacrymogène. Je suis atteinte d’endométriose A chaque cycle menstruel, depuis le mois de janvier, j’ai l’impression que chaque cycle est plus difficile et plus douloureux. Parfois je me demande : est-ce que le gaz lacrymo n’aurait pas un impact.
C’est l’incertitude de me dire : je ne sais pas aujourd’hui, si je veux tenter de comprendre quels sont les effets des gaz lacrymogènes sur moi, je sais pas vers qui me tourner. Je sais pas quoi lire Je ne sais pas quelles sont les sources fiables pour connaître les effets des gaz lacrymogènes. Du fait qu’il existe des situations dans lesquelles le gaz lacrymogène n’est pas sans danger. »
Guillaume Groult :
« Oui il peut y avoir une toxicité très importante qui peut être impliquée. Nécessairement, normalement, on devrait avoir des données extensives sur sa sécurité d’usage et sur les éventuels risques associés. Même lorsqu’ils sont rares, de manière à pouvoir suivre les personnes exposées en cas de difficultés médicales, les personnels en cas de maladie professionnelle, et de pouvoir les former, leur exposer, leur expliquer l’existence de ces risques.
Ces données-là, à ma connaissance du moins, on ne les a pas, Ce n’est pas une question d’avoir des personnes en face qui pensent à mal, C’est une question de savoir comment les a formées, et ce qu’on leur a dit. Si on ne leur a rien dit… »
Aujourd’hui, l’utilisation du gaz lacrymogène en France interroge les observateurs internationaux :
Amnesty International :
« Dans le droit international, le gaz lacrymogène doit être utilisé comme le dernier recours dans les situations de violence généralisée On voit souvent qu’en France, c’est utilisé en premier recours. C’est quasiment le seul moyen, la seule tactique utilisée par les forces de l’ordre pour disperser les gens. Ceci peut être potentiellement considéré comme un traitement cruel, inhumain et dégradant parce que l’objectif de l’utilisation du gaz lacrymogène, en principe, c’est de disperser les gens. S’il n’y a pas des chemin, pas d’option, de rue, pour disperser , alors cet objectif ne peut pas être réalisé.
La surutilisation du gaz lacrymogène, ses risques potentiels sur la santé et la peur que ça peut inspirer aux manifestants, tout cela contribue à entraver le droit de manifester en France. Cela mérite des enquêtes indépendantes pour effectuer des changements, des changements dans les lois, dans les règles de l’utilisation du gaz lacrymogène, pour mieux protéger le droit de manifester en France. C’est urgent.”
La Victime :
« La plus grande question, c’est de savoir comment je peux retourner en manifestation de manière sereine, en sachant qu’aujourd’hui, le gaz lacrymogène est utilisé quasiment à chaque manifestation. Tout ce sujet pour moi, ce sont plein de points d’interrogation dans ma tête. Je suis encore déterminée, mais il est possible que j’arrête d’aller en manifestation Je ne sais pas, on verra… »
Atteint à l’oeil par un morceau de grenade lacrymo tirée au lanceur : griffure de la cornée, inflammation de la rétine et ulcère de la paupière inférieure gauche
LES FAITS
VIOLENCES
Violences physiques
Grenade de désencerclement
X
Grenade lacrymogène
Taser
Tir de LBD
Coups de pieds, coups de poings, gifles
Pieds/genoux sur la nuque, le thorax ou le visage
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
Coups sur les oreilles
Étranglement
Clés aux bras douloureuses
Doigts retournés
Usage de matraques
Morsures de chiens
Usage de spray lacrymogène
Tirage par les cheveux
Arrosage
Serrage douloureux des colsons ou des menottes
Tirage par les colsons ou des menottes
Usage de gants
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de menace à agent
Accusation d’injure à agent
Menace avec une arme de poing
Agressivité, manque de respect, insultes
Refus de soins ou de médicaments
Propos sexistes
Propos homophobes
Propos racistes
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers
Défaut ou refus d’identification des policiers
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
Intimidation ou arrestation des témoins
Obstacle à la prise d’images
Refus de prévenir ou de téléphoner
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Pression pour signer des documents
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
Journaliste de l’agence de presse turque Anadolu Agency, atteint par un tir de grenade lacrymogène qui a traversé son masque : gravement blessé à l’oeil
LES FAITS
VIOLENCES
Violences physiques
Grenade de désencerclement
X
Grenade lacrymogène
Taser
Tir de LBD
Coups de pieds, coups de poings, gifles
Pieds/genoux sur la nuque, le thorax ou le visage
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
Coups sur les oreilles
Étranglement
Clés aux bras douloureuses
Doigts retournés
Usage de matraques
Morsures de chiens
Usage de spray lacrymogène
Tirage par les cheveux
Arrosage
Serrage douloureux des colsons ou des menottes
Tirage par les colsons ou des menottes
Usage de gants
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de menace à agent
Accusation d’injure à agent
Menace avec une arme de poing
Agressivité, manque de respect, insultes
Refus de soins ou de médicaments
Propos sexistes
Propos homophobes
Propos racistes
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers
Défaut ou refus d’identification des policiers
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
Intimidation ou arrestation des témoins
Obstacle à la prise d’images
Refus de prévenir ou de téléphoner
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Pression pour signer des documents
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
41 ans. Atteint par une grenade lacrymogène PLMP7 alors qu’il discutait avec d’autres manifestants : éborgné
LES FAITS
Acte 53 des Gilets Jaunes / Anniversaire
La scène s’est déroulée à 15h40, place d’Italie, où a eu lieu la plus grosse partie de la manif parisienne de samedi. Sur une video très violente, on voit Manu discutant tranquillement avec deux autres manifestants et recevoir un tir de grenade lacrymogène en plein visage.
« On était nassés par les policiers, mais tranquilles à l’écart, en train de parler de banalités. On voit sur la vidéo qu’il n’y a pas beaucoup de gens autour de nous. On a même pas eu le temps de voir arriver le projectile”, explique sa compagne Séverine à CheckNews.
Fred, le street medic qui s’est occupé de Manu :
«D’un seul coup la cartouche est arrivée, hyper vite. Au moment de l’impact, en voyant les étincelles, j’ai su que ce n’était pas un tir de LBD. On a pensé que c’était un palet de lacrymo mais en fait c’est la cartouche. La victime pouvait marcher, donc on l’a soutenue et installée pas loin des grillages qui bordent le centre de la place. […] Il souffrait extrêmement. […] Le tir vient plutôt du côté CRS et police nationale. Comme on ne voit pas le départ du tir, difficile d’être sûr […] Au début je constate que l’arcade saigne abondamment et que l’œil présente un hématome important, gonflé au niveau de la paupière. J’ai rapidement fait un point de compression sur l’arcade. En retirant doucement la compresse, il y avait, en plus du sang, une substance vitreuse et translucide qui ne pouvait venir que de l’œil.r».
En dépit de deux passages dans les hôpitaux (aux urgences ophtalmologiques de l’hôpital Cochin, urgences de Lille), Manu a finalement perdu l’usage de son œil. « Son globe oculaire était coupé de part et d’autre à cause de la violence de l’impact. Et par la suite, il perdra sûrement aussi l’œil ».
Intérimaire dans l’automobile, Manu, habitué des manifs de gilets jaunes depuis un an, était venu manifester à Paris avec sa compagne depuis Valenciennes. “On veut vivre de nos salaires, et on se bat aussi pour nos enfants. On en a quatre chacun “…
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique avec armes ayant entraîné une interruption temporaire de travail de plus de huit jours ».
VIOLENCES
Violences physiques
Grenade de désencerclement
X
Grenade lacrymogène
Taser
Tir de LBD
Coups de pieds, coups de poings, gifles
Pieds/genoux sur la nuque, le thorax ou le visage
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
Coups sur les oreilles
Étranglement
Clés aux bras douloureuses
Doigts retournés
Usage de matraques
Morsures de chiens
Usage de spray lacrymogène
Tirage par les cheveux
Arrosage
Serrage douloureux des colsons ou des menottes
Tirage par les colsons ou des menottes
Usage de gants
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de menace à agent
Accusation d’injure à agent
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
Menace avec une arme de poing
Agressivité, manque de respect, insultes
Refus de soins ou de médicaments
Propos sexistes
Propos homophobes
Propos racistes
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers
Défaut ou refus d’identification des policiers
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
Intimidation ou arrestation des témoins
Obstacle à la prise d’images
Refus de prévenir ou de téléphoner
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Pression pour signer des documents
Confiscation, détérioration, destruction des effets personnels
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
Complaisance des médecins
Absence de procès-verbal
PROCÉDURE
18.11.2019 – Saisie de l’IGPN par le Préfet Lallemand à la demande du Ministère de l’Intérieur; Ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet de Paris pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique avec armes ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours.
1er décembre 2018, 12 rue des Feuillants – Marseille
80 ans. Atteinte par un tir de grenade lacrymogène : décédée
Manif contre l’habitat indigne et le mal logement
Le 1er décembre 2018, à l’appel du Collectif du 5 novembre créé suite à l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, plus de 15 000 Marseillais.e.s manifestent contre l’habitat indigne et le mal logement qui a coûté la vie à 8 habitants du quartier de Noailles, soutenus par les Gilets Jaunes qui font alors la jonction lors de l’acte III.
Après avoir dispersé la manifestation devant la mairie et sur le Vieux-Port de Marseille, les forces de l’ordre repoussent les manifestant.e.s vers le haut de la Canebière.
Surnommée « Mama Zina » par ses proches, Zineb est chez elle, au quatrième étage du 12 rue des Feuillants. Elle prépare son dîner en discutant au téléphone avec sa fille Milfet, qui se trouve alors à Alger. Beaucoup de gaz lacrymogène entre par la fenêtre de sa chambre ouverte, qui donne sur la Canebière. À 18:57, Zineb se dirige vers la fenêtre pour la fermer. Elle met le haut-parleur de son téléphone qu’elle pose sur le radiateur situé sous la fenêtre afin de continuer la conversation en ayant les mains libres, et passe la tête par la fenêtre pour regarder dans la rue avant de la fermer.
Elle voit alors deux policiers sur la Canebière, au croisement de la rue des Feuillants devant l’enseigne C&A. L’un d’entre eux tient un lance-grenade braqué en sa direction. Leurs regards se croisent quelques instants : son visage n’est pas masqué. « Je pourrai le reconnaître » a-t-elle affirmé à sa fille Milfet et à son amie Imen. Puis, elle reçoit une grenade lacrymogène sur l’hémiface droit de son visage. Les deux policiers montent alors en voiture et s’éloignent des lieux.
Immédiatement, elle déclare à sa fille Milfet inquiète d’entendre ses cris : «Il m’a visée, le policier m’a visée! » Malgré le choc de l’impact, Zineb reste debout et éteint le début d’incendie provoqué par les palets incandescents libérés par la grenade. Dans une pièce de 12 mètres carrés noyés par 800 mètres cubes de gaz, et en pleine hémorragie, elle piétine seule les étincelles qui brûlent au sol.
Sa voisine du dessous, alertée par ses cris, monte immédiatement lui porter assistance tandis que son amie Imen, prévenue par sa fille Milfet, appelle les pompiers dont la caserne est située à moins de 200 mètres sur la Canebière. Elle devra les rappeler trois fois, et ils mettront 1 heure 20 à venir lui porter secours. Pendant ces 80 minutes, Zineb les attend assise sur les marches du palier du 3ème étage, contenant une hémorragie importante à l’aide de nombreuses serviettes éponge fournies par sa voisine Nadjia.
Lorsque les pompiers arrivent enfin, un policier est avec eux et réclame les clés de l’appartement de Zineb, qui refuse de les lui donner. Elle explique qu’elle a déjà éteint l’incendie, fermé le gaz et coupé l’électricité. Le policier insiste et menace de forcer la porte, alors Zineb lui laisse les clés et se fait conduire à l’hôpital de la Timone peu avant 21h. Elle attend ensuite avec Imen près de 4 heures aux urgences avant d’être prise en charge pour suturer les plaies du visage dont l’hémorragie continue.
Un doute persiste sur la raison de la présence dans l’appartement d’un pompier et d’un policier pendant et après la prise en charge de Zineb par les pompiers. On ne sait pas ce qui a été fait sur la « scène de crime » à ce moment.
Au alentours de 4h du matin le 2 décembre, elle sera transférée à l’hôpital de la Conception. Avant d’être admise au bloc opératoire 10 heures plus tard, à 14 heures le 2 décembre, elle fait trois arrêts cardiaques. Son cœur parvient à redémarrer et elle reste consciente, ce qui lui permet de parler au téléphone avec Milfet alors qu’elle se trouve en service de réanimation, avant qu’on ne déclare finalement sa mort à 22:30, soit 27,5 heures après l’impact de la grenade, à l’hôpital de la Conception.
La version de la police
Au cours de l’enquête, le commandant des CRS mis en cause refuse de donner l’arme à l’origine du tir. Sur les 5 policiers porteurs d’un lance-grenades au moment des faits, aucun n’a reconnu son implication.
La version officielle parle d’un tir en cloche qui serait tombé au mauvais endroit. Les premiers constats d’enquête concluent à l’impossibilité de retrouver précisément l’auteur du tir. L’une des caméras de la ville, qui aurait pu permettre d’identifier précisément le CRS à l’origine du lancé de grenade, était en panne, le groupe d’agents concerné se disait alors incapable de dire qui, précisément, avait tiré en direction du mur d’un immeuble ce jour-là, à 30 mètres à peine et leur bonne foi n’a pas été remise en cause.
Un expert en balistique cité par Le Monde en juin 2020 avait bien repéré un tireur à partir de caméras plus lointaines mais cela ne permettait en aucun cas de déterminer l’identité du CRS en question. Selon les récits des policiers et de leur supérieur hiérarchique, acté sur procès-verbal, la cible, quoi qu’il en soit, n’était pas la vieille dame à sa fenêtre. D’après leurs versions, il s’agissait d’un tir en cloche pour disperser les manifestants au sol.
Il est totalement impossible qu’une grenade puisse occasionner de telles fractures alors qu’elle est en phase descendante, en retombée. De surcroît, l’ogive de grenade s’ouvre lorsqu’elle se situe en haut de sa trajectoire et l’ensemble des éléments la constituant (ogive + capsules de gaz lacrymogène) retombe avec une force cinétique très faible. Il ne peut y avoir d’impact dans ces conditions.
La présence d’un impact puissant susceptible de fracturer les os du visage à une distance de 30 à 40 mètres implique un « tir tendu » : la grenade est alors dans sa trajectoire montante et tirée avec un angle de 20 à 30°, soit en dessous de l’inclinaison verticale obligatoire de 30 à 45°.
Se présentent alors deux hypothèses :
soit le policier visait délibérément Zineb et a dirigé son arme en tir direct (non règlementaire) vers elle pour l’atteindre de plein fouet, ce qui impliquerait une tentative d’homicide ou un homicide volontaire,
soit le policier effectuait un « tir de façade » (non règlementaire) consistant à s’affranchir d’un obstacle en faisant rebondir la grenade sur un mur afin que les capsules lacrymogènes atteignent par rebond une foule dans un angle mort, ce qui impliquerait un homicide « involontaire ».
Au vu de la configuration des lieux, de l’angle de la rue des Feuillants par rapport à la Canebière, mais aussi des panneaux de chantier qui obstruent la visibilité sur la rue des Feuillants depuis la Canebière, l’hypothèse d’un tir de façade est crédible, dans la mesure où aucun tir direct, y compris en cloche, ne pouvait atteindre les manifestants présents plus haut dans la rue des Feuillants, très étroite et entourée d’immeubles hauts.
Sur les images produites par Désarmons-les !, on voit le champ de vision extrêmement réduit depuis la Canebière sur la rue des Feuillants. Le seul angle permettant un tir direct en cloche (règlementaire) sur une foule située plus haut dans la rue des Feuillants n’aurait jamais pu atteindre Zineb de plein fouet (sa fenêtre est située à l’endroit de la croix rouge). Sur les trois autres vues, seule l’angle depuis le centre de la Canebière ou le trottoir devant le magasin C&A permet d’atteindre la fenêtre de Zineb. Mais un tir depuis là ne peut en aucun cas atteindre les manifestants dans la rue des Feuillants, hormis par un rebonds (tir de façade). Ou alors Zineb était directement et volontairement visée…
La reconstitution ds faits par Disclose et Forensic Architecture établira que la grenade était équipée d’un lanceur de 100m, alors que l’appartement de Zineb n’était distant que de 30 mètres… L’expertise précise que l’impact a eu lieu à 37 mètres, dans la trajectoire encore montante de la grenade, à plus de 97 km/h. De type MP7, cette grenade est prévue pour évacuer un espace extérieur d’environ 1000m2.
Avant même de disposer d’éléments factuels et établis, le procureur Xavier Tarabeux a affirmé que « le décès résulte d’un choc opératoire et non d’un choc facial », ajoutant qu’« à ce stade, on ne pouvait pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès ».
La version de la Justice (?)
Fin décembre, Milfet Redouane et Imen Souames ont organisé le rapatriement du corps de Zineb, qui a été inhumé le 25 décembre à Alger. Elles ont également fait le choix de confier leur plainte à Yassine Bouzrou, qui a défendu plusieurs familles de victimes par le passé.
Le 24 avril 2019, la juge en charge de l’enquête est pointée du doigt après avoir demandé aux experts d’établir le montant de l’Incapacité Totale de Travail de Zineb . Pour autant, il n’est pas possible à ce stade de juger des avancées de l’enquête, confiée à l’IGPN. Des experts médicaux et balistiques ont été désignés dès le 10 décembre et devaient fournir un rapport en mars 2019.
En mai 2019, il n’y a toujours pas de nouvelle de ces expertises. Par conséquent, Me Bouzrou a mis en cause l’impartialité de la juridiction marseillaise et a demandé le dépaysement de l’affaire, qui a été refusé par l’avocat général près la Cour d’Appel d’Aix, Robert Gelli, le 2 mai 2019, estimant que « la requérante » ne fournit « aucun élément sérieux de nature à mettre en cause l’impartialité du magistrat instructeur saisi ».
Le 5 juin 2019, Yassine Bouzrou dépose plainte pour « faux en écriture publique aggravé » après avoir été informé que l’une des 4 caméra censée être la plus proche de l’endroit où a été effectué le tir serait inopérante : « Il est particulièrement surprenant que ce soit justement cette caméra qui ait été déclarée inopérante. La thèse malheureuse du défaut de fonctionnement de la caméra la plus proche des lieux des faits n’est pas crédible, et ce notamment au regard des manœuvres employées […]. »
Suite à l’audition par l’IGPN fin janvier des cinq CRS de Saint Etienne (CRS 50) porteurs de lanceurs Cougar le soir du 1er décembre sur la Canebière, on apprend qu’ils étaient accompagné d’un délégué du procureur de Marseille, André Ribes. Celui-ci, équipé d’un brassard « Parquet », apparaît en effet sur plusieurs vidéos.
Dans un périscope diffusé sur internet, le moment de la scène et l’atmosphère générale est retranscrite sur un laps de temps de 3 minutes correspondant au moment où les CRS arrivent au croisement de la rue des Feuillants avant de progresser plus en amont sur la Canebière : https://www.periscope.tv/w/1eaKbOZBQbXGX. Entre 14:01 et 14:09, on entend que les policiers procèdent à trois tirs de grenades à l’aide de lanceurs Cougar. S’il y a eu d’autres tirs, ils ne sont pas audibles sur cette vidéo. André Ribes apparaît à plusieurs reprises sur cette vidéo, ainsi que sur d’autres images prises plus tôt sur le vieux port.
Le 20 juin 2019, le procureur général Robert Gelli accepte à reculons le dépaysement de l’enquête : « Au moment de la manifestation, un magistrat du parquet était présent aux côtés des forces de l’ordre, ce qui, en soi, n’a aucune incidence sur les faits mais peut créer une forme de suspicion. C’est un élément que j’ignorais jusqu’alors et qui me gêne un peu. Je considère que la sérénité de la poursuite de l’information à Marseille risque d’être perturbée. Autant anticiper des polémiques inutiles. »
Le 2 juillet 2019, nouveau rebondissement dans l’affaire avec la publication d’un rapport d’autopsie réalisé par les médecins légistes du centre hospitalo-universitaire d’Alger suite au rapatriement du corps de Zineb le 25 décembre en Algérie : les professeurs Rachid Belhadj et Radia Yala affirment que « la victime présentait un important traumatisme facial imputable à l’impact d’un projectile non pénétrant », confirmant ainsi la responsabilité directe du tir dans la mort de Zineb.
Le 8 juillet 2019, Me Bouzrou annonce avoir saisi le Conseil Supérieur de la Magistrature à l’encontre du procureur Xavier Tarabeux, lui imputant des « manquements déontologiques et disciplinaires » pour avoir nié dés les premiers jours la responsabilité du « choc facial » dans le décès de Zineb, mais également pour avoir dissimulé la présence du procureur adjoint André Ribes à proximité des CRS à l’origine du tir de grenade.
Milfet Redouane et Imen Souames, accompagnées par des personnes de confiance, dont certaines sont des habitantes solidaires du quartier de Noailles, où habitait Zineb, ont constitué un comité et choisi de mener la bataille pour faire la lumière sur la mort de Zineb.
Selon France Inter, le rapport administratif final de l’IGPN, réalisé par des enquêteurs marseillais, a tenu compte de toutes les données, y compris celles de Disclose, qui ont été recoupées et ont permis d’identifier au final l’auteur du tir, comme le révèle Frédéric Charpier dans son livre.
Dans ses conclusions, selon plusieurs sources proches du dossier contactées par France Inter, l’Inspection générale de la police nationale estime que le tir à partir d’un lanceur Cougar était bien règlementaire sur le principe. Mais qu’il y avait bien un risque, que c’était “une action manifestement disproportionnée” et que l’auteur du tir ainsi que son superviseur (les CRS fonctionnent en binôme) ont fait preuve d’un “manque de discernement” à vouloir tirer dans la direction choisie. Et la directrice de l’IGPN, Brigitte Jullien va jusqu’à préconiser la convocation d’un conseil de discipline, ce qui signifie qu’il y a bien une faute professionnelle et qu’elle est d’un niveau de gravité suffisant pour justifier une telle convocation.
Des recommandations que Fréderic Veaux, le directeur général de la Police Nationale a décidé de ne pas suivre. Le patron de la police a classé le dossier sans prendre la moindre sanction au-delà d’un stage de formation continue pour les deux CRS concernés. Toujours selon nos informations, le DGPN est en désaccord avec la cheffe de l’inspection générale, estimant qu’il n’ y a rien dans le dossier qui démontre qu’il y a une faute grave. Que ce n’est d’ailleurs écrit nulle part. Et qu’au contraire, le rapport décrit bien les conditions d’exercice extrêmes dans un cadre limite insurrectionnel qui ne pouvait au milieu des fumées, en pleine nuit, qu’altérer le discernement des CRS. Et enfin, que cela ne pouvait en aucun cas leur être reproché.
En revanche, à aucun moment, les enquêteurs marseillais de la police des polices n’ont estimé que le CRS avait délibérément visé la fenêtre où apparaissait Zineb. Sur ce point-là comme sur le reste, et malgré ce classement administratif, le dossier a été transmis ces derniers jours au juge désormais en charge de cette affaire, qui a été judiciarisée à Lyon.
Le , le CRS auteur du tir mortel est mis en examen pour « homicide involontaire ».
Comité Vérité, Justice et Dignité pour ZinebRedouane
Le 28 mars 2019, Milfet Redouane sort du silence en adressant une lettre ouverte au président Macron suite à ses propos concernant Geneviève Legay, militante d’Attac blessées par des CRS le 23 mars à Nice dans le cadre d’une manifestation de gilets jaunes. Elle se prononce notamment pour l’interdiction des armes qui ont tué sa mère : « La vraie sagesse, c’est d’interdire ces armes ».
Le Comité a rencontré à Paris début avril plusieurs familles touchées par les violences d’État, des journalistes engagés, ainsi que des collectifs et personnes investies depuis plusieurs années auprès de victimes de violences policières. Milfet Redouane est notamment accueillie avec chaleur et émotion par Jérôme Rodrigues (gilet jaune éborgné par un tir de LBD lors d’une manifestation le 26 janvier 2019) et l’Assemblée parisienne des Gilets Jaunes le 9 avril 2019.
Milfet et Imen s’expriment ensemble fin avril 2019 dans une vidéo tournée par le collectif militant marseillais Primitivi, afin de revenir sur les faits et d’expliquer leur démarche 23.
Le 27 avril 2019, des manifestant-es solidaires collent une fausse plaque en hommage à Zineb par dessus le panonceau de la rue des Feuillants. Régulièrement, des hommages sont rendus à Zineb dans le cadre des commémorations des victimes de l’écroulement des immeubles de la rue d’Aubagne, dans la mesure où la mort de Zineb est intervenue en marge d’une manifestation suite à ce drame et que les victimes étaient toutes habitantes du même quartier que Zineb.
Justice et Lumière pour Zineb et ses proches !
Violences physiques
Bousculade / projection
Coups de pieds, coups de poings, gifles
Pied/genou sur la nuque, le thorax ou le visage
Coups à terre ou alors que la victime est maîtrisé.e
Coups sur les oreilles
Étranglement
Clés aux bras douloureuses
Doigts retournés
Arrosage
Morsures de chien
Plaquage ventral / mise à plat-ventre / décubitus ventral (DV)
“Pliage” (maintien d’une personne en position assise, la tête appuyée sur les genoux)
“Tamponnage” (percussion par un véhicule de police)
Tirage par les cheveux
Serrage douloureux des colsons ou des menottes
Tirage par les colsons ou des menottes
Sévices sexuels
Usage de gants
Usage d’arme à feu
Usage de “Bean bags” (un sac de coton contenant de minuscules billes de plomb)
Usage de FlashBall
Usage de grenade assourdissante
Usage de grenade de désencerclement
X
Usage de grenade lacrymogène
Usage de LBD40
Usage de matraques
Usage de spray lacrymogène
Usage de Taser
Usage de tranquillisants
Violences psychologiques
Accusation de trouble à l’ordre public
Accusation d’entrave à la circulation
Accusation de rébellion
Accusation de coups à agent
Accusation de menace à agent
Accusation d’injure à agent
Accusation de manque de respect
Accusation de refus d’obtempérer
Prise de photos, empreintes, ADN
Menace avec une arme de poing
Tir dans le dos
Charge sans avertissement
Course-poursuite
Agressivité, manque de respect, insultes
Appel à faire cesser les souffrances restés sans effet
Propos sexistes
Propos homophobes
Propos racistes
Problèmes de santé mentale
X
Non-assistance à personne en danger
Harcèlement
Arrestation
Violences de la part de collègues policiers
Passivité des collègues policiers
Défaut ou refus d’identification des policiers
Contrôle d’identité à titre vexatoire ou d’intimidation
X
Intimidation, chantage, menaces
Intimidation ou arrestation des témoins
Obstacle à la prise d’images
Refus de prévenir ou de téléphoner
Refus d’administrer un éthylotest
Refus de serrer la ceinture pendant le transport
Refus d’acter une plainte
Refus de soins ou de médicaments
Perquisition
Fouille
Mensonges, dissimulations, disparition de preuves
Déshabillage devant témoins de l’autre sexe
Flexions à nu devant témoins
Insuffisance ou absence de surveillance pendant la détention
Absence de signature du Registre des effets personnels lors de la détention
Pression pour signer des documents
Absence de procès-verbal
Détention
Privations pendant la détention (eau, nourriture)
Conditions sanitaires inappropriées pendant la détention (température, hygiène, lumière)
Complaisance des médecins
Nassage (enfermement de manifestants dans une souricière)
Position inconfortable prolongée
12.09.2024 – Mise en examen du CRS auteur du tir mortel est mis en examen pour « homicide involontaire »
01.05.2023 – Ordonnance de la juge d’instruction désignant deux experts pour déterminer la « responsabilité médicale » des pompiers et du personnel de l’hôpital dans leur prise en charge de la victime
30.10.2021 – Classement administratif sans sanction par le directeur général de la Police Nationale Fréderic Veaux, malgré l’avis de l’IGPN recommandant de la convocation d’un conseil de discipline pour une faute professionnelle grave
30.11.2020 – Reconstitution 33D par Disclose et Forensic Architecture contradisant formellement l’analyse balistique
20.05.2020 – Rapport d’expertise balistique disculpant les policiers
00.08.2019 – Dépaysement de l’affaire à Lyon
08.07.2019 – Saisie du Conseil Supérieur de la Magistrature à l’encontre du procureur Xavier Tarabeux pour « manquements déontologiques et disciplinaires »
02.07.2019 – Rapport d’autopsie de médecins Algériens sur le corps rapatrié
20.06.2019 – Le parquet accepte la demande de dépaysement
05.06.2019 – Dépôt de plainte pour « faux en écriture publique aggravé »
02.05.2019 – Refus de la demande de dépaysement par l’avocat général près la Cour d’Appel d’Aix Robert Gelli
00.05.2019 – Demande de dépaysement de l’affaire en suite du rapport d’expertise toujours pas achevé et le doute sur l’impartialité des juges marseillais
12.04.2019 – Dépôt de plainte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner »
00.01.2019 – Audition des cinq CRS de Saint Etienne (CRS 50) porteurs de lanceurs Cougar le soir du 1er décembre sur la Canebière
06.12.2018 – Rapport d’analyse des images vidéo par l’IGPN
10.12.2018 – Ouverture d’une enquête confiée à l’IGPN; désignation d’experts médicaux et balistiques
04.12.2018 – Ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge d’instruction
Tir en cloche ou tir tendu ? Les images reconsitutées de Désarmons-les ! :
Vidéo sur Périscope : moment de la scène et l’atmosphère générale est retranscrite sur un laps de temps de 3 minutes correspondant au moment où les CRS arrivent au croisement de la rue des Feuillants avant de progresser plus en amont sur la Canebière. Entre 14’01 et 14’09, on entend que les policiers procèdent à trois tirs de grenades à l’aide de lanceurs Cougar. S’il y a eu d’autres tirs, ils ne sont pas audibles sur cette vidéo. André Ribes apparaît à plusieurs reprises sur cette vidéo, ainsi que sur d’autres images prises plus tôt sur le vieux port.
🔸 Sur la fin de la manifestation du #1erMai #Lyon, un peu avant d’arriver sur la place Jean Macé, une personne s’est faite éclater au tonfa par les flics (3 points de suture à la tête, de nombreuses contusions dans la dos). La personne souhaite faire un appel à témoins pour retrouver si possible des vidéos qui pourraient servir de preuve de ce qui lui est arrivé.
🔸 Si vous avez des informations à partager sur cette violence policière, merci de vous signaler dans un premier temps par le biais de Rebellyon : contact@rebellyon.info